Pour les délégations, un Paris à prix d'or
Toutes les délégations en conviennent: le Grand Palais est un endroit magique pour accueillir des Championnats du monde d'escrime , mais sa localisation en plein coeur de Paris représente un surcoût important pour les fédérations.
"C'est sûr que venir disputer des Mondiaux à Paris, c'est beaucoup plus cher que l'année dernière à Antalya (en Turquie): on n'a pas les mêmes facilités, les déplacements sont beaucoup plus longs et l'hôtellerie beaucoup plus onéreuse", admet Frédéric Pietruszak, président de la Fédération française d'escrime (FFE), hôte des Championnats qui s'achèvent samedi. Du coup, les dents des chefs de délégation ont un peu grincé au vu de la facture, plus corsée que d'habitude. "On espérait que le comité organisateur trouverait des solutions pour faire moins cher", souligne Andrea Cipressa, en charge de la délégation italienne. Les Italiens, qui ont tout de même choisi un hôtel hors de ceux proposés par
l'organisation, et bien plus luxueux, voient leur budget exploser: +60% environ, de 70.000 euros à Antalya à 120.000 euros.
Djemel Lamjed, trésorier général de la Fédération tunisienne, se rappelle avec émotion "le cinq-étoiles d'Antalya, au bord de la mer, avec sauna et en tout inclus". "Là on est logé dans un hôtel deux étoiles, porte de Clichy, et il y a à peu près quatre chantiers autour", pour la même somme", assure-t-il. Le prix des chambres d'hôtel revient en tête des récriminations de la plupart des délégations. La Fédération française a certes passé des accords avec une grande chaîne hôtelière, mais 85 euros la nuit - un coût modéré pour Paris - reste élevé pour la majorité des porte-monnaie. Pour quelques pays parmi les plus modestes, d'Afrique ou d'Asie centrale, la FFE a déniché une résidence à 40 euros la nuitée. Les autres digèrent mal la note, surtout que leurs logements ne se trouvent évidemment pas à proximité du Grand Palais, qui jouxte les dispendieux Champs-Elysées.
Ainsi, la délégation polonaise dort Porte d'Orléans, au sud de la capitale, et "parfois cela nous prend plus d'une heure pour venir", se lamente Michal Morys. Le chef de la délégation, grand habitué des Mondiaux, renchérit: "Les organisateurs ne nous donnent pas de bus après la compétition, mais seulement le matin. Pour revenir, on nous a dit d'utiliser le métro et c'est aussi un coût." "Parfois on est obligé de prendre des taxis et avec les embouteillages ça coûte très cher", confirme Djemel Lamjed. Frédéric Pietruszak met pour sa part en avant les "180.000 euros" dépensés pour le transport des délégations, tout en concédant que les organisateurs n'ont "pas été au top niveau" dans ce domaine.
Pour la famille de l'escrime , pas sûr donc que la splendeur du lieu - "le plus bel endroit où se soit jamais déroulé des Mondiaux" de l'avis de Francisco Martin, chef de la délégation américaine - masque les défauts d'une organisation qui a, selon plusieurs avis, privilégié la rentabilité au sport. "Ces Mondiaux sont plus faits pour le public que les athlètes", assure Francisco Martin, en écho aux plaintes des équipes concernant le manque de places allouées dans les tribunes. D'autres menus détails agacent les délégations. Comme le fait de n'avoir pas de packs d'eau à disposition - "nous, on a toujours acheté les nôtres", rétorque M. Pietruszak - et de devoir payer les bouteilles à la buvette "cinq dollars américains, trois fois plus qu'à New York" selon Francisco Martin. Et l'Italien Andrea Cipressa de s'engouffrer dans la brèche: "Nous, l'année prochaine à Catane - et ce n'est pas pour dire que nous serons meilleurs - nous ferons en sorte que les fédérations payent le moins possible..."
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