Après son Monte Carlo, Sébastien Chardonnet fait le point
Le Monte Carlo, on l'aime tant qu'il arrive à nous pousser à le détester. A la faute dès le cinquième virage de la première spéciale, Sébastien Chardonnet et son copilote Thibault de La Haye rêvaient d'un autre scénario. Loin du podium mais pas loin des meilleurs, ils ont confirmé un potentiel qui ne demande qu'à s'exprimer en WRC.
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Le point : Un rallye contrasté
Leur première participation à une manche WRC s'était soldée par une prometteuse 10e place. C'était lors du rallye d'Alsace 2012. Ce retour au plus haut niveau était attendu, notamment sur une manche atypique qui a forgé l'histoire de Sébastien Chardonnet (son grand-père a gagné avec Bernard Darniche en 1979, ndlr). Après l'arrivée, le pilote ne se cache pas. Dans le fossé après cinq virages, il y a mieux comme sortie. Heureusement, il y a aussi du positif avec un deuxième temps en spéciale et plusieurs scratches dans le top10. "Le bilan est positif dans l'ensemble même s'il y a eu deux erreurs conséquentes, reconnaît Sébastien Chardonnet. En termes de performance, on est satisfait car on a été capable de bien finir avec notre C3 version 2011. On termine même avec la 7e place de la power stage." Son copilote Thibault de La Haye visait autre chose que la 47e place. Le résultat est à effacer. Pas les sensations, ni les chronos. "La pointe de vitesse était bien présente, reprend-t-il. Malgré une auto qui n'était pas comparable aux autres, on a réussi à montrer qu'on avait les moyens de titiller les voitures usines."
Le point noir : La sortie route
Ça ne pouvait pas plus mal débuter. A peine quelques mètres et la Citroën DS3 WRC tirait tout droit. "La première spéciale démarrait à proximité des Alpes Maritimes. Je pensais qu'il ne neigerait pas dans ce coin-là, raconte Sébastien Chardonnet. Il a neigé deux jours avant… Ça a rendu la spéciale très compliquée. Au 5e virage, j'ai été surpris par une plaque de verglas. J'étais à 20-25 km/h et quand j'ai freiné, la voiture est partie tout droit. J'ai tapé un bloc de pierres et cassé un triangle de suspension." Une entrée fracassante dans le rallye. Heureusement, malgré l'immobilisation de la voiture, l'équipage a pu repartir le lendemain en rallye 2. Cette erreur n'est pas rare sur le Monte Carlo. "C'est un rallye où il faut beaucoup d'expérience. Dans l'histoire, il y toujours un pilote qui fait une erreur dans la première spéciale. Cette année, c'était moi !", regrette Chardonnet qui paye surtout son inexpérience. L'accord tardif trouvé avec PH Sport n'a pas non plus permis à l'équipage de prendre ses marques avec la DS3. "C'est l'addition de beaucoup de choses, ajoute-t-il. L'objectif, c'était d'apprécier chaque moment. Faire le Monte Carlo en WRC, c'était un rêve de gosse. Après, quand on a le casque sur la tête, c'est du concret. On veut prouver qu'on a le potentiel. Maintenant, tous les jeunes qui arrivent doivent prouver très vite ce qu'ils valent. J'avais très envie de bien faire très tôt dans le rallye." Une leçon à méditer.
Le point de corde : Rouler, apprendre, gagner
Oublions le résultat brut final. Le chrono et le classement sont certes des révélateurs mais d'autres jalons marquent les étapes d'une carrière. Sébastien Chardonnet et Thibault de La Haye en sont à gravir les marches une à une. "Entre le WRC3 et le WRC, la marche est importante, assure Chardonnet. Elle est moins conséquente que lors de notre premier rallye WRC en 2012 mais l'écart en performance est très consistant." La puissance des autos est en cause mais pas seulement. "Il n'y a pas la même concurrence, ajoute le pilote. En WRC, il y a beaucoup de pilotes officiels et quand ce n'est pas le cas, il y a des gars comme Kubica. Ils roulent à un rythme élevé et connaissent très bien leur limite même s'il leur arrive de commettre des erreurs." L'expérience de ces pilotes ne s'achète pas. Ce n'est qu'en roulant au plus haut niveau qu'on acquiert les automatismes, la constance, la gestion. "Il nous faut travailler sur le rythme, concède Thibault de La Haye. La vitesse, on doit la garder tout au long du rallye et ne plus faire des hauts et des bas." Champion du monde WRC3 en 2013, l'équipage a fait le choix du WRC. Malgré un mercato fermé à double tour, le retour en arrière est impossible. "Le Monte Carlo nous a galvanisé. Il nous a confirmé qu'il ne faut pas retourner dans les catégories inférieures, ajoute-t-il. Il nous faut du roulage en essais privés."
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Le point relais : Daniel Elena comme parrain
Nonuple champion du monde WRC avec Sébastien Loeb, Daniel Elena a décidé de prendre Chardonnet et De La Haye sous son aile. Une aide précieuse pour se frayer un chemin dans la jungle du rallye et démarcher des partenaires. "Daniel nous aide à monter des programmes. C'est une belle étiquette pour nous", explique Thibault de La Haye. De retour dans un baquet avec Loeb sur le Monte Carlo, Daniel Elena avait peu de temps à accorder à ses poulains. Nul doute qu'il a quand même jeté un œil sur les chronos. "On ne s'est pas trop vu pendant le rallye car on était des concurrents. S'il avait des doutes, il doit être rassuré par notre pointe de vitesse."
Les points de suspensions : Un avenir en WRC
Par son exposition médiatique, le Monte Carlo est une plaque tournante pour le WRC. Un tremplin et parfois une belle une planche à savon. Malgré deux erreurs de jeunesse, Sébastien Chardonnet n'a pas entamé son crédit auprès des équipes et constructeurs. Chez Citroën, pour qui il a roulé en 2014, on le surveille de près. Toujours en apprentissage, il n'est pas dans la position d'Ogier, barré par Loeb et contraint à l'exil. Le constructeur aux chevrons se mord les doigts aujourd'hui d'avoir laisser filer sa deuxième pépite chez Volkswagen. L'avènement de "Seb 3" n'est pas d'actualité mais Didier Clément, ancien ingénieur de Loeb et responsable d'exploitation des DS3 WRC, continue de lui prodiguer ses précieux conseils. Il préfère le voir faire des temps et commettre des erreurs plutôt que de rester sur quatre roues et ne rien montrer. Une consigne appliquée à la lettre. Après ce one-shot, Chardonnet et De La Haye cherche à monter un programme privée pour les 8-10 manches européennes. Une course au budget aussi imprévisibles qu'un Monte Carlo.
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