Handball : Chloé Valentini, l'Euro lui donne des ailes

Handball, option kung-fu. Depuis le début de l’Euro de hand, Chloé Valentini s’amuse depuis son aile gauche, avec quelques buts spectaculaires inscrits dans les airs, au-dessus de la zone, bien lancée par ses coéquipières. La joueuse de Metz est devenue un élément indispensable de l’équipe de France, dont elle est la meilleure buteuse dans la compétition (31 buts) après septs matchs. Elle sera de nouveau attendue en demi-finale, vendredi 13 décembre, contre le Danemark (20h30). 

On l’avait laissée en larmes, certainement la plus touchée des Bleues après la défaite en finale des Jeux olympiques, loin d’être satisfaite par la médaille d’argent. Cet automne, Chloé Valentini n’a qu’un objectif : compléter son palmarès - déjà garni par l’or olympique à Tokyo en 2021 et l’or mondial obtenu en 2023 - avec une première médaille de championne d’Europe, après laquelle les Bleues courent depuis leur première, en 2018. "Je suis une compétitrice, je ne joue pas un match pour le perdre et je ne pars pas un mois de chez moi pour revenir les mains vides à la maison", assure-t-elle sur le site de la Fédération française de handball.

Des tirs variés qui trompent les gardiennes

Élue dans l’équipe type européenne de l’année et meilleure joueuse du championnat de France la saison dernière, Chloé Valentini poursuit sur sa lancée à l’Euro. Au-delà de ses 31 buts, l’ailière gauche affiche surtout une efficacité de 77,5% remarquable alors que les angles sont davantage fermés à son poste. "Ca fait un petit moment qu’elle a passé un cap, mais là, elle s’affirme vraiment, observe Valérie Nicolas, ancienne gardienne des Bleues et consultante France Télévisions. C’est une très belle finisseuse. Elle part très vite en contre-attaque, elle capte les ballons à une main de façon extraordinaire sur les relances des gardiennes. Elle a beaucoup de temps de jeu mais elle tient le coup, ça montre qu’elle a la caisse. Elle a une capacité à tirer assez vite, à le cacher au maximum, avec une grande variété".

Juste avant le début de l’Euro, la Messine de 29 ans a fêté sa 100e sélection avec les Bleues, cinq ans après sa première, alors qu’elle jouait à Besançon et que son équipe ne participait pas à la Ligue des champions. "Aujourd’hui, j’ai une place un peu plus importante. Ce n’est pas facile tous les jours, je suis quelqu’un qui me remet énormément en question mais par contre, j’ai appris à me poser et à me dire que ce que je fais, c’est bien", explique-t-elle, exigeante, avec son accent franc-comtois qui laisse deviner ses origines. 

Durant cet Euro, "Chlopette", comme elle est surnommée par ses coéquipières, profite aussi du jeu rapide de l’équipe de France, qui joue aussi davantage avec les ailes. "Depuis que Sébastien (Gardillou, le nouveau sélectionneur) a pris la main sur le jeu offensif des Bleues depuis le Mondial 2023, il adore varier, mettre des combinaisons en place, pour isoler une joueuse. Elle se retrouve démarquée et apporte dans la finition", souligne Valérie Nicolas.

Vendredi soir, un nouveau défi se présentera à Chloé Valentini, avec la présence dans le but danois d’Anna Opstrup Kristensen, meilleure gardienne de l’Euro jusqu’à présent (75 arrêts en sept matchs, 40% d’efficacité).