Diego Simeone, le guide de l'Atlético Madrid
Samedi, l'Atlético Madrid disputera la troisième finale de Ligue des Champions de son histoire, deux ans après le crève-coeur de Lisbonne face au même Real Madrid. Pour triompher, les Colchoneros compteront sur leur guide, Diego Simeone.
Où est la mode ? Sur le banc de touche, de Carlo Ancelotti à Diego Simeone, les coachs agissent bien différemment. Le flegme du coach italien, ou même d’un Zinédine Zidane, tranche avec l’activité permanente d’un "Cholo" (le bandit ou le métisse) Simeone, d’un Guardiola ou d’un Mourinho. La réussite du coach argentin à la tête de l’Atletico Madrid, nous y reviendrons, pousse les dirigeants des clubs les plus puissants à revoir leur copie. Ne reproche-t-on pas à Laurent Blanc de ne pas toujours dominer son groupe ? Pourquoi ? Parce qu’il n’aboie pas sur la pelouse. Pour le remplacer, on sait que Nasser Al-Khelaïfi a sondé Mourinho et Simeone. Des aboyeurs branchés sur 100 000 volts.
"S'il nous dit de sauter du pont, on le fait"
L’histoire de Simeone, le coach, n’a pas connu que des réussites. Au Racing Club, chez lui en Argentine, il fait d’une formation moribonde, une formidable équipe. A Estudiantes de la Plata, il remporte le premier titre du club depuis 23 ans. Suivent River Plate, San Lorenzo, Catane et le Racing Club, encore. Autant d’expériences qui ont façonné sa méthode. Une méthode unique en son genre. Ex-milieu bagarreur devenu meneur d'hommes, l'entraîneur argentin a insufflé ses convictions et son intransigeance à l'Atletico Madrid. Quand Simeone débarque chez les Colchoneros en décembre 2011, le club se cherche une identité et souffre d’instabilité chronique. Quelques mois plus tard, les matelassiers soulèvent déjà un trophée, la Ligue Europa aux dépens de l’Atlhetic Bilbao (3-0). Depuis, le tarif s’établit à un titre par un (Coupe du Roi 2013, Liga 2014).
S’il ne faut pas toujours attacher trop d’importance au budget, il est important de rappeler que celui de l’Atlético est trois fois moindre que ceux de ses adversaires du Real et du Barca (environ 200M d’euros, soit deux fois moins que le PSG…). Dans une telle atmosphère, la greffe Simeone ne pouvait que prendre. "Pour nous, il est comme un dieu", résume le Portugais Tiago, l'un de ses plus fidèles grognards. "Il est arrivé et il a tout changé. Ce qu'il nous a dit s'est réalisé. On le suit et s'il nous dit de sauter du pont, on le fait." Une confession qui n’est pas sans rappeler celles prononcées par les joueurs au contact de José Mourinho, que ce soit à Chelsea ou à l’Inter Milan.
La visite de la victime d'un attentat
Pour pousser ses joueurs dans leurs derniers retranchements, celui qui est toujours élégant, vestimentairement parlant, sur le bord de la touche, surprend parfois. Ainsi, il avait convié la victime d'un attentat de l'ETA à venir évoquer le dépassement de soi juste avant une rencontre contre l'Athletic Bilbao, remportée 2-1. Et pendant le match, Simeone est en transe, on en veut pour preuve son comportement à la limite de la sportivité parfois, comme fin avril quand on l'a vu encourager un jeune ramasseur de balles à jeter sur la pelouse un ballon supplémentaire pour perturber une contre-attaque adverse. "Je veux gagner et j'en veux toujours plus, dans toutes les situations", a dit un jour le natif de Buenos Aires. "A la guerre, ce n'est pas celui qui a le plus de soldats qui gagne. C'est celui qui les utilise le mieux", prophétise-t-il comme un résumé de sa philosophie. Sans filet, Simeone fait du bien au football. Parce qu’il est spectaculaire, et que c’est très rare pour un entraîneur et parce qu’il a fait d’une bande de joueurs au talent non reconnu, une véritable équipe. Rien de plus, rien de moins qu’une équipe qui jouera samedi pour décrocher la première Ligue des Champions de l’histoire d’un plus club que centenaire.
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