Ligue 1 : quels défis physiques attendent Paul Pogba, désormais joueur de Monaco, après presque deux ans sans jouer ?
Le milieu international français, qui n'a plus joué en compétition depuis septembre 2023, va découvrir la Ligue 1 avec Monaco. Mais dans quel état physique ?
Il est de nouveau un joueur professionnel. Paul Pogba s'est officiellement engagé avec Monaco, samedi 28 juin. Le Français, qui n'a plus joué en match officiel depuis le 3 septembre 2023 avec la Juventus, va relancer sa carrière à 32 ans, après une suspension pour dopage réduite à dix-huit mois et des déboires extra-sportifs marqués par sa séquestration le 19 mars 2022.
Sur le Rocher, le champion du monde 2018 va également découvrir un nouveau championnat, puisqu'il n'a jamais évolué en Ligue 1. Mais avant cela, il devra retrouver le rythme et l'intensité qui ont fait de lui un des meilleurs milieux au monde lors du sacre des Bleus en 2018. Tour d'horizon des défis physiques qui attendent "La Pioche".
Retrouver le rythme après une si longue absence
Le dernier match officiel de Paul Pogba remonte au 3 septembre 2023, avec la Juventus face à Empoli. Une éternité pour un joueur de haut niveau, habitué à jouer un à deux matchs par semaine, mais l'intéressé se sent "prêt physiquement et mentalement à tout recommencer", comme il l'a annoncé dans l'émission "Sept à huit".
Une fois l'assurance que ses blessures à la cuisse et au genou sont bien derrière lui, l'AS Monaco va s'employer à ce que le milieu de terrain retrouve progressivement le rythme. "Ça va être dur au début, mais il a eu ce rythme à une époque, il sait ce que c'est, il va le retrouver", estime Alexandre Marles, préparateur physique qui a notamment travaillé avec le PSG, l'OL, Manchester City et les équipes de jeunes de la FFF.
"Si on était sur un joueur qui avait un talent exceptionnel mais qui n'avait toujours pas joué à haut niveau, on ne saurait pas comment ça va se passer. Là, ce n'est pas le cas. Paul connaît les exigences du haut niveau, la répétition des entraînements, des matchs. S'il se prépare pour, il va y arriver", poursuit celui qui accompagne également des joueurs en rééducation ou en reprise.
"Il ne revient pas dans un petit club, il n'est pas parti prendre un chèque en Arabie saoudite qui l'aurait mis à l'abri. Non, il revient et il se met en danger parce que tout le monde va soit l'encourager, soit le critiquer. Ça montre sa force."
Alexandre Marles, ancien préparateur physique du PSG de l'OLà franceinfo: sport
Sur les réseaux sociaux, Paul Pogba s'est plusieurs fois montré à l'entraînement, notamment avec des stars comme le receveur de la NFL, Tyreek Hill. Et il ne semble pas s'être laissé aller durant cette période sans jeu. "Je n'ai pas l'impression qu'il ait pris un kilo, il ne ressemble pas à un joueur qui n'a pas joué depuis deux ans", relève Alexandre Marles, qui l'a côtoyé en équipe de France jeunes.
Pour le spécialiste de la préparation physique, le plus gros manque sera "évidemment dans la partie jeu". Au repos forcé, Paul Pogba s'est concentré sur le maintien de son niveau physique, que les joueurs avec une bonne hygiène de vie savent maintenir grâce à un cercle restreint. "En général, avec les joueurs dans cette situation, on travaille beaucoup plus en individuel. Le matin, il y a entraînement, l'après-midi éventuellement un deuxième, il y a du travail de récupération, des soins, on remet à jour l'alimentation. Il y a un vrai cadre qui est remis. A partir du moment où on a ce cadre de travail, la machine se remet en marche naturellement", détaille Alexandre Marles.
Renouveler son jeu avec un âge qui avance
A 32 ans, Paul Pogba arrive dans la dernière partie de sa carrière. Un âge loin d'être rédhibitoire dans les carrières actuelles, malgré un déclin naturel des capacités. "Après 25 ans, on a une perte musculaire chez l'homme, surtout si on n'a pas eu l'habitude de travailler. C'est assez simple : les joueurs qui ont toujours bossé avant 25 ans, et qui continuent de bosser après, font des carrières jusqu'à 35-36 ans", observe Alexandre Marles, qui prend l'exemple de Cristiano Ronaldo, Lionel Messi, Zlatan Ibrahimovic ou Thiago Silva.
Pour le spécialiste, qui avait justement observé en Paul Pogba un joueur "qui a toujours bossé, avec des grosses qualités physiques à la base", l'inquiétude de l'âge n'en est pas vraiment une, au moins pour un temps. Et cette pause, à cet âge-là, pourrait même lui être bénéfique : "Il n'y a pas de raison qu'il ne s'en sorte pas. Évidemment, avec l'âge, la récupération est un peu plus difficile, mais le fait d'avoir passé quelques années à ne pas jouer, il les a peut-être un peu en réserve pour pouvoir faire deux-trois belles saisons".
Reste que Paul Pogba, habitué à Turin ou en équipe de France à jouer proche des attaquants et casser des lignes, pourra-t-il conserver ce poste à Monaco ? "Je pense qu'à 32 ans, il est capable de retrouver le même poste qu'avant. Ce ne sera peut-être pas le cas dans trois ans".
"Je me demande comment ça va se passer, comme un jeune qui entre en centre de formation pour la première fois. Tout va dépendre de moi."
Paul Pogbaà "Sept à huit"
Comme Antoine Griezmann, qui avait su avec brio reculer au cœur du jeu à l'Atlético de Madrid ou en équipe de France, Paul Pogba pourrait reculer d'un cran sur le terrain, à un poste plus en adéquation avec ses qualités physiques actuelles. "C'est aussi ça être intelligent : reconnaître qu'on n'a plus les capacités physiques pour faire ce qu'on faisait avant. Je ne sais pas s'il sera capable d'avoir le même registre qu'avant et de jouer sur le même poste. Par contre, il a des qualités assez incroyables. Peut-être qu'il pourrait avoir un rôle un peu différent à Monaco, un peu plus libre", anticipe Alexandre Marles.
S'adapter à la découverte d'un nouveau championnat
Enfin, un autre défi sera celui de s'adapter à un championnat qu'il ne connaît pas. Formé au Havre, Paul Pogba était parti avant même de passer professionnel à Manchester United en 2009, avant d'alterner entre les Red Devils et la Juventus Turin jusqu'à la résiliation de son contrat avec les Piémontais en novembre 2024. Il va donc découvrir la Ligue 1, réputée rugueuse. "Ce n'est pas facile, c'est certain. Il y a de l'engagement. Il aurait pu aller se 'planquer' aux Emirats, en Chine, aux Etats-Unis. Là il revient, il va se mettre dans le dur tout de suite", prévient Alexandre Marles.
D'ailleurs, pour le spécialiste de la préparation physique, le choix de Monaco est loin d'être anodin de la part du Français pour revenir à haut niveau, mais sans forcément l'exposition du PSG ou de l'OM. "Monaco fait partie, avec Paris, des clubs les plus structurés en France. Ce sont des clubs qui ont mis des moyens sur l'accompagnement, la performance, le staff, le centre d'entraînement. S'il venait en France, Monaco était peut-être le meilleur choix aujourd'hui", conclut Alexandre Marles.
À regarder
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter