: Vidéo "C'est colossal" : la violence masculine coûte "100 milliards d'euros par an" à la société, estime l'historienne Lucile Peytavin
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Le documentaire "Eduquons nos fils" interroge le rapport entre la virilité et la violence à travers le témoignage d'hommes ordinaires et de l'expertise d'une historienne qui a évalué le coût des comportements dangereux masculins.
Comment sortir d'une éducation masculine qui valorise, dès l'enfance, un culte de la force qui pousse parfois à la violence ? Quatre hommes tentent de répondre à cette délicate question dans un documentaire intitulé Eduquons nos fils, réalisé par Marie-Christine Gambart et visible jusqu'au 31 mars 2026 sur la plateforme france.tv. Ces anciens "mâles alpha", conscients de la toxicité de leurs comportements passés, témoignent de leur parcours afin de reconstruire une masculinité débarrassée de stéréotypes.
Depuis le mouvement #MeToo, puis avec le retentissant procès des viols de Mazan, les comportements masculins sont scrutés avec une attention nouvelle. "Tous les hommes ne sont pas violents, mais la violence est masculine", assurent les autrices du documentaire. Selon le ministère de l'Intérieur, 96% de la population carcérale est masculine. Le documentaire explique le rôle crucial de l'éducation pour endiguer le poids de cette virilité toxique. Il met aussi en lumière le coût important que la violence des hommes fait peser sur une société patriarcale.
Des injonctions qui coûtent cher
L'historienne Lucile Peytavin, qui témoigne dans le documentaire, démontre ainsi que l'immense majorité des dépenses de l'Etat en matière de prévention, de judiciarisation et de réparation résulte des violences perpétrées majoritairement par les hommes. Elle estime le montant total de la violence masculine à "100 milliards d'euros par an", tous secteurs confondus. L'historienne s'appuie notamment sur des chiffres issus de statistiques publiques des ministères de l'Intérieur et de la Justice pour établir sa méthodologie.
Mais contrairement à une idée reçue, la prédisposition à la violence des hommes n'est pas physiologique ou liée à "leur testostérone", mais plutôt à leur éducation, comme l'explique l'historienne. Selon elle, les hommes ne sont pas "prédéterminés à être violents", puisqu'une minorité de femmes peut également l'être.
"Le coût de la virilité (...) c'est le coût d'une différence d'éducation que nous donnons entre les garçons et les filles et qui pousse, notamment les garçons, à adopter plus de comportements violents et antisociaux que les filles."
Lucile Peytavin, historienneDans le documentaire " Eduquons nos fils"
L'éducation familiale, dans laquelle les pères suggèrent souvent à leurs fils de masquer leur vulnérabilité, synonyme de faiblesse, de ne jamais pleurer et de prouver qu'ils sont des hommes, formate souvent le devenir de ces jeunes garçons. "L'éducation qu'on donne aux garçons est un terrain favorable à leur future conduite déviante", conclut Lucile Peytavin.
Le documentaire Eduquons nos fils, réalisé par Marie-Christine Gambart, est diffusé sur la plateforme france.tv jusqu'au 31 mars 2026.
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