Chris Froome, une décision et des questions
Dimanche, Le Monde révélait qu’Amaury Sport Organisation (ASO), le propriétaire du Tour de France avait envoyé un courrier à la Sky pour lui demander de ne pas inscrire Chris Froome, au départ du Tour de France. Mais ce lundi, l’UCI a finalement blanchi le Britannique dans l’affaire de dopage qui avait suscité l’inquiétude des organisateurs du Tour. Pour y voir plus clair, tour d’horizon des questions que soulève cet étrange dossier.
• Pourquoi une décision si tardive ?
Le 13 décembre dernier, l’Union Cycliste internationale publiait un communiqué dans lequel elle expliquait que Christopher Froome avait subi un contrôle “anormal” au salbutamol pendant la 18e étape du Tour d’Espagne. Six mois et demi plus tard, la même UCI publie un nouveau communiqué pour blanchir Chris Froome. Pourquoi un tel écart entre ces deux communiqués. Parce que de l’aveu même de David Lappartient, le président de l’UCI, le salbutamol est une substance “difficile à comprendre”. Les avocats de la Sky et de Chris Froome ont multiplié les rapports médicaux ces derniers mois pour justifier le contrôle anormal de Froome. Ils ont semble-t-il, convaincu l’UCI et l’AMA. De son côté, Christian Prudhomme a regretté le timing de cette décision : "Nous disons tout ça pour ça. Nous avons eu de cesse de dire qu’il nous fallait avoir une réponse, a fait savoir le patron du Tour.
• Chris Froome sera-t-il au départ du Tour de France ?
C’est une certitude désormais. Christian Prudhomme l'a confirmé pour France Info. Dans la foulée du courrier envoyé par ASO, l’équipe britannique saisissait le Comité national olympique du sport français (CNOSF) pour casser cette décision. Le CNSOF statuera mardi mais l’UCI ayant blanchi Froome, la décision d’ASO est de fait caduque : il n’y a plus rien à reprocher à Christopher Froome. Le Britannique pourra donc tenter dès samedi de remporter un cinquième Tour de France, ce qui lui permettrait d’égaler Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault et Miguel Indurain. Le Tour de France a fait savoir qu'il acceptait Froome. Le dossier est clos.
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• Quelles vont être les réactions ?
Difficile à dire. A notre micro, Marc Madiot jugeait dimanche qu’il serait préférable que Chris Froome ne soit pas au départ du Tour de France. Mais c’était avant la clôture du dossier par l’UCI. Le manager de la formation Groupama-FDJ aura-t-il le même discours désormais ? Avant le Tour d’Italie, Tom Dumoulin, le vainqueur sortant, s’était exprimé pour dire qu’à “la place de Froome, il ne serait pas venu au Giro. Sa présence n’est pas bonne pour le cyclisme”, avait-il ajouté. "Si j'étais dans sa position, je n'envisageais tout simplement pas d'être au départ du Tour de France et j'aurais honte de me retrouver lié à une telle affaire” avait expliqué Bardet au quotidien belge Het Nieuwsblad. Tout ce petit monde va-t-il changer de refrain ? C’est possible au vu la décision de l’UCI. Reste à connaître la réaction du public. On sait que par le passé, Chris Froome a été l’objet de quelques débordements, notamment de jets d’urine sur le parcours. L’ambiance sur les routes du Tour risque d’être chaude cet été. Christian Prudhomme a appelé à la "bienveillance". "Il faut appeler à la sérénité, a-t-il ajouté.
• Est-ce un camouflet pour ASO ?
Non. C'est même tout l'inverse puisque c'est la décision d'ASO de saisir la chambre abritral du sport qui a entraîné la décision de l'UCI. Nous le disions, ASO ne voulait pas de Christopher Froome sur le Tour de France. C’est ce qu’avait révélé Le Monde hier. Le timing entre cette révélation et l’annonce de l’UCI pouvait paraître gênante pour l’organisateur du Tour mais il n'en est rien. Le CNSOF ne verra, a priori, pas d’objection à la présence de Froome sur le Tour. Reste que ASO a peut-être remporté la bataille de l’image. En agissant avant que l’UCI ne blanchisse Froome dans une affaire que le grand public comprend mal, Christian Prudhomme et son équipe prouvent une nouvelle fois qu’ils sont prêts à aller plus loin que l’UCI et l’AMA dans la lutte antidopage.
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