Tour de France. Peter Sagan, ce compagnon d'échappée bien trop encombrant
Comme trop souvent, Peter Sagan a dû se contenter de la deuxième place à l'arrivée de la 10e étape entre Escaldes-Engordany et Revel. Loin d'être mauvais gestionnaire, le Slovaque paye surtout la crainte qu'il suscite auprès de ses partenaires d'échappée. Souvent éphémèrement ligués contre lui pour s'assurer la victoire d'étape.
/2021/04/27/6087b29d5c8af_5f1eb334eb116_generic-image.png)
Il était de loin le plus fort sur la ligne à Revel. Michael Matthews ? Non, Peter Sagan ! Pourtant comme trop souvent, le Slovaque de la Tinkoff a dû se contenter de la deuxième place à l'arrivée de l'étape. Pour la 17e fois de sa carrière (!) sur le Tour, nous y reviendrons plus tard. Jamais le maillot vert sur ses épaules - qu'il a récupéré à l'arrivée - ne lui avait donné si grise mine. Le Slovaque était visiblement touché de devoir encore se contenter d'une place d'honneur.
Que ressasse t-il au moment d'enfiler sa tunique de leader du classement par points ? Sa mauvaise gestion du sprint final ? Oui, mais pas que. L'équation est trop complexe pour Tourminator pour pouvoir se résumer à un mauvais choix de ligne, ou un sprint déclenché trop tard. Le Slovaque se demande surtout comment s'imposer sur le Tour au terme d'une échappée. Un casse-tête qui doit lui gratter jusqu'à sous le casque.
Oui, Sagan est l'un des joyaux de la nouvelle génération. Rapide au sprint, puncheur dans les petites bosses, funambule lors des descentes de cols, pas maladroit avec un VTT ou showman pour le public... Généreux dans l'effort aussi. Ah oui, et beau gosse avec ça. Mais le revers de la médaille est aussi violent que sa polyvalence est grande. A briller sur tous les fronts, il est "l'ennemi public numéro 1" du peloton. Emmener le Slovaque sur son porte-bagages dans une échappée, c'est l'assurance de se tirer une balle dans le cale-pied pour le sprint final. Comme on dit dans le jargon, Sagan a "la pancarte". Celle de l'homme à surveiller. Celle de l'homme à abattre. Il est celui que l'on marque au cuissard, ou à la culotte, histoire de filer la métaphore.
Condamné à être condamné ?
Impossible pour lui de se cacher dans une échappée. De jouer les roublards en faisant mine d'être à court de jambes. Son endurance est trop connue de tous pour faire gober de telles couleuvres. Lorsqu'il parvient à s'extirper du peloton, Sagan est rapidement ciblé par ses partenaires d'échappée. Il faut l'épuiser à tout prix, à défaut de pouvoir le distancer. Connu pour sa puissance et son explosivité, il se retrouve souvent seul contre tous. C'est à lui que l'on demande de prendre le plus de vent, les plus longs relais. C'est à lui encore qu'il revient de contrer les différentes accélérations lors des finales de chaque étape. Le Slovaque est-il condamné à être condamné ?
Les solutions existent pourtant pour s'éviter de pareilles mésaventures. S'il parvenait à s'échapper avec un coéquipier, le champion de 26 ans pourrait s'épargner ces débauches d'énergie excessives. Il n'y avait qu'à voir la stratégie d'Orica-BikeExchange ce mardi sur les routes du Tour. Avec trois membres dans l'échappée du jour, la formation australienne s'est assurée de pouvoir faire reposer au moins un de ses coureurs. Pendant que Sagan s'échinait à répondre seul aux offensives tentées. Au risque de manquer de giclette pour l'emballage final.
Cette appréhension à l'égard du champion slovaque se ressent depuis plusieurs années sur le Tour de France. Car si le coureur de la Tinkoff compte cinq victoires d'étapes - un palmarès qui ferait rougir de jalousie bien des athlètes du peloton - il s'est encore davantage distingué en accumulant un nombre de places d'honneur sensationnel. De 2012 à la 10e étape de l'édition 2016, il a terminé 17 fois deuxième et six fois troisième. D'abord parce qu'il a souvent été freiné par les sprinteurs les plus brillants de sa génération, ensuite parce qu'il lui est quasi-impossible de se ménager lors d'une échappée pour s'y imposer. Le casse-tête est désormais connu. Reste à en trouver la solution.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter