Ce que l'on sait des accusations de viol contre Cristiano Ronaldo
La star portugaise, accusée de viol par une Américaine, est soutenue par son club, la Juventus Turin, mais peu à peu lâchée par les sponsors.
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Les sponsors prennent leurs distances, l'action de la Juventus dégringole… Une Américaine de 34 ans accuse Cristiano Ronaldo de l'avoir violée, en 2009. Des accusations qui font trembler l'empire économique et sportif bâti par le footballeur portugais. Franceinfo vous résume cette affaire.
Qu'est-il reproché au footballeur ?
Le 27 septembre dernier, encouragée par le mouvement #MeToo, Kathryn Mayorga, 34 ans, a porté plainte, dans le Nevada, contre Cristiano Ronaldo. Elle affirme que le footballeur l'a violée, le 13 juin 2009, lors d'une soirée à Las Vegas. A l'époque, la jeune femme avait dénoncé les faits à la police, faisant même l'objet d'un examen médical. Mais elle s'était abstenue de citer nommément Cristiano Ronaldo, se contentant d'évoquer "un joueur de football célèbre".
Dans son récit, révélé par le journal allemand Der Spiegel (en anglais) le 28 septembre, Kathryn Mayorga dit avoir rencontré Cristiano Ronaldo au Palms Casino Resort, chacun faisant partie d'un groupe d'amis. Des photos prises ce soir-là montrent la jeune femme en train de danser près de la star.
D'après son témoignage, la soirée s'est ensuite prolongée dans la suite du joueur en compagnie d'un groupe de personnes. Cristiano Ronaldo aurait invité Kathryn Mayorga à les rejoindre dans le jacuzzi. La jeune femme n'ayant pas de maillot de bain, Ronaldo lui aurait proposé un short de sport et un tee-shirt, la menant à la salle de bain pour qu'elle puisse se changer.
Selon elle, c'est pendant qu'elle se déshabillait que le footballeur aurait fait irruption dans la pièce, le sexe sorti de son short, en la "suppliant" de lui faire une fellation. "Je lui ai ri au nez parce que je me disais : 'C'est une blague ? Ce type si célèbre… En fait, c'est un loser et un sale type", témoigne-t-elle dans Der Spiegel. Elle raconte avoir refusé et demandé à partir. Mais Cristiano Ronaldo l'a alors, selon son récit, poussée dans la chambre. "Je lui ai dit : 'Ecoute, ça ne va pas arriver', dit-elle. Il a tenté d'enlever mes sous-vêtements. Je me suis roulée en boule, en protégeant mon sexe avec mes mains. C'est là qu'il m'a sauté dessus. J'ai dit 'non, non, non, non'." Elle accuse le footballeur de l'avoir alors sodomisée.
Après le viol, le footballeur se serait mis à genoux en assurant être un "homme bien à 99%". Il l'aurait ensuite laissée partir, "affirmant être désolé et se comporter d’habitude comme un gentleman", détaille Le Monde. D'après l'avocat de la jeune femme, cité par le HuffPost, l'attaquant de la Juventus a lui aussi décrit la soirée à la police : dans un rapport, le footballeur admet qu'elle "a dit 'non' et 'stop' à plusieurs reprises".
Pourquoi a-t-elle porté plainte en 2018 ?
Faute de nom, la procédure lancée après sa première plainte en 2009 avait tourné court. D'après la plainte au civil déposée le 27 septembre, Kathryn Mayorga explique le silence qui a suivi par la peur d'être "humiliée publiquement" et de subir des mesures de "rétorsion" de la part du joueur et de son entourage.
Der Spiegel raconte en outre qu'après la soirée, une "médiation privée" a été organisée entre des représentants de Cristiano Ronaldo d'un côté, la plaignante et son avocat de l'autre. A l'issue de discussions décrites comme très éprouvantes pour la jeune femme par ses avocats, une transaction financière a été conclue en 2010.
Des documents, révélés par les "Football Leaks", font d'ailleurs état d'un transfert de plusieurs centaines de milliers d'euros du joueur à la jeune femme, précise le HuffPost. L'Américaine affirme que Cristiano Ronaldo lui a versé 375 000 dollars (323 000 euros) pour acheter son silence et abandonner toute procédure.
