Paris-Roubaix 2025 : Mathieu van der Poel remporte l'Enfer du Nord pour la troisième année de suite, après un nouveau duel épique avec Tadej Pogacar

Oui, Tadej Pogacar avait peut-être les jambes pour remporter Paris-Roubaix dès sa première participation, dimanche 13 avril. Mais on ne le saura jamais. La faute à une erreur de trajectoire du Slovène, qui a mal négocié un virage à angle droit dans le secteur pavé numéro 9, avant de s'enliser dans la boue, la chaîne déraillée, à 39 kilomètres de l'arrivée. Lui aussi pris au piège, Mathieu van der Poel a fait parler sa puissance de coureur de cyclo-cross pour prendre la fuite avant de tenir jusqu'au vélodrome de Roubaix.

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Un fait de course frustrant pour le spectacle, alors que les deux hommes se livraient une bataille d'anthologie depuis près de 60 kilomètres, débutée avant même la Trouée d'Arenberg, et qui avait peu à peu eu raison des autres favoris. Toujours est-il que Mathieu van der Poel, déjà double tenant du titre, reste roi de l'Enfer du Nord, qu'il remporte pour la troisième fois de suite. Seuls Octave Lapize (1909, 1910, 1911) et Francesco Moser avaient réussi cet exploit jusque-là (1978, 1979, 1980). 

Le Néerlandais volant

Une semaine après avoir été tordu par Tadej Pogacar sur le Tour des Flandres, Mathieu van der Poel tient donc sa revanche, avec ce huitième Monument accroché à son palmarès, soit autant que le Slovène. Comme en 2023 et 2024, le Néerlandais a terminé en solitaire sur le vélodrome de Roubaix, et pu savourer sa victoire. Un sacre loin d'être volé, même si la course ne s'est pas jouée à la pédale, comme ce fut déjà le cas en 2023 quand Wout van Aert avait crevé dans le carrefour de l'Arbre, laissant Mathieu van der Poel s'échapper.

Cette fois, c'est Tadej Pogacar qui a osé contester la suprématie du Néerlandais sur les pavés. Mais l'Enfer du Nord ne se dompte pas si facilement. Pour relever le défi des pavés, il faut des jambes, un sens tactique, certes, mais aussi des qualités de pilotage pour répondre aux pavés piégeux qui cherchent à vous envoyer au tapis. À ce petit jeu, Mathieu van der Poel, septuple champion du monde de cyclo-cross, avait une longueur d'avance.

Alors, quand Tadej Pogacar est parti à la faute avant de s'enliser dans le secteur numéro 9, à 39 kilomètres de l'arrivée, la messe était dite. "Il a manqué le virage, j'ai réussi à l'éviter. Ça fait partie du sport, surtout à Paris-Roubaix", analysait Mathieu van der Poel à l'arrivée, avant d'avouer qu'il n'aurait sûrement pas lâché le Slovène avant l'arrivée. "J'ai beaucoup souffert, quand Tadej a fait sa faute dans le virage, il y avait encore beaucoup de secteurs pavés jusqu’à l'arrivée, je me suis battu jusqu'au bout."

Car avant ce tournant, les deux hommes se sont rendus coup pour coup avant même la trouée d'Arenberg. Dès le secteur numéro 20, Tadej Pogacar a lancé les hostilités : le début d'une longue série d'attaques, que seuls le Danois Mads Pedersen (Lidl-Trek) et le Belge Jasper Philipsen (Alpecin-Fenix) ont pu suivre. Mais les deux outsiders ont fini par craquer. Le premier après une crevaison à 71 kilomètres de l'arrivée, le second à la sortie du secteur de Camphin-en-Pévèle, à 46 kilomètres de l'arrivée, après un nouveau pétard de Tadej Pogacar.

Seuls en tête, Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar ont alors poursuivi leur duel haletant. Jusqu'à l'erreur fatidique de Tadej Pogacar, qui n'a jamais pu revenir ensuite, encore moins après avoir dû changer de vélo à 21 kilomètres de l'arrivée. Et ce, malgré la crevaison de Mathieu van der Poel dans le carrefour de l'Arbre. Vite dépanné par son équipe, le Néerlandais n'a même pas eu le temps de douter. Le vélodrome et son troisième sacre étaient déjà tout près.