CAN: Après son élimination, le Gabon retourne à ses problèmes
Après l'élimination de son équipe nationale qui ne verra pas les quarts de finale de la Coupe d'Afrrique de football, le Gabon, pays organisateur, voit revenir ses tourments sportifs mais aussi politiques, économiques et sociaux. Cette contre-performance qui avait un temps mobiliser les Gabonais, risque de les détourner désormais de la compétition et de relancer les polémiques domestiques.
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Changement tardif de sélectionneur, manque de préparation, deux points perdus dans les arrêts de jeu lors du match inaugural contre la Guinée-Bissau (1-1): une foule de raisons sportives expliquent a posteriori l'élimination du Gabon, premier pays organisateur à tirer sa révérence dès le premier tour depuis la Tunisie en 1994.
"De toutes les équipes prenant part à cette CAN-2017, le Gabon, pays hôte, est le seul à ne pas s'être préparé. Incroyable!", s'étrangle le journal l'Union. Pierre-Emerick Aubameyang et ses équipiers ne se sont en effet retrouvés que début janvier, qui plus est sous la férule d'un nouvel entraîneur, l'Espagnol José Antonio Camacho, appelé à la rescousse pour remplacer le Portugais Jorge Costa, limogé en novembre. Problème additionnel: Camacho, sans emploi depuis 2013 et son passage à la tête de la sélection chinoise, ne parle pas Français et découvrait l'Afrique. "Mais il a fait de son mieux. Il n'avait aucun repère", ajoute le journal pour qui l'Espagnol paie surtout "la rançon de l'improvisation" des dirigeants. Relativement épargné, l'ancien joueur du Real Madrid va-t-il rester au Gabon ? Le départ de Camacho représenterait un nouveau coup dur pour Aubameyang et les siens, en quête de stabilité dans leur groupe éliminatoire du Mondial-2018 avec le Mali, le Maroc et la Côte d'Ivoire, leur prochain adversaire en août 2017."On en parlera plus tard. Il faut parler avec les joueurs, avec tout le monde", a temporisé le sélectionneur après le match, laissant entrevoir de prochaines réunions avec la Fédération, la ministre des Sports Nicole Asselé, voire le président ali Bongo lui-même.
Le pays retrouve sa division
Ce dernier n'a pas caché sa crainte de voir resurgir les difficultés sociales et politiques de son pays. Car en marge des terrains, l'élimination du Gabon renvoie le pays organisateur, habitué à la paix civile, à ses divisions toujours vives depuis les quelques jours de violences qui ont suivi début septembre l'annonce de la réélection d'Ali Bongo. Le stade de l'Amitié était à peu près plein pour les trois matches nuls contre la Guinée-Bissau, le Burkina Faso et le Cameroun. Mais l'opposition et une partie de l'opinion mettent en doute l'adhésion de l'ensemble du pays à la cause des Panthères.
"Je n'ai pas le sentiment que les Gabonais soient malheureux après l'élimination de leur équipe. C'est grave, comme si le pays ne s'identifiait plus à l'équipe nationale. Pour les Gabonais, les Panthères, c'est l'équipe d'Ali Bongo. Ils sont contents quand elles perdent", a affirmé l'un des porte-parole de l'opposant Jean Ping,
Car depuis le début, cette Coupe d'Afrique divise la population. Beaucoup de Gabonais auraient souhaité que l'argent de la CAN finance la construction de routes, par exemple. Le dos tourné à sa Coupe d'Afrique des Nations, le Gabon retourne à ses réalités économiques et sociales et à ses inquiétudes.
Concernant la suite de la compétition, comment vot se comporter désormais les Gabonais ? Le président Bongo a tenu à désamorcer lui-même la critique après l'élimination face au Cameroun, et a à maintenir son pays dans la dynamique de la CAN: "Ce fut un beau derby. Je tiens à saluer la qualité de jeu de nos courageuses Panthères. Je tiens aussi à féliciter l'équipe du Cameroun... La Coupe d'Afrique des Nations n'est pas finie. J'encourage tous les amoureux du ballon rond à profiter de la qualité des matches restants".
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