Que répond Cristiano Ronaldo ?
Le footballeur est sorti de son silence le 30 septembre, en dénonçant d'abord des "fake news" sur son compte Instagram et en critiquant ceux qui "veulent se faire de la publicité sur [son] nom. C’est normal. Ils veulent devenir célèbres". Puis, sur Twitter, il a de nouveau démenti les faits : "Je nie fermement les accusations émises contre moi. Le viol est un crime abominable qui va à l'encontre de tout ce que je suis et ce en quoi je crois", a-t-il posté. Selon 20 Minutes, la star portugaise a engagé un ténor du barreau, David Chesnoff, spécialisé dans le droit criminel à Las Vegas.
I firmly deny the accusations being issued against me. Rape is an abominable crime that goes against everything that I am and believe in. Keen as I may be to clear my name, I refuse to feed the media spectacle created by people seeking to promote themselves at my expense.
— Cristiano Ronaldo (@Cristiano) 3 octobre 2018
L'avocat de Kathryn Mayorga, Leslie Stovall, a immédiatement répondu à cette défense, assurant que "la plainte de madame Mayorga, les preuves physiques de son viol (...) ne sont pas des 'fake news'". Il a également indiqué que sa cliente souhaitait annuler l'accord conclu en 2010 en raison de son "état psychologique" à l'époque et des "pressions" qu'auraient exercées les avocats de Ronaldo, explique 20 Minutes.
Comment réagit le club du joueur ?
La Juventus soutient son attaquant, en se concentrant sur ses qualités sportives. "Cristiano Ronaldo a montré son grand professionnalisme et son dévouement au cours des derniers mois, ce qui est très apprécié par tout le monde à la Juventus. Les faits incriminés remontant à presque dix ans ne changent pas cette opinion qui est partagée par tous ceux qui sont entrés en contact avec ce grand champion", écrit ainsi le club sur son compte Twitter.
.@Cristiano Ronaldo has shown in recent months his great professionalism and dedication, which is appreciated by everyone at Juventus. 1/1
— JuventusFC (@juventusfcen) 4 octobre 2018
En conférence de presse, l'entraîneur Massimiliano Allegri a affirmé que son attaquant allait bien et qu'il était "prêt à jouer" alors que la Juventus affronte Udinese samedi 6 octobre. Selon le technicien, Ronaldo ne laisse rien transparaître. "Il est normal qu'on l'aide dans un moment délicat, mais il a les épaules assez larges pour se concentrer sur le match de demain, descendre sur le terrain et bien jouer", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le joueur a été défendu par son sélectionneur. "Je connais très bien Cristiano Ronaldo et je crois entièrement en sa parole. Il ne commettrait jamais un crime de ce genre", a assuré Fernando Santos. Le président de la Fédération portugaise de football a lui aussi exprimé jeudi sa "totale solidarité avec Cristiano Ronaldo au moment où sa réputation est mise en cause". "Je crois en sa parole (...) et je peux témoigner de sa droiture", a souligné Fernando Gomes, dans une déclaration à l'agence de presse Lusa.
Et du côté des sponsors ?
Il n'en est pas de même de ses sponsors. "Nous sommes profondément préoccupés par ces accusations inquiétantes et continuerons de suivre de près la situation", a ainsi déclaré un porte-parole de Nike, avec qui Cristiano Ronaldo a signé un contrat à vie.
Même son de cloche du côté d'EA Sports, éditeur du jeu vidéo Fifa, dont Ronaldo était la tête d'affiche pour l'édition 2018. L'entreprise se dit préoccupée et assure suivre "la situation de près car nous attendons des sportifs qui sont en couverture de nos produits et de nos ambassadeurs qu'ils se comportent d'une manière conforme aux valeurs d'EA". Dans les heures qui ont suivi cette déclaration, des images du joueur sur le site internet de la firme et sur les réseaux sociaux ont été retirées, rapporte OneFootball.
Les marchés financiers ont également réagi, à leur façon. L'action de la Juventus, qui s'était envolée depuis l'arrivée du Portugais dans le Piémont, a plongé de près de 10% vendredi à la Bourse de Milan, clôturant en baisse de 9,92% à 1,19 euro, dans un marché en recul de 1,29%.
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