Ligue des champions : pourquoi Metz handball peut vaincre le signe hongrois au Final four de Budapest

Déjà assurées du titre national (le 27e) et victorieuses de la coupe de France, les handballeuses de Metz auront des rêves de triplé ce week-end à l'occasion de la finale à quatre de la Ligue des champions.

Article rédigé par franceinfo: sport - Emmanuel Roux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Sarah Bouktit, la Messine en Ligue des champions, le 8 septembre 2024. (GEIR OLSEN / NTB)
Sarah Bouktit, la Messine en Ligue des champions, le 8 septembre 2024. (GEIR OLSEN / NTB)

Budapest, terminus des ambitieuses...En trois participations, avant cette saison, à la finale à quatre de la Ligue des champions, les handballeuses messines ne sont jamais parvenues à atteindre la finale, se prenant à chaque fois les pieds dans le tapis dès les demies le samedi et terminant à deux reprises quatrièmes sur quatre (en 2019 et 2024) pour une seule troisième place (en 2022). Elles comptent bien profiter de cette quatrième chance, samedi 31 mai, pour vaincre ce qui ressemble à une malédiction.

À l'heure des bilans, sur six rencontres disputées au total dans la capitale hongroise, les Lorraines n'en ont remporté qu'une seule. On est très loin de leurs standards habituels. "Ce qui est sûr c'est qu'on n'a jamais réussi à faire notre meilleur match de la saison lors de ce rendez-vous et il y a un vrai questionnement par rapport à ça", concède Emmanuel Mayonnade, l'emblématique entraîneur qui fêtera fin 2025 ses dix ans à la tête du club messin. Mais, cette fois, les Lorraines semblent bien décidées à mettre un terme à cette série et on vous explique pourquoi.

Parce qu'elles restent invaincues

42 victoires, un match nul (à Storhamar en ouverture de la Ligue des champions), c'est l'exceptionnel bilan comptable de Metz handball cette saison toutes compétitions confondues. Avant d'affronter les Danoises d'Odense samedi (18 heures) en demi-finale, les Lorraines n'ont donc pas encore connu la défaite sur la saison 2024-2025. Et elles ont toujours la possibilité de finir invaincues, ce qui constituerait une performance record. "Mais ça, à la rigueur, on n'en parle pas entre nous, ce n'est pas encore un objectif. D'ailleurs, la semaine dernière, je ne savais plus où on en était, j'avais arrêté de compter", balaie d'emblée Emmanuel Mayonnade.

Pour autant, cette incroyable série apporte indéniablement un supplément de confiance au groupe messin. Leurs adversaires en ont fait les frais, à commencer par leurs grandes rivales brestoises, battues cinq fois en cinq matchs cette saison toutes compétitions confondues. "Cette invincibilité les rend plus fortes, confiantes et régulières. Même dans leurs rares temps faibles, elles ne paniquent pas et reviennent au score tranquillement", explique Sandrine Mariot, ex-capitaine de l'équipe de France, aujourd'hui entraîneure-adjointe du Brest Bretagne handball.

Parce qu'elles ont changé d'approche 

À Budapest, les Messines n'auront plus l'excuse de la découverte. "Sur les seize joueuses du groupe, seules cinq n'ont jamais pris part à une finale à quatre de Ligue des champions", recense Emmanuel Mayonnade. "Peut-être que les fois précédentes, il y avait inconsciemment, chez certaines, le réflexe de se dire 'je suis contente d'être là, c'est déjà pas mal', auquel cas on ne part d'entrée pas dans les meilleures dispositions."

Pour permettre aux joueuses de mieux appréhender l'événement, et peut-être pour le dédramatiser aussi, le coach a abordé le sujet "Final 4" en réunion il y a déjà plusieurs semaines, loin de l'échéance. Et privilégié la récupération ces quinze derniers jours. "L'idée, c'est vraiment de tout donner sur ce premier match contre Odense, sans se projeter ni anticiper la journée de dimanche. En cela, la fraîcheur physique est hyper importante. C'est pour ça qu'après la finale de Coupe de France, j'ai fait énormément de rotations et laissé certaines joueuses au repos." Et pas question pour les handballeuses messines de faire des heures supp' après les matchs. En déplacement à Issy-les-Moulineaux la semaine dernière pour affronter le Paris 92 en championnat, elles étaient déjà toutes sur le chemin du retour par bus vers la Lorraine moins d'une heure après le buzzer final.

Parce que les anciennes Pineau et Darleux veulent finir en beauté

Si Metz Handball semble avoir pris, avec le temps, ses quartiers à Budapest, cette finale à quatre a des allures de dernière danse pour deux grandes dames du handball français, Allison Pineau et Cléopatre Darleux, qui mettront toutes deux un terme à leur carrière à l'issue de la saison le 8 juin prochain, à 36 ans révolus, pour la première, et presque, pour la deuxième. L'arrière messine, élue meilleure handballeuse de la planète en 2009, a l'occasion de remporter ce week-end le seul trophée manquant à son incroyable palmarès.

La seconde, finaliste malheureuse avec Brest face à Kristiansand en 2021, apportera toute son expérience dans le but messin, comme elle le fait depuis son arrivée en Lorraine pour une dernière saison bonus après de longs mois passés loin des terrains à soigner une commotion cérébrale. À Budapest, Allison Pineau et Cléopatre Darleux auront la volonté commune de terminer en beauté tout en marquant une dernière fois l'histoire de leur sport. Malgré les succès collectionnés par l'équipe de France au niveau international, jamais un club féminin de l'Hexagone n'a remporté la Ligue des champions en handball.

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