Megan Rapinoe porte à Washington la bataille pour l'égalité salariale entre les femmes et les hommes
La star américaine du football féminin Megan Rapinoe a témoigné mercredi devant le Congrès américain sur les inégalités salariales entre hommes et femmes, appelant à agir sans "attendre" pour combler les différences encore criantes à tous les niveaux de revenus. Un combat soutenu par le président Joe Biden, qui la recevra avec d'autres footballeuses dans l'après-midi à la Maison Blanche pour marquer le "jour de l'égalité salariale".
Cette journée marque le temps supplémentaire qu'il faut aux Américaines pour rattraper le salaire empoché par leurs collègues masculins l'an dernier : près de trois mois. L'attaquante Megan Rapinoe, deux fois championne du monde avec les Etats-Unis, réclame avec toute l'équipe féminine de football d'être payées autant que leurs homologues masculins, largement mieux rémunérés malgré des résultats sportifs inférieurs.
En 2019, les joueuses internationales ont attaqué leur fédération pour obtenir la parité, sans succès jusqu'ici. "Il est tout simplement inacceptable que nous nous battions encore pour l'égalité salariale", a lancé la footballeuse de 35 ans devant une commission parlementaire de la Chambre des représentants. "Si cela nous arrive à nous, si cela m'arrive à moi, alors que nous sommes sous les projecteurs tout le temps, cela arrive bien entendu" à toutes les femmes, a-t-elle poursuivi.
"Si nous ne faisons rien, les femmes n'atteindront pas la parité économique avec les hommes avant 2059."
Pour chaque dollar gagné par un homme, une femme gagne 82 cents, a expliqué la présidente démocrate de cette commission parlementaire, Carolyn Maloney. Et les différences se creusent encore plus brutalement pour les femmes afro-américaines (60 cents) et les femmes hispaniques (55 cents). La situation se répète "pour pratiquement tous les emplois sur lesquels nous avons des données", a précisé Nicole Mason, présidente du centre "Institute for Women's Policy Research" qui lutte pour la parité économique.
Cela ne vient pas "des choix individuels des femmes" mais "de la sous-évaluation systématique du talent, des capacités et de ce qu'apportent les femmes au monde du travail", a-t-elle insisté. "Si nous ne faisons rien, les femmes n'atteindront pas la parité économique avec les hommes avant 2059. Et pour les femmes de couleur, cela prendra plus d'un siècle", a-t-elle souligné. "Mais nous n'avons pas à attendre", a déclaré Megan Rapinoe. "Nous pouvons changer cela dès maintenant, il faut juste en avoir la volonté."
Pourtant, le Congrès devrait tarder à agir, sous le coup des divisions profondes entre républicains et démocrates. La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a promis jeudi 19 mars qu'un nouveau texte pour "renforcer et moderniser" la loi sur l'égalité des salaires de 1963 serait adopté à la chambre basse en avril. Malgré leur très courte majorité, les démocrates ne disposeront toutefois probablement pas d'assez de voix pour faire ensuite avancer l'examen de ce texte vers un vote au Sénat.
La guerre des clans
Les arguments des républicains de la Chambre contre ce texte ont varié au cours de l'audition. Pour l'élue Nancy Mace, première femme diplômée de l'école militaire The Citadel, les différences salariales ne s'expliquent pas par une "discrimination généralisée" mais parce que les "femmes en général sont prêtes à échanger un plus haut salaire contre plus de flexibilité". "Nous parlons du libre marché, et de la liberté", a lancé un autre républicain, Pat Fallon, en se demandant pourquoi, si de telles différences existaient, les entreprises n'employaient-elles pas que des femmes.
"Cela ne marche pas comme ça", a répondu Nicole Mason, soulignant qu'il n'existait "pas un secteur dominé par les femmes où elles gagnent plus que les hommes". En attendant une avancée des parlementaires, le vaste plan de relance de Joe Biden, adopté en mars au Congrès, cible particulièrement les femmes. Car si les inégalités étaient déjà profondes, la pandémie a encore accentué les différences. Avec des effets dévastateurs, a déploré Nancy Pelosi dans un communiqué : "Des millions de femmes qui ont perdu leurs emplois et plus de deux millions qui ont été forcées."
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