Le peloton du Tour de France en VO ou en VF ?
22 équipes et 32 nationalités différentes, c’est un peloton international qui sillonne les routes du Tour de France. Dans quelle langue parlent les coureurs ? Si le Français était la base commune de nombreux cyclistes, l’arrivée des Anglo-saxons a modifié le langage de référence du peloton.
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La bonne parole, c’est celle que tout le monde comprend. Dans le peloton du Tour de France, on se comprend mieux si c’est en anglais. Toutes les langues cohabitent mais la « colonisation » des anglo-saxons dans le cyclisme a installé la langue de Shakespeare en tête de gondole. « Historiquement on parlait le Français dans le peloton, explique le grimpeur de Cofidis Luis Mate Mardones. Ça dépendait aussi d’où étaient les courses. En Italie, ça parlait plus italien. En Espagne, l’espagnol. Maintenant, partout ça parle plus anglais dans le peloton car il y a plus d’équipes anglophones, il y a des coureurs anglais, australiens, américains. » Avec une dizaine d’équipes dont l’anglais est la langue officielle, difficile de ne pas s’y plier. Si Chris Froome et son patron Dave Brailsford parlent Français avec les médias francophones, c’est loin d’être une généralité. « Avant tout le monde avait des notions de Français (qui est toujours une des langues officielles de l’UCI) mais ça se perd car le peloton s’anglicise, explique Philippe Mauduit qui officie chez Lampe-Merida après avoir été chez Tinkoff-Saxo. Aujourd’hui il faut être ouvert au monde parce que tout va plus vite. Les distances se sont raccourcies entre les pays. C’est une évolution logique. »
Les Français parlent aux Français
Empreint de tradition, le Tour de France garde un côté franchouillard. Le nombre d’équipes françaises y est plus important que dans les autres courses de renom du calendrier. Entre eux, les Français se parlent et ça s’entend. « Sur le Tour, c’est encore le Français qui domine, assure Mate Mardones. Les mots qu’on utilise dans le peloton c’est toujours un peu les mêmes « service » « bidon ». C’est pas trop difficile à apprendre. Après c’est sûr que si tu veux parler avec tout le monde, des Russes, des Slovaques, des Allemands, c’est en anglais. » Sauf peut-être pour les anciens. La vieille génération des coureurs ne fait pas beaucoup de compromis. Sylvain Chavanel ne parle pas anglais et refuse toujours de s’y plier. La présence de son pote Jérôme Pineau, qui a annoncé sa retraite, à ses côtés chez Omega Pharma-Quick Step et IAM lui permettait d’échanger quelques paroles. Pour les jeunes, c’est différent. L’anglais est souvent plus familier. Pour beaucoup, c’est un passage obligé pour évoluer à l’étranger. « Je conseille aux Français d’apprendre l’anglais car ça leur ouvre des portes », explique Yvon Ledanois de BMC. Chez Giant-Alpecine, à part avec son directeur Christian Guiberteau, Warren Barguil ne parle qu’en anglais. Ça n’a pas été facile pour le jeune breton qui ne connaissait rien des notions de base de cette langue. En grand professionnel, il a pris des cours pendant une année et soutient désormais une conversation sans problème.
Multi-langues
En course, Damien Gaudin se contente lui du strict minimum. « Je ne sais pas parler d’autres langues, explique le rouleur d’AG2R-La Mondiale. Avec mes potes on se parle en Français mais si j’ai besoin d’un renseignement, je vais parler un peu anglais. » Heureusement pour lui, « les étrangers font aussi l’effort de parler Français. Ils savent quand ils veulent… » Ça, c’est quand on peut parler. « Sur des étapes comme hier on ne se parle jamais car c’est toujours à bloc, reprend Mate Mardones. Même au départ fictif, on parle peu car on est tous concentré. » Polyglotte (espagnol, français, anglais et italien, ndlr), l’Espagnol de Cofidis est comme un poisson dans l’eau dans le peloton et dans son équipe. « En course, ça parle plutôt entre coéquipiers qu’avec les autres équipes. Sinon je fais un peu l’interprète avec Dani (Navarro) dans l’équipe. Lors du briefing, il ne comprend peut-être pas bien tout alors je lui explique. » Sauf qu’à force de manipuler les langues, il arrive qu’il se mélange un peu les pinceaux. « Dans le peloton, à la fin je sais plus quelle langue utiliser. C’est le bordel (rires). Je parle en italien puis je mets un mot en français ou l’inverse. C’est difficile quand tu enchaînes des discussions dans deux ou trois langues différentes. » Quant aux insultes, tout le monde les comprend.
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