MotoGP : de retour sur le podium après près de deux ans de disette, pourquoi Fabio Quartararo a raison de ne pas s'emballer avant le GP de France

Sixième manche de la saison, le Grand Prix de France de MotoGP se déroule ce week-end au Mans.

Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Fabio Quartararo lors du Grand Prix d'Espagne de MotoGP à Jerez, le 27 avril 2025. (MAXPPP)
Fabio Quartararo lors du Grand Prix d'Espagne de MotoGP à Jerez, le 27 avril 2025. (MAXPPP)

El Diablo ne s’enflamme pas. Après un très bon week-end à Jerez (Espagne) fin avril, où Fabio Quartararo et Yamaha ont retrouvé le podium (2e) pour la première fois depuis octobre 2023, le Français arrive au Mans avec un état d’esprit combatif, mais sans euphorie. Si le pilote et sa moto ont été performants en Espagne, rien ne garantit qu’il en sera de même pour son Grand Prix à domicile, dimanche 11 mai, après quelques saisons plus compliquées.

Un week-end qui "ne change rien" à la moto, mais qui "mentalement change énormément" de choses pour Fabio Quartararo. Tout sourire à Jerez, le pilote français restait réaliste sur le niveau de sa Yamaha, dont il n’est pas encore certain des capacités à battre les Ducati d’Alex Marquez, Marc Marquez ou encore Francesco Bagnaia. "Un week-end comme celui-là, c’est exceptionnel, mais on n’a rien changé sur la moto, soulignait-il au micro de Canal+ après la course. On a réussi à affiner encore un petit peu plus quelques réglages, donc j’ai hâte de pouvoir vraiment voir les prochains circuits, voir un petit peu le potentiel, si c’est réel ou si c’est vraiment Jerez qui nous a aidés".

Le Mans, pas aussi favorable à la Yamaha que Jerez

Il faut dire que le champion du monde 2021 apprécie particulièrement le circuit andalou, où il a remporté les deux premières victoires de sa carrière en MotoGP, en 2020. "Ce podium montre de réels progrès de la moto, sur un circuit qui a toujours favorisé Fabio et sa Yamaha. Le circuit est court, ce qui profite à la Yamaha, parce qu’il y a moins de vitesse de pointe et qu’elle en a un peu moins que les autres, note l’ancien pilote Régis Laconi à franceinfo: sport. Maintenant, de là à ce qu’il se batte pour la pole et le podium à tous les Grands Prix, il ne faut pas exagérer".

Yamaha et Fabio Quartararo sortent en effet d’une traversée du désert de 560 jours sans podium, ce qui a même provoqué du stress pour le Français en première ligne sur la grille de départ. "Je ne vais pas dire que c’est nouveau pour moi, mais ça fait tellement longtemps", confiait-il à Canal+ à l’issue de la course. Cinquième du championnat 2019 lors de sa première saison en MotoGP (avec sept podiums), huitième la suivante (avec trois victoires), champion en 2021, vice-champion la suivante, il n'avait jamais connu ça. En 2023, il n’avait terminé qu’à la dixième place du classement des pilotes, la faute à une moto peu maniable.

Mais c’était encore pire en 2024, avec une treizième place, et pour meilleur résultat une sixième position en Malaisie. Sa machine manquait alors de rythme en qualification, l’empêchant de jouer les premiers rôles, mais aussi de puissance et d’adhérence. Depuis le début de saison 2025, les quelques améliorations n’avaient pas encore été concrétisées, avec au mieux une septième place au Qatar.

Le circuit du Mans, qui l'attend désormais, est un peu moins favorable à la Yamaha que Jerez. "Il y a de plus grosses accélérations, donc automatiquement, ils vont avoir un peu ce problème de déficit moteur, même si j’espère me tromper", ajoute Régis Laconi. "Les motos sont limitées par l’électronique à l’accélération. Ils ont tous la même, mais c’est de l’électronique obligatoire développée par Ducati, donc on sait que Ducati bénéficie d’un petit avantage sur tous les autres", explique Christian Sarron, ancien pilote et directeur sportif de Yamaha.

Fidèle soutien de la firme japonaise, il reste optimiste pour Fabio Quartararo et son équipe. "J’aurais tendance à penser que cette Yamaha n’est pas si mauvaise qu’on a bien voulu le dire dans la bouche des pilotes et dans la presse", assure-t-il.

"Fabio ne se plaint plus, ou beaucoup moins, de la puissance de sa machine. C’est plus une question de réglages et d’électronique. Si la moto n’est pas si mauvaise, et si Fabio est dans un esprit positif, qu’il trouve les bons réglages, il peut encore se battre pour un podium, même si ça sera moins facile qu’à Jerez."

Christian Sarron, ancien directeur sportif de Yamaha

à franceinfo: sport

En conférence de presse après sa deuxième place à Jerez, Fabio Quartararo ne voulait pas s'emballer : "On a besoin d’une ou deux courses supplémentaires pour voir où l’on en est véritablement et si on a le potentiel pour se battre avec les premiers". Au Mans, il bénéficiera d’un nouveau moteur, testé après le Grand Prix en Espagne et qui lui a donné satisfaction, sans pour autant l'enflammer.

"Ce fut une bonne journée de test mais je ne veux être ni trop heureux, ni l'inverse. Il ne faut pas être trop optimistes, a tempéré El Diablo. Peut-être qu'on sera sur le podium de la prochaine course, ou dixième. L'important est de donner le meilleur". Dans sa carrière, Fabio Quartararo n’est monté qu’une seule fois sur le podium au Mans, avec une troisième place en 2021.

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