Football : Naples remporte son quatrième titre de champion d'Italie, pourtant inespéré en début de saison

Cette fois l'attente n'aura duré que deux ans. Déjà sacré en 2023 pour ce qui était alors son premier titre de champion d'Italie en trente-trois ans, le Napoli a de nouveau remporté la Serie A, vendredi 23 mai, au terme d'une saison que le club n'osait pas imaginer l'été dernier. Vainqueurs à la maison face à Cagliari lors de la 38e et dernière journée (2-0), les hommes d'Antonio Conte ont validé le Scudetto malgré la victoire dans le même temps de l'Inter Milan à Côme (2-0).

La délivrance est venue de l'un des héros de la saison, l'Ecossais Scott McTominay, auteur du premier but napolitain de la soirée d'une sublime reprise, alors même que l'Inter s'était virtuellement replacé en tête. Romelu Lukaku est venu sceller le sort de la rencontre au retour des vestiaires, et valider le destin d'un collectif qui retrouve déjà les sommets.

"Cette fin de saison est particulière : nous nous battons pour un objectif que nous n'avions pas envisagé et contre un adversaire qui nous avait distancés de 41 points l'an dernier", rappelait pourtant l'entraîneur italien, samedi 17 mai en conférence de presse à la veille d'un déplacement en Emilie-Romagne. Il y a un an, le club avait terminé à une décevante 10e place en championnat, loin des strapontins européens.

Antonio Conte, roi de l'adaptation express

En début de saison, tout laissait d'ailleurs à penser à une nouvelle année de transition, avec pour objectif premier de retourner en Coupe d'Europe et si possible en Ligue des champions. Depuis le départ de l'entraîneur Luciano Spaletti en juin 2023, l'instabilité régnait sur le banc napolitain, d'où le Français Rudi Garcia a notamment été limogé en novembre de la même année. 

De la colonne vertébrale du dernier titre, il ne restait que l'ex-Marseillais André-Frank Zambo Anguissa et le gardien Alex Meret. Après le roc coréen Kim Min-jae (Bayern Munich), le goleador nigérian Victor Osimhen (Galatasaray) a quitté le club à l'été 2024. Puis le Géorgien Khvicha Kvaratskhelia – qui a acquis le surnom de "Kvaradona" dans le sud de l'Italie en référence à l'autre icône napolitaine, Diego Maradona – a suivi l'hiver dernier en rejoignant le PSG.

Pour les suppléer ? Pas de star, exception faite du buteur belge Romelu Lukaku. Mais plutôt des joueurs de seconde zone à l'image de l'ailier brésilien David Neres ou encore du milieu écossais Scott McTominay (12 buts, quatre passes décisives en championnat), impérial dans l'entrejeu. A priori pas de quoi viser la première place mais c'était sans compter sur la vieille habitude d'Antonio Conte de faire briller ses équipes d'entrée de jeu. Sacré sans perdre avec la Juve dès sa première saison en 2011, couronné avec Chelsea dès sa première saison en 2017, le tacticien a remis cela en Campanie.

Une consécration, alors que le match à trois avec l'Inter et l'Atalanta Bergame a viré au duel contre le club milanais ces dernières semaines. Pour les Intéristes en revanche, la crainte d'une saison blanche se rapproche après avoir été éliminés de la Coupe d'Italie. Il ne reste plus qu'une opportunité à la bande de Simone Inzaghi de conclure son paradoxal mais impressionnant exercice 2024-25 avec un trophée : le plus beau, la Ligue des champions à l'issue de la finale contre Paris le 31 mai à Munich.