Athlétisme : Renaud Lavillenie retrouve sa couronne, Pascal Martinot-Lagarde retraité... Ce qu'il faut retenir des championnats de France

Les championnats de France se sont terminés dimanche à Talence.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Pascal Martinot-Lagarde, Alice Finot et Renaud Lavillenie lors des Championnats de France d'athlétisme à Talence, du 1er au 3 août 2025. (AFP)
Pascal Martinot-Lagarde, Alice Finot et Renaud Lavillenie lors des Championnats de France d'athlétisme à Talence, du 1er au 3 août 2025. (AFP)

La crème de l'athlétisme français réunie pour trois jours de compétition au sommet. En l'absence de Cyrena Samba-Mayela, la seule médaillée olympique des Jeux de Paris mais forfait de dernière minute, les championnats de France d'athlétisme se sont terminés à Talence (Gironde), dimanche 3 août, passage inévitable en perspective des prochains Mondiaux, qui se dérouleront du 13 au 21 septembre prochain à Tokyo (Japon). Une première sélection sera annoncée après les championnats de France puis les athlètes auront jusqu'au 24 août à minuit pour réaliser les minima et être qualifiables, avant l'annonce de la sélection définitive.

Les minima pour les Mondiaux pour Tom Campagne à la longueur

Il a été l'une des attractions du week-end. À 24 ans, Tom Campagne a décroché un nouveau titre de champion de France du saut en longueur, un an après celui glané à Angers. Grâce à un saut à 8,27 m, le licencié du Stade bordelais athlétisme, qui évoluait à domicile, a également réalisé les minima pour les prochains Mondiaux à Tokyo, fixés à 8,21 m.

"C'est allé très très vite. Faire 8,27 m, c'est une dinguerie. Je vais aller à Tokyo, c'est un truc de fou !", a-t-il réagi à L'Equipe après son concours. "Ça me semble encore loin, j'ai un peu de temps devant moi, mais la qualification n'est pas un but en soi. J'ai clairement envie d'aller en finale." Le natif de Saint-Jean, en Occitanie, a amélioré de 15 centimètres son précédent record, lui qui n'avait encore jamais dépassé les 8,12 m.

Lavillenie retrouve sa couronne, les favoris assurent, des sacres sans minima

Plusieurs têtes d'affiche de l'athlétisme tricolore ont ajouté un titre de champion de France à leur palmarès. À commencer par Renaud Lavillenie, qui a retrouvé une couronne qui lui échappait depuis 2020. Le Clermontois a franchi une barre à 5,82 m, minima pour les Mondiaux, pour s'adjuger le titre devant Thibaut Collet.

Pour son premier décathlon depuis les Jeux olympiques de Paris, Makenson Gletty s'est rassuré et s'est imposé (8 258 points). Marie-Julie Bonnin a, elle aussi, été sacrée, à la perche, en passant 4,63 m dès sa première tentative. Tout comme Alice Finot, qui a décroché le titre sur 3 000 m steeple, malgré une contracture au mollet droit qui l'a gênée en finale.

Dans une course du 5 000 m disputée, le champion de France en titre Yann Schrub a conservé sa couronne en résistant au recordman de France de la distance Jimmy Gressier pour finalement s'imposer au sprint. Les deux athlètes ont déjà réalisé les minima pour les Mondiaux, tout comme Etienne Daguinos, troisième vendredi en 13'37''01. 

À 46 ans, Mélina Robert-Michon a remporté son 24e titre de championne de France du lancer du disque, grâce à un jet à 61,64 m à son troisième essai. Mais son lancer n'a toutefois pas été suffisant pour réaliser les minima pour les Mondiaux, établis à 64,66 m. 

Pas de minima non plus pour Ryan Zézé, qui a réalisé le doublé 100 m (10''25) et 200 m (20''47). "Maintenant, je suis le meilleur de France, je peux me la péter pendant un an ! J'étais frais, je n'ai pas couru depuis deux mois. Je crois vraiment que je peux courir bien plus vite et aller chercher les minima pour Tokyo sur les deux distances d'ici un mois", a-t-il déclaré à L'Equipe après son 100 m.

Gabriel Tual et Agathe Guillemot renversés, Pascal Martinot-Lagarde retraité

Des têtes sont aussi tombées à Talence. Champion d'Europe du 800 m, à domicile sur la piste où il s'entraîne au quotidien, Gabriel Tual a cédé sa couronne nationale. Il a craqué en fin de course, dépassé par Yanis Meziane, l'autre tricolore à avoir réalisé les minima pour Tokyo. 

La double championne de France du 1 500 m Agathe Guillemot a elle aussi été battue, surprise par Adèle Gay dans la dernière ligne droite. "Je n'ai pas sous-estimé la concurrence, je voulais voir jusqu'où je pouvais aller comme ça. Je vais retourner travailler à Font-Romeu pour travailler en vue des Mondiaux", a-t-elle assuré après la course. Rendez-vous également manqué pour Auriana Lazraq-Khlass, contrainte à l'abandon samedi en plein heptathlon. 

Lui a disputé la dernière course de sa carrière. Septième de la finale du 110 mètres haies remportée par Just Kwaou-Mathey, Pascal Martinot-Largarde a fait des adieux pleins d'émotions devant le public girondin. "J'ai mal au ventre, j'ai mal aux abdos, j'ai trop pleuré, j'ai dit au revoir [au public] et ça fait de moi l'un des athlètes les plus chanceux du monde", a-t-il réagi après sa course. Le recordman de France de la discipline (12''95) emporte avec lui son joli palmarès : champion d'Europe en 2018, médaillé de bronze mondial en 2019, triple vice-champion du monde en salle sur 60 m haies (2014, 2016, 2022)...

Meilleure performance mondiale de l'histoire pour Gabriel Bordier sur 10 000 m marche

Il a illuminé la soirée de samedi avec un record. Le marcheur français Gabriel Bordier s'est imposé sur le 10 000 m marche en 37'23''99, de quoi signer la meilleure performance mondiale de l'histoire de la discipline, pas disputée dans les compétitions internationales et qui n'a pas de record du monde enregistré à World Athletics, devant le Japonais Eiki Takahashi (37'25''21). Il efface également des tablettes le record de France jusque-là détenu par Yohann Diniz (38'08'13). En mai, Gabriel Bordier avait réalisé les minima pour les Mondiaux sur le 20 km marche.

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