Violences lors du match Bastia-Lyon : les dirigeants bastiais "ont-ils fait ce qu'il fallait" ou sont-ils "dépassés" ?

"Aujourd'hui on doit se pencher sur le problème de savoir si les dirigeants bastiais ont fait ce qu'il fallait ou s'ils sont dépassés par les évènements", a réagi lundi 17 avril sur franceinfo Philippe Piat, le co-président de l'UNFP, le syndicat des joueurs de foot professionnels, après les violences qui ont eu lieu dimanche lors du match de football de Ligue 1 Bastia-Lyon. Le match a été interrompu à la mi-temps. Les joueurs lyonnais ont été victimes de violences avant la rencontre et à la mi-temps. La société SISIS, chargée de la sécurité dans le stade de Furiani, en Haute-Corse, va engager une procédure de licenciement contre l'un de ses employés impliqué dans les violences contre les joueurs lyonnais.

franceinfo : Ce genre de violences où des joueurs sont agressés pendant le match, sont-elles fréquentes ?

Philippe Piat : On avait vu cela il y a une vingtaine d'années. Mais là, cela prend une proportion décuplée. Cela vient après les incidents de cette semaine, et parce qu'il s'avère que les personnes chargées de la sécurité des joueurs ont mis la main à la patte pour agacer les joueurs. Parfois ces échauffourées viennent d'incidents opposant les joueurs.

Hier, on a pu constater que les joueurs bastiais ont essayé de protéger les joueurs lyonnais. Cela nous réconforte sur le plan sportif.

Philippe Piat

à franceinfo

Aujourd'hui on doit se pencher sur le problème de savoir si les dirigeants bastiais ont fait ce qu'il fallait ou s'ils sont dépassés par les évènements. Il faut les entendre pour savoir quelles sont les solutions que l'on pourrait amener.

Les responsables de la sécurité ne sont-ils pas trop proches des supporters ?

Il faut savoir si ce sont des rumeurs ou la réalité. Si c'est la réalité, il faut les sanctionner. Sinon, s'ils font le nécessaire mais pas suffisamment parce qu'ils n'en ont pas les moyens, il faut voir ce qu'il faudrait prendre comme mesure au niveau national.

Les outils existent pour faire face à ces violences. Mais existe-t-il la volonté de les mettre en œuvre?

On a souvent des matchs dit "à risques". On les connaît d'avance. Malheureusement, le sachant, les risques arrivent.

On a déterminé qu'il y a avait des risques, mais on n'a pas fait suffisamment pour les éradiquer.

Philippe Piat

à franceinfo

On sait que le point de non-retour est arrivé. Il faut que l'on prenne des dispositions draconiennes. Pourquoi ne pas revenir au grillage, car l'envahissement du terrain, c'est la première chose qu'il faut empêcher."

Des matchs peuvent-ils se jouer d'ici la fin de la saison à Bastia ?

La question est posée. Il faut d'urgence réunir les dirigeants bastiais avec la Ligue et les pouvoirs sportifs. Si c'est un épiphénomène alors on va trouver les solutions pour éradiquer le niveau de ces incidents. Sinon, il faut taper fort et prendre des dispositions qu'ils leur sont imposés. Il faut prendre cela à bras le corps et d'une manière plus sérieuse que cela n'a été fait dans le passé.