Ligue 1 : sanctions individuelles, huis clos... Quelles solutions face aux incidents impliquant des supporters ?
Après sept journées de championnat, plusieurs incidents sont à déplorer sur les pelouses de Ligue 1, dont le dernier en date mercredi, en marge du match Angers-Marseille.
Montpellier, Nice, Lens, Angers... En dépit d'un spectacle de qualité sur les terrains, la Ligue 1 se distingue malgré elle par des envahissements de terrain à répétition. Pour l'heure, la Ligue de football professionnel (LFP) privilégie les sanctions collectives, à l'image des matchs à huis clos infligés à l'OGC Nice et au RC Lens. Mais ces mesures, qui pénalisent des dizaines de milliers de spectateurs, sont décriées.
"C'est une atteinte trop restrictive et disproportionnée aux libertés", lance à franceinfo: sport Pierre Barthélémy, avocat de l'Association nationale des supporters. Ce dernier pointe également le manque d'efficacité de ces mesures, et s'appuie sur l'exemple des fumigènes : "plus on instaure des huis clos, plus il y a de la pyrotechnie. Cela n'a donc aucun impact."
Huis clos total du stade Bollaert-Delelis à titre conservatoire : .#RCLLOSC
— Racing Club de Lens (@RCLens) September 20, 2021
Les sanctions individuelles pourraient être une solution. Celles-ci seraient rendues possibles par la présence de caméras dans les stades, afin d'identifier les fauteurs de trouble. "On en a étendu l'utilisation, mais on n'est pas encore au point où on peut les utiliser efficacement", indique Thierry Granturco, avocat spécialiste du droit du sport et maire de Villers-sur-Mer (Calvados). "On arrêterait de sanctionner 40 000 supporters pour 50 idiots", complète-t-il. Une position partagée par la ministre déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu.
En ce sens, un an d'emprisonnement dont six mois avec sursis a été requis contre le supporter de l'OGC Nice auteur d'un coup de pied vers Dimitri Payet.
La formation des stadiers mise en cause
Dans les tribunes, la sécurité est assurée par des stadiers. Mais avec l'arrêt des compétitions puis le huis clos pour cause de pandémie, un fort renouvellement a été constaté au sein des effectifs. "Il y a des changements jusqu'à 75%, confirme Pierre Barthélémy. Il y a des problèmes de formation."
En parallèle, cette saison marque un retour quasi-systématique des supporters en tribunes visiteurs, après plusieurs saisons où des arrêtés municipaux et préfectoraux ont fortement contraint les déplacements. Mais pour Pierre Barthélémy, ces mesures restrictives ont fait perdre l'expérience de gestion des rendez-vous "chauds" : "Lors des Lille-Lens il y a quinze ans, on avait un vrai no man's land de dix rangées avec des grilles des deux côtés". Bien loin de la simple barrière qui séparait les deux camps à Bollaert samedi. Du point de vue des infrastructures, l'installation de filets peut aussi empêcher des jets de projectiles.
D'après le code civil, l'organisateur d'un match de football, en l'occurence le club qui reçoit, est le premier responsable en cas d'incidents. Une position parfois difficile à assumer, comme en attestent les rétropédalages du président niçois Jean-Pierre Rivère après les incidents contre Marseille. "Il faudrait changer le code du sport, insiste Thierry Granturco, mais cela prendrait des années. Dans les faits, on se retrouve avec les mêmes règles pour un PSG-OM que pour un concert de Céline Dion !"
S'inspirer de l'étranger ?
Les exemples étrangers peuvent aussi servir le foot français. Car, contrairement aux idées reçues, ces problèmes d'ordre public dans les stades ne sont pas des exceptions hexagonales. "C'est bien pire en Italie, ou dans les divisions inférieures anglaises, compare Barthélémy. 10 000 personnes sont interdites de stade en Angleterre, au moins 4 000 en Allemagne, et seulement 300 en France."
L'expérience germanique peut constituer une source d'inspiration. "Les Fanprojekt sont des accords tripartites entre la Fédération, les collectivités et les clubs, développe Patrick Mignon, sociologue du sport à l'INSEP. Ils sont composés de travailleurs sociaux, qui travaillent en relation avec la police dans une tradition de désescalade." Loin de ce qui est observé en France, à en croire le sociologue : "les exemples des ZAD et des Gilets jaunes montrent qu'on n'est pas dans cette stratégie", conclut-il.
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