BMX Freestyle : comment le vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines s'est transformé pour accueillir les championnats de France

Lorsque l'on pénètre dans un vélodrome, on est généralement impressionné par les rampes à plus de 40 degrés des virages. Ce qui n'est plus le cas depuis quelques jours au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, théâtre des épreuves de cyclisme sur piste aux Jeux de Paris, mais qui a changé de locataire pour ce week-end des 9 et 10 décembre. L'habituel temple de la vitesse a en effet été investi par les voltigeurs du BMX Freestyle, à l'occasion des championnats de France de la discipline.

"Ça va être fou, j'ai hâte d'y être", se languissait jeudi Anthony Jeanjean, star tricolore de la discipline et candidat déclaré à l'or olympique l'été prochain. Mais en attendant de faire le show place de la Concorde lors des JO, les pilotes ont investi le vélodrome. "C’est super d’être en intérieur, on est sur de pas avoir de vent, de pluie et de froid", sourit celui qui avait chuté deux fois aux derniers Mondiaux, à Glasgow. Il reprend : "C’est chouette d’être ici, au cœur de la Fédération française de cyclisme, en plein milieu du vélodrome : c’est un beau symbole. On va avoir du public tout autour, comme dans une arène. Ça va être super."

Un park provisoire monté en 3 jours

En invitant pour la première fois les championnats de France de BMX Freestyle dans son anneau de Saint-Quentin-en-Yvelines, la Fédération Française de Cyclisme (FFC) a envoyé un signal fort envers cette discipline spectaculaire en plein essor. “C’est une volonté de la fédération d’avoir ça chez elle, dans le vélodrome. En indoor, c’est plus qualitatif et en hiver on peut s’entraîner plus tard”, savoure ainsi Jean-Baptiste Peytavit, coordinateur du BMX Freestyle pour la FFC. "On attend environ 2 000 personnes, ça va être le feu", ajoute ce dernier.

Mais avant le show de samedi et dimanche, à suivre en direct sur France 3 (à partir de 16h), il a fallu transformer le vélodrome en BMX Park. "C’est une première ici, et en intérieur aussi. C’est un défi, parce que le Vélodrome est plein de contraintes d’installations", explique Jean-Baptiste Peytavit. Évidemment, pas question de faire rouler les pilotes sur la piste de vitesse : c'est au milieu de celle-ci qu'a été installé un park temporaire, 100% démontable.

"Tout est arrivé dans un semi-remorque, déchargé à l’extérieur. Ensuite il a fallu passer par les couloirs et les souterrains et tout monter ici. Rien que le déchargement, ça nous a pris une demi-journée, puis trois jours de montage”, raconte Jean-Baptiste Peytavit, alors que ses équipes entament la phase finale : la décoration des lieux.

Pendant ce temps, quelques pistards chauffent encore leur gomme autour, et les consignes du coach dans les haut-parleurs compliquent le dialogue. À la veille du premier entraînement, Anthony Jeanjean vient reconnaître les lieux : "C'est pas mal, le park est plus petit qu'aux Mondiaux, mais ça me plaît bien". Certains modules atteignent tout de même les six mètres de haut, même si le tout est moins large qu'à Glasgow l'été dernier, ce qui favorise les pilotes techniques.

"C’est un équipement démontable. La structure est en acier, la surface de roulement est en bois", détaille Jean-Baptiste Peytavit, "C'est fabriqué par une société spécialisée de Montpellier, et ce park a déjà été testé à Reims. Il est arrivé avec un peu de terre et d’herbe de la Champagne, mais pas de bouteilles. En tout cas je ne les ai pas vues". Ces dernières seront toutefois sûrement de sortie dimanche en fin d'après-midi, quand seront connus la championne et le champion de France 2023 de BMX Freestyle Park. Avant que les pistards ne reprennent possession des lieux.