Ligue Europa : d'indésirable à indispensable, Rayan Cherki rayonne avec Lyon, en attendant les Bleus
A 21 ans, le vice-champion olympique en titre sera l'un des atouts majeurs de l'OL en quart de finale retour de Ligue Europa, jeudi, face à Manchester United.
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Depuis plusieurs semaines, Lyon a un nouveau chef de meute : Rayan Cherki. À 21 ans, l'international espoirs tricolore (23 sélections, 13 buts) impressionne, et sera l'atout numéro un des Lyonnais, jeudi 17 avril, en quart de finale retour de Ligue Europa, sur la pelouse de Manchester United. Auteur de l'égalisation in extremis à l'aller (2-2), puis de nouveau buteur face à Auxerre dimanche en championnat, le dernier joyau de la formation lyonnaise explose cette saison.
Que ce soit sur le plan des statistiques (11 buts, 18 passes décisives en 38 matchs toutes compétitions confondues) ou dans l'attitude (plus impliqué, moins râleur), le meilleur passeur de la Ligue Europa (huit passes décisives) rayonne à son poste de meneur de jeu à l'ancienne, derrière l'attaquant. Attendu comme le nouveau crack du centre de formation depuis sa pré-adolescence, il avait effectué ses débuts chez les professionnels à seulement 15 ans. Un peu plus de cinq ans après ses grands débuts, et alors que les supporters commençaient à douter de lui, le numéro 18 des Gones fait désormais taire les sceptiques à son sujet. Et ce, alors que l'OL faisait tout pour le vendre l'été dernier.
Devant Lamine Yamal et Jude Bellingham
Du haut de ses 21 ans, Rayan Cherki pèse déjà 179 matchs professionnels avec le club rhodanien, mais il a attendu cette saison pour se défaire de l'étiquette de grand espoir et enfiler le costume de patron de l'attaque lyonnaise. En témoignent ses statistiques, puisque ce numéro dix à l'ancienne n'avait jamais dépassé les cinq buts et les neuf passes décisives sur une saison : deux caps franchis depuis longtemps cette année.
C'est simple : en dehors du prodige allemand Florian Wirtz (Bayer Leverkusen), aucun joueur né en 2003 ou après n'est autant décisif cette saison en Europe que le Lyonnais, qui fait par exemple mieux que Lamine Yamal (17 ans, FC Barcelone) ou Jude Bellingham (21 ans, Real Madrid). Autre chiffre qui souligne ce changement de dimension : le nombre de titularisations de Rayan Cherki, qui n'a jamais été aussi haut avec 30 matchs commencés dans le onze de départ cette année en 38 rencontres disputées.
Passé par Arsenal, son coéquipier Ainsley Maitland-Niles assurait ainsi récemment à la BBC que Cherki était "le plus grand talent" qu'il avait croisé, "un maître absolu avec le ballon qui travaille pour l'équipe sans le ballon. Il prend des risques, nous aide et nous pousse sur le terrain en dribblant et en rendant fous les défenseurs". Dans les colonnes du Progrès, le légendaire Guy Roux, pas le plus mauvais dénicheur de talents, a lui fait parler son sens de la formule : "C'est l'un des prodiges du football français. Cherki ne fait jamais de fautes, comme un élève de certificat d'études à zéro faute dans la dictée. Tous les ballons qu'il touche se transforment en bon ballon."
Un été riche d'enseignements
Entraîneur de Rayan Cherki jusqu'à son limogeage le 27 janvier dernier, Pierre Sage ne tarit pas non plus d'éloges sur son ancien protégé. "C'est un joueur de très haut niveau. Il avait juste besoin de prendre conscience des devoirs à accomplir pour exprimer son talent dans la durée. C'est acquis", assurait l'ancien coach de l'OL au micro de Canal+ en mars. "Le vrai déclic a été sa mise à l'écart l'été dernier. Derrière, il a tout mis en pratique pour que son talent s'exprime pour le collectif. Il est très influent dans le jeu, il a un impact énorme sur son équipe."
Cette éclosion aurait en effet pu se produire bien loin de la Capitale des Gaules. En recherche de liquidités financières l'été dernier, l'Olympique lyonnais avait en effet décidé de vendre son joyau. Malgré des offres du Paris Saint-Germain, du Borussia Dortmund et de clubs anglais, Rayan Cherki n'a jamais quitté son club de cœur. "Je suis né à Lyon et je mourrai Lyonnais", a rappelé récemment sur le site du club celui qui a rejoint l'OL à huit ans, en 2010. "C'est quelque chose qui ne s'achète pas. Jouer pour l'Olympique Lyonnais est l'un de mes plus grands rêves."
Cette fidélité à l'OL reflète d'ailleurs le tempérament de Rayan Cherki, joueur à l'ancienne que ce soit sur le terrain ou en dehors, par exemple peu intéressé par la course aux statistiques qui pollue le football moderne : "Je veux faire rêver les gens et mes coéquipiers. Je sais que pour marquer des buts, d'autres joueurs le font mieux que moi, même si j'ai de bonnes qualités devant le but. Cependant, je préfère faire une bonne passe, une passe que personne n'a vue, pour servir mon coéquipier et qu'il en profite pleinement."
En dehors des terrains, Rayan Cherki explique "éduquer" son cerveau, notamment par l'écriture. "J'écris un peu de tout. J'écris sur ma vie, je dessine, j'écoute de la musique, je joue aux jeux vidéo, je joue au foot seul à la maison. J'essaie simplement de m'éduquer, car mon cerveau doit être opérationnel sur le terrain", a-t-il récemment expliqué sur le site de l'OL. "Je ne peux l'entraîner qu'en dehors, car sur le terrain, c'est une habitude. Les passes que je fais à mes coéquipiers se font grâce à mon cerveau. Grâce à mes pieds aussi, mais je pense que mon cerveau joue un rôle plus important."
Un discours et des attitudes qui n'ont pas encore convaincu Didier Deschamps. Après avoir connu toutes les sélections de jeunes avec les Bleus, et remporté la médaille d'argent aux JO de Paris sous les ordres de Thierry Henry, le Franco-Algérien attend son heure. Cette dernière aurait pu sonner en mars, lors du dernier rassemblement tricolore, mais Didier Deschamps avait préféré attendre, tout en laissant la porte ouverte. "Que Rayan, comme d'autres, ait le potentiel de venir en équipe de France A ? Oui, bien évidemment. Il y a du monde et c'est à lui de confirmer", avait lancé le sélectionneur le 23 mars dernier. En cas de nouvelle grande prestation jeudi face à Manchester United, le sélectionneur pourrait changer d'avis. A moins que son Algérie maternelle ou son Italie paternelle ne grillent la priorité.
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