Basket : comment Gabby Williams est devenue, en peu de temps, un élément majeur de son équipe en WNBA

Une Française parmi le gotha du basket américain. Gabby Williams est la première Tricolore à avoir disputé un match du All-Star Game WNBA, rencontre de mi-saison qui regroupe les 20 meilleures joueuses de la Ligue, dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 juillet. Pour sa première, l'ailière du Seattle Storm s'est illustrée, avec 16 points et cinq passes décisives en seulement 23 minutes de jeu.

Une sélection en forme de récompense pour la joueuse de l'équipe de France, née aux Etats-Unis et arrivée dans l'hexagone en 2019, qui s'est imposée au sein du jeu des Seattle Storm depuis le début de la saison, en mai. Franceinfo: sport vous explique comment elle s'est fait une place au soleil.

Les JO de Paris pour tremplin

À 28 ans, Gabby Williams, qui dispute sa sixième saison dans la Ligue après avoir joué aussi à Chicago, a battu plusieurs records personnels en WNBA : 21 points lors d'un match ou encore 12 rebonds. L'ailière est également, avec 2,4 interceptions de moyenne par match, la meilleure de la Ligue dans cet exercice. "Nous sommes tellement connectées, surtout entre les arrières, que ça devient très facile. Le jeu ralentit, et j'arrive à provoquer des déviations et des interceptions", déclarait Gabby Williams à l'issue d'un match face au Los Angeles Sparks où l'ailière avait compilé huit interceptions.

Mais sa montée en puissance ne date pas de cette saison en WNBA, selon Edwige Lawson-Wade, interrogée par franceinfo: sport. "C'est justement l'accumulation de ses expériences en équipe nationale, en Euroligue et ses années en WNBA" qui lui ont permis d'atteindre ce niveau, explique l'ancienne joueuse de l'équipe de France, qui a passé six saisons dans la Ligue américaine. Gabby Williams a notamment brillé lors des Jeux olympiques de Paris 2024, où la France a décroché la médaille d'argent au terme d'une finale irrespirable face aux Etats-Unis. "Les JO ont été un booster énorme pour Gabby. Elle a eu une reconnaissance mondiale en faisant partie des meilleures joueuses", assure Edwige Lawson-Wade.

La joueuse la plus utilisée au Seattle Storm

Son entraîneure à Seattle, Noelle Quinn ne tarit pas d'éloges sur sa joueuse tricolore : "Gabby mérite son succès. Dans cette ligue, elle n’a jamais eu l’opportunité de montrer à quel point c’est une star, mais là, on voit cette évolution. Je pense qu’elle joue très bien au basket depuis plus d’un an, surtout aux Jeux olympiques, et je voulais que ça se traduise en WNBA. C’est une star et elle mérite de se sentir comme tel. C’est en tout cas ce que notre staff va continuer à faire", a-t-elle expliqué en conférence de presse le 17 juin.

Pour cela, Noelle Quinn donne beaucoup de temps de jeu à la Française. Avec une moyenne de 33,7 minutes de jeu par match, Gabby Williams est la joueuse la plus utilisée de l'effectif cette saison. "La coach n'hésite pas à la faire jouer énormément de minutes parce qu'elle est précieuse dans une équipe, parce qu'elle apporte dans tous les compartiments", avance Edwige Lawson-Wade, directrice sportive de Lattes-Montpellier en 2019, année où Gabby Williams a signé au club méditerranéen.

Un atout en attaque comme en défense

Polyvalente et très athlétique, Gabby Williams impose son jeu cette saison, en défense, mais aussi en attaque. "Gabby peut combler s'il y a des failles d'une autre coéquipière, défendre la meilleure joueuse en face, pouvoir jouer avec du rythme, attaquer le cercle. Elle est partout", appuie Edwige Lawson-Wade. Un avis partagé par ses coéquipières de Seattle : "Son instinct est incroyable et ses qualités athlétiques sont extraordinaires" a déclaré Alysha Clark, meilleure marqueuse de Seattle, interrogée par le Seattle Times, tandis que Skylar Diggins-Smith expliquait : "C'est l'une des meilleures joueuses de cette ligue. Personne ne peut l'arrêter en attaque, et en défense, elle peut arrêter n'importe qui."

Avec ses statistiques - 13,2 points de moyenne, 4,8 rebonds et 4,4 passes décisives - Gabby Williams pourrait être en lice pour remporter un titre individuel cette saison - celui de défenseuse de l'année (DPOY) ou celui de meilleure progression (MIP) -. "Il reste encore la deuxième partie de la saison, mais pour moi, elle est plus que légitime sur ces deux trophées-là," estime Edwige Lawson-Wade.