"L'eau est comme un partenaire" : la danse sous l’eau veut s’imposer comme une nouvelle discipline
Courir, sauter, voler et même faire des entrechats sous l’eau : c’est possible, et la danse sous l’eau pourrait même devenir une discipline à part entière, comme l’apnée. C’est le rêve de Julie Gautier, qui propose ce week-end des initiations pendant le Salon de la plongée, Porte de Versailles à Paris.
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Quelques mots rapides au bord du bassin pour se présenter et présenter une pratique méconnue : Julie Gautier, en combinaison néoprène, accueille sept femmes pour cette première séance d’initiation. Une comédienne, une danseuse, une infirmière et bien d’autres profils curieux de découvrir une pratique en vogue.
"C’est génial, j’adore l’univers aquatique, s’enthousiasme Marine, une passionnée qui pratique l’apnée et la nage monopalme. Ça apporte énormément de bienfaits, beaucoup de bien-être et de lâcher-prise. Ça peut être un moment d’éclate et d’épanouissement dans l’eau." À côté d’elle, Cécile a troqué sa panoplie de mermaiding (la nage comme une sirène) pour une combinaison et une ceinture de plomb. "La danse, c’est allier le bien-être de l’apnée et de l’immersion avec tout ce qui est image corporelle et liberté de mouvements, détaille la jeune femme. Je ne suis pas du tout danseuse."
Cela fait des années que Julie Gautier, ancienne championne d’apnée, pratique ce qu'elle appelle l'Aqua Dance flow : la danse sous l'eau, qu’elle a montrée dans plusieurs courts-métrages, certains vus des millions de fois sur internet (comme AMA, sorti en 2018 où Julie Gautier évolue dans une robe noire). La pratique se développe, d'où son idée de la rendre plus visible. À 45 ans, elle a un rêve : que la danse sous l’eau devienne une "véritable discipline", reconnue officiellement. Elle en est persuadée : tout se danse sous l'eau, le classique, la flamenco et même le hip-hop !
franceinfo : Pourquoi consacrez-vous une grande partie de votre vie à la danse sous l’eau ?
Julie Gautier : Ça fait tellement partie de mon ADN. Mon père était chasseur sous-marin et ma mère danseuse. Quand j'ai commencé à faire des films, j'ai toujours eu en tête le mouvement dans l'eau, c’est juste sublime. J'ai eu envie de me lancer là-dedans et de partager cette passion qui m'anime.
Quand est-ce que ça a commencé chez vous ?
C'est une grande question. Je pense que j'ai commencé dans le ventre de ma mère (rires). Depuis petite, je danse. Depuis petite, je plonge. J'ai fait de la compétition en apnée. Quand je suis dans l’eau, on me dit que je suis un petit animal qui évolue dans l'eau. Et avec mes films, ça a développé un véritable engouement pour cette discipline qui n'existait pas et qui n'existe toujours pas. Pourtant, il y a de plus en plus de personnes qui en font. Mon grand rêve, c'est vraiment d'instaurer une nouvelle discipline, comme a pu naître la natation synchronisée à un moment.
Dans la natation artistique, tout se passe au-dessus de la surface de l’eau. Avec vous, tout ce qui doit se voir se fait en-dessous !
Effectivement, c'est du mouvement dans l'eau. C'est beaucoup de temps en apesanteur sous l'eau. J'ai fait de la danse classique, j'ai fait du contemporain. Mais je suis très intéressée aussi pour avoir des danseurs de hip hop. Pourquoi pas ! J’ai aussi une demoiselle qui fait du flamenco.
L’eau, c’est un univers de contraintes : la respiration, faire des mouvements. Qu’est-ce que ça implique en termes de création ?
En réalité, c'est l'opposé de la danse. On danse avec un élément, l’eau, qui est comme un partenaire. On fait des appuis sur l'eau. Quand on veut aller en arrière, par exemple, on va devoir appuyer sur l'eau, mais à l'envers, donc tous les réflexes sont complètement inversés. Ça exige aussi de pouvoir compenser ses oreilles quand on monte, quand on descend, ça demande de retenir sa respiration. Ça demande à connaître aussi comment gérer son corps dans un espace tridimensionnel. On peut avoir la tête en bas, la tête sur le côté, c'est très perturbant. Il y a énormément de choses finalement à acquérir pour pouvoir se lancer. Et sur la respiration, je peux tenir six minutes en apnée. Mais dès que je commence à danser, je fais des séquences de 2 minutes 30 grand maximum. Il y a aussi un ennemi quand on danse sous l’eau : le froid. Il faut vraiment du matériel spécifique pour avoir chaud mais sans trop flotter non plus. Il faut être les habits les plus esthétiques possibles.
Quels sont vos prochains objectifs ?
J’ai contacté la fédération AIDA (Association Internationale pour le Développement de l’Apnée) qui est ravie de m’accompagner. Ce sont eux qui développent la pratique de l’apnée, ils ont des méthodes d’enseignement sur lesquels je vais pouvoir m’appuyer pour pouvoir écrire les fondements de la discipline. On tâtonne pour pouvoir aller vers mon grand rêve !
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