: Infographies Football : pourquoi la Coupe de France ne sourit pas aux clubs de Ligue 1
Il y aura seulement quatre clubs de Ligue 1 au rendez-vous des quarts de finale de la compétition cette saison. Sur les dix dernières années, c'est seulement la troisième fois qu'une telle configuration se présente.
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La "Grande Dame" a l'habitude de favoriser les belles épopées. L'édition 2024-2025 de la Coupe de France n'y échappe pas. Mercredi 5 février, le Stade Briochin, pensionnaire de National 2, a fait sensation en battant l'OGC Nice, 5e de Ligue 1, en huitièmes de finale (2-1). Précédemment, les Bretons s'étaient déjà illustrés, éliminant tour à tour Le Havre (Ligue 1) et Annecy (Ligue 2). Et ils ne sont pas les seuls à avoir fait chuter des mastodontes de la première division. Mardi, le Losc a été battu sur sa pelouse par le voisin dunkerquois (Ligue 2) (1-1, 4-5 t-a-b.), tandis que Toulouse s'est incliné face à un autre pensionnaire de Ligue 2, Guingamp (2-0), mercredi.
Conséquence de ces revers, seulement quatre clubs de Ligue 1 ont validé leur ticket pour les quarts de finale. Depuis dix ans, c'est seulement la troisième fois que cette configuration se présente après 2014-2015 et 2021-2022. En revanche, la Ligue 1 comptait 20 clubs lors de ces deux périodes alors qu'elle n'en compte plus que 18 depuis la saison 2023-2024.
Cette faible réussite des clubs de Ligue 1 est aussi régulièrement le résultat d'un concours de circonstances. En effet, à l'instar du Lens-PSG, programmé cette année en 32e de finale, le hasard du tirage au sort offre régulièrement des confrontations entre clubs de Ligue 1. Lors de la Coupe de France 2016-2017, 78,6% des équipes de première division éliminées avant les quarts de finale avaient ainsi été battues par d'autres clubs de Ligue 1.
Cette année, cependant, près de la moitié des pensionnaires de Ligue 1 éliminés ont été battus par des clubs de Ligue 2 ou de Nationale 2. C'est notamment le cas de Montpellier, sorti par Le Puy Foot (N2) 4-0 en 32e de finale ou de Rennes, éliminé au même stade de la compétition par Troyes (Ligue 2) 1-0.
Un intérêt moindre ?
Une des premières explications est le manque de considération des clubs de première division pour la plus vieille des compétitions françaises. Financièrement, elle ne rapporte pas grand chose. Le lauréat empoche 1,2 million d'euros quand une simple participation à la Ligue des champions rapporte 18,62 millions d'euros. En ligue Europa, chaque participant gagne 1,75 million d’euros, tandis qu'une qualification en quarts de finale apporte 2,5 millions d'euros supplémentaires. Sportivement, les équipes de haut de tableau préfèrent aussi se concentrer sur l'Europe tandis que celles en difficulté visent avant tout le maintien.
"Souvent les matchs de Coupe de France ont lieu en semaine, si vous avez un gros match de championnat ou que vous êtes engagés dans une autre compétition, le match ne tombe pas bien et à un moment donné, le club de Ligue 1 doit faire des choix", constate Philippe Hinsberger, double vainqueur de la Coupe de France avec Metz en 1984 et 1988. Résultat, les coachs profitent des premiers tours de la compétition pour faire tourner leur effectif.
Face à ces joueurs en manque d'automatismes, les équipes d'échelons inférieurs sont minutieusement préparées et surmotivées par l'événement. "L’idée était d’y croire mais en s’appuyant sur des choses concrètes, en analysant l’adversaire, avec ses quelques points faibles qu’on a pu déceler", confiait Guillaume Allenou, le coach des Briochins, tombeurs de Nice, mercredi.
"Aujourd'hui, une équipe de Ligue 1 qui va jouer chez une équipe de National 2, c'est du 50/50", estime même Philippe Hinschberger. "Les équipes de N2 sont composées d'excellents joueurs qui se révèlent un petit peu sur le tard, qui sont passés par des centres de formation... Ça fait de très bonnes équipes et encore plus depuis que le nombre de concurrents dans cette division a été réduit. Il y a une concentration de bons joueurs encore plus importante", souligne encore l'ancien entraîneur des Chamois niortais (2001-2004, 2005-2007 puis 2023-2024).
Quand l'équipe type est alignée, elle arrive parfois avec bien plus de matchs dans les jambes que son adversaire. Mardi, face à Dunkerque, le Losc, engagé en Ligue des champions, jouait son 35e match de la saison. Pour l'USLD, il s'agissait du 25e.
Un format favorable aux divisions inférieures
Le format de la compétition tend aussi à favoriser les "petits Poucets". Déjà, lorsqu'il y a au moins deux divisions d'écart entre les deux équipes qui s'affrontent, c'est la moins bien classée qui reçoit. Mercredi, les Briochins ont donc eu la chance d'accueillir les Niçois dans leur écrin : le stade Fred-Aubert. 5 000 personnes acquises à la cause des Jaune et bleu et un "terrain compliqué", selon les mots de Franck Haise.
Des circonstances qui posent souvent problème aux mastodontes de Ligue 1. Tombeur d'Espaly (N3) en seizièmes de finale, Luis Enrique, entraîneur du PSG, expliquait à l'AFP que la Coupe de France était "une compétition difficile qui est rendue compliquée en raison de l'absence de la VAR et des terrains compliqués".
"Une pelouse abîmée nivelle les valeurs, au moins les valeurs techniques, analyse Philippe Hinschberger. Par conséquent, l'équipe de Ligue 1, qui, logiquement, doit pouvoir largement s'imposer en termes techniques, et bien quand vous ne pouvez pas faire deux passes, c'est un peu plus compliqué".
Depuis la saison 2020-2021, les prolongations ont également été supprimées. Si au terme du temps réglementaire les deux équipes sont à égalité, une séance de tirs au but est directement mise en place. Un système qui tend à favoriser "les clubs inférieurs", selon l'ancien coach du Vannes Olympique club, Pierre Talmont. "Des équipes de deux ou trois divisions inférieures, sur un terrain difficile, dans des conditions compliquées, se disent qu'elles n'ont que 90 minutes jusqu'aux pénaltys", expliquait le Breton à Eurosport en 2022.
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Si on remonte le temps, on s'aperçoit en effet que les prolongations réussissent beaucoup mieux aux clubs de Ligue 1 qu'aux autres équipes. Entre la saison 2014-2015 et la saison 2019-2020, 18 équipes de Ligue 1 ont décroché leur qualification en Coupe de France en battant une équipe d'un niveau inférieur en prolongations. En revanche, seulement six équipes n'évoluant pas en première division ont réussi à faire chuter une Ligue 1 au-delà du temps réglementaire.
"Depuis la nuit des temps, tout est fait pour favoriser les petits clubs", juge Philippe Hinschberger. Malgré tout, avant ce type de confrontation, on a conscience de tous ces pièges. On prépare bien les matchs, on analyse l'équipe... Mais au final, on finit toujours par tomber dedans, c'est assez incroyable", confie l'ancien technicien du Stade lavallois (2007-2014). Ce n'est peut-être pas pour rien qu'il est coutume de dire que le football est l'un des seuls sports, où sur un match, David peut battre Goliath.
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