NBA : quatre équipes, matchs en 40 points... On vous présente la nouvelle formule du All-Star Game pour la première de Victor Wembanyama

Le traditionnel match des Etoiles, qui conclut le All-Star week-end, se dispute, dimanche, avec une nouvelle formule pour renouveler l'engouement d'un match qui a perdu en intérêt au fil des années.

Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Jalen Brunson et Stephen Curry lors du All-Star Game 2024 à Indianapolis, le 18 février 2024. (STACY REVERE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Jalen Brunson et Stephen Curry lors du All-Star Game 2024 à Indianapolis, le 18 février 2024. (STACY REVERE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

211 à 186. Le score fleuve de l'édition 2024 du All-Star Game, avec une défense totalement inexistante et un nombre de points record, a poussé à la caricature un format déjà en perte de vitesse. L'édition 2025 du match des Etoiles, qui a lieu à San Francisco (Californie) dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 février, se fera donc sur un format totalement nouveau pour maintenir l'intérêt d'un des produits phares de la NBA, annoncé en urgence le 18 décembre. Franceinfo: sport vous présente cette nouvelle formule qui devra prouver sa pertinence pour faire à nouveau recette.

Un format de tournoi à quatre équipes

A l'origine, le format était simple : une équipe avec les meilleurs joueurs de la Conférence Est face aux meilleurs de la Conférence Ouest. "Au début, l'idée était de voir les meilleurs joueurs du monde ensemble, retrace auprès de franceinfo: sport George Eddy, commentateur historique de la NBA sur Canal+. Ça devait suffire pour attirer le monde entier parce qu'on ne voyait jamais Magic Johnson jouer avec Michael Jordan et les autres superstars." Cette année, ce ne seront pas deux mais quatre équipes de huit joueurs (cinq titulaires et trois remplaçants) qui s'affronteront lors d'un mini-tournoi. Il n'y aura pas de limite de temps, mais un nombre de points à atteindre pour empocher la victoire : 40.

Un format qui ne fait pas l'unanimité, à commencer par Kevin Durant, pour la 15e fois sélectionné pour le All Star Game : "Je déteste. Nous devrions juste revenir au format Est-Ouest. Mais on ne sait jamais, je peux me tromper, nous verrons", avait déclaré l'ailier des Phoenix Suns en décembre .

Ce format pourrait néanmoins inciter les joueurs à s'impliquer davantage et défendre dès le début du match. "Ça responsabilise les joueurs, ils jouent tous. Ensuite, avoir peu de points, c'est sympa, parce que ça peut aller vite", relève Jacques Monclar, ancien joueur et entraîneur, aujourd'hui consultant beIN Sports. Le tournoi débutera par deux demi-finales, avant de voir les vainqueurs s'affronter en finale pour un total de trois matchs.

24 joueurs sélectionnés, dont Victor Wembanyama

Les 24 joueurs désignés par les médias, les joueurs et le public, ont été répartis dans trois équipes par les anciennes stars Shaquille O'Neal, Charles Barkley et Kenny Smith. La dernière équipe est composée de l'équipe victorieuse du "Rising Stars Challenge", le match des jeunes espoirs disputé vendredi, et entraînée par la légende la WNBA, Candace Parker.

Victor Wembanyama, qui va honorer sa première sélection All-Star pour sa deuxième saison en NBA, a été placé dans la formation de Charles Barkley, très portée vers l'international avec le triple MVP serbe Nikola Jokic, le Grec Giannis Antetokounmpo, finalement forfait pour blessure, ou le Canadien Shai Gilgeous-Alexander. 

Shaquille O'Neal a, lui, choisi de composer une équipe avec les stars américaines trentenaires (LeBron James, Stephen Curry, Kevin Durant). Enfin, Kenny Smith chapeautera celle des jeunes stars américaines (Antony Edwards, Jalen Brunson, Jaren Jackson Jr.)

A noter qu'entre le All-Star Game et le Rising Stars Challenge, quatre Français participent à ce week-end de gala : Victor Wembanyama lors du All-Star Game, Bilal Coulibaly, Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr lors du Rising Stars, où ils ont été éliminés. Du jamais vu pour le basket français.

Des primes en hausse pour motiver les joueurs

Pour réunir des joueurs désireux de briller et d'être performants, la NBA a encore augmenté les primes cette année. Jusqu'en 2017, chaque joueur de l'équipe victorieuse récoltait 50 000 dollars, puis 100 000 dollars à partir de 2018. Cette année, il y aura 125 000 dollars de prime par tête pour les vainqueurs, 50 000 dollars pour les finalistes et 25 000 pour ceux éliminés en demi-finales.

Une hausse consécutive à certaines propositions nées après le triste spectacle de l'édition 2023, qui avait fait dire à Mike Malone, coach d'une des équipes du soir, que c'était le "pire match jamais joué". Interrogée alors sur ce qu'il faudrait modifier, la star d'Oklahoma City, Shai Gilgeous-Alexander, avait lancé : "L'argent parle. Plus il y a d'incitations, plus les joueurs sont motivés à jouer. J'aime la formule actuelle, je ne pense qu'elle a besoin d'être changée, mais s'ils veulent, je pense que ça passera par là".

Une formule qui ne parvient plus à accrocher le public

Signe que la NBA peine à trouver la bonne formule, celle-ci a changé trois fois depuis 2018, alors qu'elle était identique entre 1951 et 2017. Entre 2018 et 2024, le format classique des deux conférences avait été supprimé pour mélanger tous les joueurs. Avant de revenir à l'ancienne formule l'an passé, puis donc encore à une nouvelle en 2025. "Ils ont laissé faire, et maintenant c'est devenu difficile à gérer, regrette Jacques Monclar. Même si c'est bien de voir tous les joueurs réunis, il faut qu'il y ait un peu plus de sérieux, parce qu'un sport collectif ne peut exister vraiment que quand il y a de l'opposition."

Pour George Eddy, ce sont les joueurs qui sont les premiers responsables de cette décrépitude d'un format auparavant alléchant : "S'ils ne jouent pas sérieusement, ça n'a aucun intérêt. Donc ça se passe dans la tête des joueurs. Et ce qui est triste, c'est qu'on en revient toujours au fait qu'il faut leur donner plus d'argent, plus d'argent, plus d'argent. Et ça finit par être dégoûtant", conclut George Eddy.

Le renouveau viendra-t-il de Victor Wembanyama, qui a annoncé qu'il n'était pas là "pour se faire des amis" ? "J’espère pouvoir apporter du contraste, en étant celui qui va se jeter sur tous les ballons, amener de la folie, faire les efforts sur chaque action. Je vais vraiment essayer d’apporter cette énergie", avait avancé le Français mercredi.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.