Ryder Cup : comment Donald Trump utilise les greens de golf pour servir sa politique
Grand fan de golf, Donald Trump sera le premier président américain en fonction à assister à la célèbre Ryder Cup, qui lance la première journée de sa 45e édition vendredi, près de New York, entre l'Europe et les Etats-Unis.
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Les Etats-Unis face à l'Europe. Américains et Européens vont s'affronter sur les greens de Bethpage Black Golf Course, près de New York, pour la 45e Ryder Cup, qui s'ouvre vendredi 26 septembre. Et si Donald Trump va assister à la première journée, ce n'est pas seulement par passion pour ce sport, mais c'est aussi un moyen, pour lui, "d'affirmer, de prolonger de manière peut-être un petit peu plus métaphorique autour du sport qui est plus consensuel, son affirmation de l'America First", estime Yannick Mireur, spécialiste des Etats-Unis et auteur de Populisme Smart (VA Éditions, 2022).
La compétition par équipes, l'un des grands temps forts de la saison de golf, organisée tous les deux ans alternativement aux Etats-Unis et en Europe, est de retour à New York pour la première fois depuis 1995. Pour l'occasion, Donald Trump sera le premier président américain en poste à y venir, ce qui a réjoui les joueurs américains.
Passion et intérêt politique
"Toute notre équipe est très fière d'être américaine. Le drapeau signifie beaucoup pour nous, s'est réjoui le leader de l'équipe américaine, le numéro 1 mondial Scott Scheffler, en conférence de presse, mercredi 23 septembre. Être ici à New York est également très spécial. Le pays a connu quelques semaines difficiles et le fait d'avoir notre président ici, et de représenter les États-Unis d'Amérique, même si c'est dans le cadre d'un tournoi de golf, est extrêmement important pour nous." Avant d'ajouter recevoir parfois "un appel ou un SMS" de la part du président Trump "après une victoire". Un geste qu'il juge normal pour une personne qui "adore le golf" et qui "réussit à donner confiance à tout le monde autour de lui". Le vétéran britannique Justin Rose, 45 ans, voit en la présence du président milliardaire une hausse "de l'attention et une touche de patriotisme" à la compétition, qui n'en est jamais dépourvue.
Pour Yannick Mireur, sa présence à la Ryder Cup est "assez naturelle pour un passionné de golf, et propriétaire de clubs aux Etats-Unis et ailleurs, qui permet de s'afficher, de s'identifier à un événement sportif de prestige autour duquel sa présence est parfaitement légitime, compte tenu de ces deux raisons".
Golf et diplomatie, une marque de fabrique
Aux Etats-Unis, le golf fait partie des caractéristiques de l'élite américaine, où tous les présidents ont foulé les greens. "Même pour ceux issus de milieux modestes comme Bill Clinton ou James Vance, précise Yannick Mireur, jouer au golf est un incontournable quand on est un homme politique important aux États-Unis. C'est complètement dans la culture, avec un bonus supplémentaire très fort si je puis dire, dans le cas de Trump, puisqu'il adore ça et y passe énormément de temps [déjà 38 jours depuis son retour dans le bureau ovale selon le site trumpgolftrack]."
"C'est un trait personnel qui est beaucoup plus important chez lui que pour d'autres, puisque c'est, que je sache, le premier président américain à être dans l'immobilier et à posséder des clubs."
Yannick Mireur, spécialiste des Etats-Unisà franceinfo: sport
De tout temps, les présidents américains ont reçu des chefs d'Etat et des représentants politiques sur les fairways, Donald trump en a fait sa marque de fabrique pour entamer des négociations et y conclure des deals, comme avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en juillet dernier, qu'il a reçue dans son luxueux complexe de golf, à Turnberry, appartenant à sa famille sur la côte ouest de l’Ecosse. "C'est un choix personnel d'utiliser en particulier cette activité, qui met en valeur aussi ses propres clubs. Par exemple, lors de la négociation commerciale avec les Européens, tout ceci s'est passé à son avantage dans son club, et évidemment au désavantage très marqué en point de vue de l'image de la représentante de la commission", estime Yannick Mireur. "15 %, ce n’est pas négligeable, mais c’est le mieux qu’on pouvait obtenir", avait soufflé Ursula von der Leyen après avoir conclu cet accord, en hausse sur les droits douaniers des exportations européennes.
Être golfeur, un avantage diplomatique avec Trump
Ces rencontres au sommet sur les greens peuvent "permettre de mêler des choses un peu plus personnelles, d'avoir des moments particuliers et privilégiés de discussion dans un cadre plus détendu autour surtout d'une passion commune, et de pénétrer peut-être davantage dans la psychologie du personnage, par exemple en le laissant gagner. Et la psychologie avec Donald Trump joue beaucoup, glisse Yannick Mireur. Pour un chef d'État ou de gouvernement qui doit rencontrer M. Trump, qui avec l'imprévisibilité et la singularité de son caractère que l'on connaît, il vaut mieux être golfeur, cela peut aider."
C'est ainsi que le président de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, s'est remis au golf "pour que les conversations se déroulent sans heurts", selon son gouvernement. Ou que le président Finlandais Alexander Stubb, lui aussi amateur de golf, a noué une relation d'amitié inattendue avec Donald Trump. "Tout récemment, nous avons pu observer la présence du président Alexander Stubb lors de la réunion du groupe des Européens à la Maison Blanche, sur le sujet de l'Ukraine, relève ce spécialiste des Etats-Unis. Il a, semble-t-il, sympathisé, ou dans tous les cas, établi des relations fonctionnelles avec le président américain, ce qui explique la venue très inhabituelle pour ce petit pays neutre, dans ces grands cénacles internationaux."
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