L'emblème des Verts Robert Herbin, surnommé le Sphinx, est décédé à l'âge de 81 ans
Robert Herbin, ancien joueur et entraîneur emblématique de l’AS Saint-Étienne dans les années 1960 et 1970, est décédé à 81 ans ce lundi des suites de problèmes cardiaques. Surnommé "le Sphinx", Herbin n’a connu qu’un club en tant que joueur, avec qui il a gagné quatre titres de champions de France, avant de maintenir les Verts au sommet pendant plus de dix ans en tant qu’entraîneur. Le peuple vert et le football français dans son ensemble perdent l'un de ses plus beaux palmarès.
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Il vivait reclus depuis plusieurs années sur les hauteurs de Saint-Étienne avec son chien. Robert Herbin, qui a fêté ses 81 ans en mars dernier, est mort ce lundi des suites de problèmes cardiaques et pulmonaires. Il avait été hospitalisé mardi et placé en réanimation dans un centre hospitalier à quelques kilomètres seulement du stade Geoffroy-Guichard, où sa longue carrière de joueur puis d’entraîneur a fait de lui une légende du peuple Vert.
Avant d’être un coach à succès, Robert Herbin était avant tout un milieu défensif, grand espoir du football français lorsqu’il débute en professionnel à 18 ans sous les couleurs de l’ASSE. Nous sommes en 1957 et le club forézien vient tout juste de remporter son premier titre de champion de France. Le jeune joueur formé au Cavigal de Nice devra attendre quelques années pour connaître les joies d’un titre en Première Division, 1964 en l’occurrence, à l'âge de 25 ans. Entre-temps, Robert Herbin a connu une première victoire en Coupe de France en 1962 - il en soulèvera deux autres en tant que joueur, puis trois en tant qu’entraîneur - et a goûté à l’équipe de France.
Élu meilleur entraîneur français dès sa première saison sur le banc
Sélectionné pour la première fois en 1960, Robert Herbin, qui comptera 23 capes au total, participera au premier Euro de l’histoire en France, et à la Coupe du monde 1966 en Angleterre. À l’ASSE, il devient avec les années un élément central de l’effectif. Entre 1967 et 1970, il remporte quatre titres consécutifs de champion de France, et récupère le brassard de capitaine lors de l’arrivée d’Albert Batteux à l’issue du deuxième titre de champion des Verts.
Aux côtés de son nouveau coach, qui a mené Reims à deux finales de Ligue des champions perdues contre le Real Madrid en 1956 et 1959, Robert Herbin apprend énormément du métier d’entraîneur. Le milieu de terrain prend la succession de Batteux à la tête des Verts en 1972, alors qu’il n’a que 33 ans. Dès sa première saison sur le banc de l’ASSE, Herbin est élu entraîneur français de l’année par le quotidien France Football. Pourtant, ce n’est qu’en 1974 que celui que l’on surnomme désormais "le Sphinx", en raison de son mutisme sur le banc, ajoutera un nouveau titre de champion de France à son palmarès.
Les maudits poteaux carrés de Glasgow
Trois autres suivront en 1975, 1976 et 1981 et le feront entrer dans la légende des Verts, comme le Stéphanois à avoir connu le plus de titres de champion de France du club (neuf sur dix). Mais Robert Herbin entraîneur, c’est aussi le souvenir malheureux de la finale de la Coupe des clubs champions 1976. Après avoir mené son équipe en demi-finale la saison précédente, éliminée par le Bayern Munich, Robert Herbin et ses joueurs retrouvent le club allemand en finale de la compétition européenne.
Cette soirée du 12 mai 1976 à Glasgow restera dans l’histoire comme "la finale des poteaux carrés". Les Stéphanois heurtent par deux fois les montants des Munichois qui s’imposent finalement 1-0. La génération de ceux avec qui Herbin a évolué en tant que joueur (Hervé et Patrick Revelli, Jean-Michel Larqué) et de ceux dont il a confirmé le statut en tant qu’entraîneur (Jacques Santini, Dominique Rocheteau, Dominique Bathenay, Gérard Janvion) n’est pas récompensée.
Jusqu'en 1983, le Sphinx maintient le club sur les hauteurs du football français, bien aidé en 1979 par l'arrivée chez les Verts d'un certain Michel Platini. Lors de la dernière rencontre de la saison 1974-1975 contre Troyes, le titre de D1 déjà acquis, Robert Herbin se permet d'entrer en jeu pour disputer un dernier match avec l'ASSE. Il marquera un but sur penalty qui scellera définitivement sa carrière de joueur, pour son 492e match avec les Verts, faisant de lui le deuxième joueur le plus capé de l’histoire de Saint-Étienne derrière René Domingo et ses 533 apparitions.
Un deuxième passage à la tête des Verts
Ses douze ans à la tête de l’ASSE se terminent en 1983 sur l’affaire dite des "caisses noires", qui verra le président Roger Rocher quitter le club et qui provoquera la relégation des Verts la saison suivante. Robert Herbin, lui, rebondit dès l’année suivante chez le rival lyonnais, qui évolue en D2. Le Sphinx effectuera d’autres passages sur le banc en Arabie Saoudite, à Strasbourg ou encore au Red Star, mais sans grande réussite, le tout entrecoupé d’un retour de trois ans à la tête des Verts. Mais ce deuxième passage n'est pas aussi fructueux que le premier et Herbin ne parvient pas à redonner au club forézien l'éclat qui était le sien.
Robert Herbin se retirera progressivement du monde du football professionnel, non sans se tenir au courant des performances de son club de cœur. Début mars, dans les colonnes du journal Le Progrès, l’ancien entraîneur emblématique des Verts invitait ainsi l’équipe de Claude Puel à "jouer de façon intensive", avant d’ajouter : "C’est de la folie de se dire qu’on peut descendre en Ligue 2 !". Finalement, les temps qui courent auront suspendu le destin de l’ASSE et vu partir une légende du club, à 81 ans. Ce lundi, c’est tout le peuple vert qui rend hommage à son Sphinx.
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