Grâce à l'aide controversée du xénon, quatre Britanniques sont parvenus au sommet de l'Everest à toute vitesse

La cordée s'est préparée à l'ascension du plus haut sommet du monde en respirant du gaz xénon pendant deux semaines, avant d'arriver dans l'Himalaya. Ils ont réussi leur défi cinq jours après avoir quitté Londres.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des alpinistes tentent l'ascension de l'Everest, au Népal, le 3 mai 2024. (TSERING PEMBA SHERPA / AFP)
Des alpinistes tentent l'ascension de l'Everest, au Népal, le 3 mai 2024. (TSERING PEMBA SHERPA / AFP)

D'ordinaire, il faut plusieurs semaines pour s'acclimater à l'Everest (8 849 m) et à son inévitable manque d'oxygène. Mais pas pour cette cordée d'ex-soldats des forces spéciales britanniques, qui est parvenue mercredi 21 mai à gravir l'Everest cinq jours seulement après avoir quitté Londres. "Tous les quatre, ainsi qu'un photographe et cinq sherpas, ont atteint le sommet ce matin à 07h10 locales", a annoncé à l'AFP l'organisateur autrichien de l'expédition, Lukas Furtenbach. "Ils vont redescendre vers le camp de base d'ici ce soir et, si le temps le permet, seront de retour chez eux dans la limite définie des sept jours."

Les quatre alpinistes, dont le secrétaire d'Etat chargé des Anciens Combattants, Alistair Carns, ont accompli leur acclimatation à la haute altitude, normalement réalisée sur les pentes de l'Himalaya, en respirant du gaz xénon à Londres. Très controversée, cette méthode suscite de vives critiques dans la communauté des grimpeurs. "Selon la littérature actuelle, il n'existe aucune preuve que l'inhalation de xénon améliore les performances en montagne, et une utilisation inappropriée peut être dangereuse", avertit ainsi l'Union internationale des associations d’alpinisme (UIAA) dans un avis de janvier 2025.

Un effet éphémère du xénon sur la santé ?

La cordée britannique s'est notamment préparée à affronter la "zone de la mort", au-dessus de 8 000 m d'altitude où l'air manque d'oxygène, en respirant du xénon pendant deux semaines avant d'arriver dans l'Himalaya.

Ce gaz favorise la production de l'érythropoïétine (EPO), une hormone qui dope la production de globules rouges porteurs d'oxygène dans le sang et améliore les performances. Le recours à l'EPO est interdit dans de nombreux sports, considéré comme un produit dopant. "Le xénon semble développer des mécanismes qui protègent du mal de l'altitude causé par le manque d'oxygène", a expliqué le docteur Michael Fries, membre de l'expédition. "En inhaler reproduit les effets de la haute altitude." 

"Bien qu'une seule inhalation de xénon puisse augmenter de manière mesurable la libération d'érythropoïétine, cette augmentation ne se maintient pas après quatre semaines d'utilisation et n'est pas non plus associée à des changements dans les globules rouges. Selon la littérature, les effets sur la performance ne sont pas clairs et probablement inexistants", nuance l'avis de l'UIAA évoqué plus haut.

L'ascension la plus rapide de l'Everest a été réalisée en 2003 par le grimpeur népalais Lhakpa Gelu Sherpa, qui a accompli le parcours du camp de base au sommet en 10 heures et 56 minutes.

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