Journée mondiale du sport aveugle : à la rencontre de l'équipe de France de goalball, un sport pensé pour les déficients visuels
/2021/04/27/6087c20e47a64_6082cf70f1085_dsc_0497.jpg)
Rencontre avec l'équipe de France féminine de goalball à l'occasion de la Journée mondiale du sport aveugle et à un mois des Championnats d'Europe.
A l'occasion de la Journée mondiale du sport aveugle et un mois avant les Championnats d'Europe, rencontre avec deux membres de l'équipe de France féminine de goalball, une discipline paralympique pensée pour les déficients visuels, encore méconnue dans l'Hexagone.
Inventé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par des vétérans allemands ayant perdu la vue, le goalball est un sport collectif spécialement pensé pour les malvoyants et les non-voyants. Présent aux Jeux paralympiques depuis 1976, c'est une de deux seules disciplines, avec la boccia, n'ayant pas d'équivalent olympique. "En plus d'être une discipline à part dans l'univers sportif, ne ressemblant à aucune autre, le goalball est une des épreuves handisports les plus anciennes, puisqu'elle fête ses 75 ans cette année", explique Henk van Aller, le directeur général de la Fédération internationale des sports pour personnes aveugles (IBSF)."C'est aussi l'unique sport collectif paralympique pour déficients visuels pratiqué par les hommes et les femmes", souligne Anthony Puaud, entraîneur depuis septembre 2019 de l'Équipe de France féminine de goalball.
S'évader à travers le sport
Le goalball est institutionnalisé en France en 2016, année où Gwendoline Matos débute dans la discipline, à Lyon. Une découverte qui change sa vie. La Franc-Comtoise, originaire de Besançon, rejoint le club de sa ville avant d'intégrer la sélection nationale en 2017.
Malvoyante, Gwendoline Matos est atteinte de la maladie de Stargardt, une maladie génétique rare qui affecte la rétine : pour la jeune femme, cela se traduit par une baisse de la vision (moins d'un dixième de vue à chaque œil), une réduction de son champ de vision et l'incapacité de voir dans l'obscurité. Mais sur le terrain, elle joue à égalité avec ses coéquipières. "C'est plaisant d'avoir un sport adapté à son handicap. Pour une fois, ce n'est pas à moi de m'adapter, sourit la jeune femme de 27 ans. On est tous au même niveau par rapport au handicap. Le temps d'un entraînement, d'un match, on oublie son handicap et on s'évade."
/2021/04/27/6088130029996_6082cf66133f7_gwendoline_matos.jpg)
"Pour une fois, ce n'est pas à moi de m'adapter"
Peu connu du grand public, le goalball se développe moins vite que d'autres handisports en France, avec seulement 150 licenciés qui le pratiquent en compétition. "Le cécifoot, on comprend rien qu'au nom que c'est pour des déficients visuels, le basket-fauteuil c'est pareil. Mais pour notre sport, c'est plus compliqué de vite comprendre ce qu'on fait, et ça peut être un frein à notre développement", précise Anthony Puaud.
Un développement freiné également par le manque de temps que les joueuses peuvent consacrer à leur discipline. Malgré son statut de sportive de haut niveau depuis près de quatre ans, Gwendoline Matos ne vit pas de son sport et partage son temps entre les terrains et son poste de standardiste à la mairie de Besançon. Un jonglage "pas toujours évident, indique la jeune joueuse. On doit s'entraîner le midi ou le soir, tout s'enchaîne".
La situation a pourtant évolué depuis la création de l'équipe en 2016. "Le mouvement tend à se professionnaliser, les filles commencent à avoir des sponsors privés", indique Anthony Puaud. Comme beaucoup d'autres athlètes paralympiques, elles doivent pour l'instant vivre "une double vie, un double projet sportif". "C'est contraignant mais représenter son pays, ça n'a pas de prix", estiment le coach et sa joueuse.
Voir sur Twitter
Objectif : Paris 2024
Représenter la France, Gwendoline Matos va en avoir l'occasion lors des Championnats d'Europe de division B en Finlande, du 31 mai au 7 juin. Actuellement 14e meilleure équipe européenne -et 40e mondiale-, l'objectif est de "faire un podium pour monter en division A (les dix meilleures nations, ndlr). Ce qui nous permettra de participer aux Championnats d'Europe des A en fin d'année puis aux Mondiaux". Un enchaînement de compétitions qui ferait du bien à l'équipe, dont le dernier tournoi international remonte à novembre 2019. "Avec la crise sanitaire, le calendrier a été remanié plusieurs fois. On ne connaît pas du tout l'évolution de nos adversaires, cela va être intéressant de nous confronter à elles en Finlande", explique Anthony Puaud.
Avec, en ligne de mire, les Jeux olympiques de Paris 2024, pour lesquels les Françaises sont d'ores et déjà qualifiées en étant pays hôte. "C'est déjà une très grande fierté de représenter notre pays à l'international. Mais représenter nos couleurs aux Jeux, chez nous, ce sera le meilleur aboutissement possible de toutes ces années de travail", conclut Gwendoline Matos.
À regarder
-
un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Vol d’or au Muséum : une femme mise en examen
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter