Cyclisme : sans repreneur, l'équipe française Arkéa-B&B Hotels sur le point de disparaître

Arkéa-B&B Hotels au bout du chemin. Malgré les bons résultats de Kévin Vauquelin sur le Tour de France cet été, et les appels du pied de son directeur Emmanuel Hubert pour trouver de nouveaux sponsors, l’équipe bretonne est sur le point de disparaître. Ce mercredi 15 octobre, date limite fixée par l’Union cycliste internationale (UCI) pour le dépôt des dossiers afin de repartir pour la saison 2026, aucune démarche n'a été entreprise.

"Je n'ai rien déposé à l'UCI car je n'ai aucune lettre ou autre d'intention. Ça devient très délicat", a expliqué le manager général de l'équipe bretonne, Emmanuel Hubert, par message à l'AFP, après avoir prévenu ses employés. L'un de ses anciens leaders, Warren Barguil, a écrit sur son compte Instagram : "Dur de se dire que tout est fini pour cette belle équipe".

Née en 2005 en reprenant les fondations d’une équipe amateur créée par Jean Floc’h, l’équipe a fièrement revendiqué une identité bretonne durant ses 20 ans d’existence. Elle s’est, tour à tour, appelée Bretagne-Jean Floc’h, Bretagne-Armor Lux, Bretagne-Schuller, Bretagne-Séché Environnement, Fortuneo-Vital Concept, Fortuneo-Oscaro, Fortuneo-Samsic, Arkéa-Samsic puis Arkéa-B&B Hotels. Après son démarrage au niveau continental, le troisième échelon du cyclisme professionnel, la formation est devenue une Pro Team (deuxième échelon), puis même une équipe World Tour, l’élite du cyclisme mondial, en 2023. 

Composée essentiellement de coureurs français, elle a aussi attiré des éléments de renom comme Nairo Quintana, Andre Greipel ou encore Arnaud Démare en fin de carrière, et a vu l’éclosion de Warren Barguil ou encore Kévin Vauquelin. Le coureur normand lui a d’ailleurs apporté sa plus belle victoire, la seule sur un Grand Tour, sur la deuxième étape du Tour de France 2024. Il s’était aussi hissé sur le podium de la Flèche Wallonne en 2024 et 2025. Le coureur italien Lucas Mozzato a aussi permis à Arkéa-B&B Hotels de montrer son maillot sur le podium du mythique Tour des Flandres en 2024 (2e).

La crainte pour l'avenir de 150 salariés

C’est donc paradoxalement après les deux meilleures saisons de son histoire que la formation bretonne s'approche de la disparition, puisque ses deux sponsors n’ont pas souhaité renouveler leur partenariat. Emmanuel Hubert, arrivé en tant que directeur sportif en 2012, puis devenu manager de l’équipe en 2014, espérait trouver de nouveaux sponsors qui puissent conserver l’ancrage breton, "car ça fait partie du paysage cycliste et le public a besoin d’avoir ce style d’équipe française pour s’identifier", assurait-il à franceinfo: sport durant le Tour de France. Mais devant le manque de sollicitations, il reconnaissait aussi que "si demain matin, un Etat vient pour sauver l’équipe, je vais prendre", en faisant allusion aux équipes UAE Team Emirates, Bahrain-Victorious, ou encore Astana.

Aucun investisseur n’a rempli les critères pour reprendre l’équipe, qui comptait 150 salariés, dont 27 coureurs chez les hommes, 13 chez les femmes, et 12 chez les jeunes. Si certains ont déjà retrouvé d’autres équipes, comme Kévin Vauquelin, qui a signé chez Ineos-Grenadiers, d’autres pourraient se retrouver sur le carreau, vivant la même situation que le personnel de l’équipe B&B Hotels-KTM avait vécue lors de sa disparition en 2022.