L’association Un abri qui sauve des vies double ses capacités d’accueil de victimes de violences conjugales et intrafamiliales

Pour pallier le manque de places dans les centres d’hébergement, l'association recourt à des "abritants" bénévoles offrant un canapé, une chambre ou un logement vacant à des victimes. Cette année, elle sera en capacité de proposer entre 7 et 8 000 nuitées contre 3 000 en 2024.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Picardie
Radio France
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Temps de lecture : 2min
L’association Un abri qui sauve des vies a accueilli plus de 550 victimes de violences conjugales et intrafamiliales partout en France en cinq ans (photo d'illustration). (REMY PERRIN / MAXPPP)
L’association Un abri qui sauve des vies a accueilli plus de 550 victimes de violences conjugales et intrafamiliales partout en France en cinq ans (photo d'illustration). (REMY PERRIN / MAXPPP)

Créée il y a cinq ans, l'association Un abri qui sauve des vies a accueilli plus de 550 victimes de violences conjugales et intrafamiliales partout en France, selon ICI Picardie (ex-France Bleu). L’initiative citoyenne cherche à pallier le manque de places dans les centres d’hébergement. Avec plus de mille "abritants", noms donnés à ces citoyens qui accueillent des victimes, l'association peut offrir un premier point de chute à celles qui quittent leur domicile en urgence.

Cette année, l'association va plus que doubler le nombre de nuitées proposées, entre 7 et 8 000 contre 3 000 en 2024. Et si elle a gagné des bénévoles, sa fondatrice Charlyne Péculier constate aussi un manque de moyens. L’association "n’existe pas pour compenser un manque de l’État", précise-t-elle à France Inter. "Est-ce qu’il pourra y avoir des centres d’hébergements partout et notamment en ruralité, un jour ? Je ne pense pas. Il faut que l’on puisse se développer parce qu’on voit qu’on est nécessaires sur le terrain", constate-t-elle. L'État, lui, compte 11 000 places spécialisées, le double d'il y a huit ans.

La moitié des féminicides ont lieu en zone rurale

Mais c’est encore trop peu, selon l’association qui veut développer un réseau d'"abritants" en zone rurale, où 50% des féminicides ont lieu, alors que 30% des femmes y vivent, selon un rapport du Sénat publié en avril. Pour répondre à la demande à la campagne, l'association "a besoin d'avoir un réseau d''abritants' assez important, pour pouvoir être sûrs d'avoir toujours un logement à proposer. Sinon, le risque, c'est que l'on refuse des prises en charge", alerte Victoria Joly, responsable de la communication de l'association, au micro d’ICI Picardie.

L'association n'impose pas de durée d'accueil. La durée moyenne d'hébergement est de 13 jours, selon ICI Picardie. Pour devenir "abritant", toutes les informations sont sur le site internet de l’association unabriquisauvedesvies.fr. Il suffit de choisir la catégorie d'hébergement : une chambre, un canapé-lit, un logement vacant, et de remplir un formulaire en ligne. Les "abritants" accueillent à titre gracieux, sans percevoir de revenu ou de loyer et peuvent décider de la durée d’hébergement. L'association précise que, pour des raisons de sécurité, un homme seul n’accueillera jamais une femme seule ou accompagnée d’enfants.

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