Ce que l'on sait de l'enquête pour violences conjugales qui vise le chef cuisinier Jean Imbert, accusé par plusieurs ex-compagnes
L'une d'elles, Lila Salet, a déposé plainte samedi contre le gagnant de l'émission "Top Chef". Trois autres femmes l'accusent notamment de violences psychologiques, voire physiques, dont l'ancienne Miss France Alexandra Rosenfeld.
Les accusations ont fait pâlir son étoile. Le chef cuisinier Jean Imbert fait l'objet d'une enquête pour violences sur une ancienne compagne, l'ex-actrice Lila Salet, a annoncé le parquet de Versailles lundi 25 août. Trois autres femmes ont témoigné, dans une enquête du magazine Elle en avril, avoir subi de sa part des violences physiques ou psychologiques, dont l'ancienne Miss France Alexandra Rosenfeld.
Dans un communiqué, publié lundi, les avocates de Jean Imbert dénoncent des "récits biaisés et tronqués, contredits par de nombreux éléments objectifs et par des témoignages". Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de l'affaire.
L'ex-actrice Lila Salet a déposé plainte pour "violences sur conjoint" et "séquestration"
Lila Salet avait confirmé lundi à l'AFP avoir déposé plainte samedi dans un commissariat de Versailles pour des faits qualifiés de "violences sur conjoint" et "séquestration", comme relaté par Elle. Une enquête pour "violences sur conjoint" a été ouverte à la suite de cette plainte, concernant "des faits que la victime situe en 2012-2013", a révélé un peu plus tard le parquet de Versailles. A cette période, Lila Salet entretenait une liaison avec Jean Imbert.
Dans sa plainte, l'ancienne comédienne de 33 ans fait état de gifles récurrentes, "toujours dans un cadre intime, donc sans témoins". Elle dénonce l'"emprise" qu'exerçait sur elle le cuisinier des stars : "Tous les matins, je devais me lever en même temps que lui et je devais l'écouter parler de lui dans sa baignoire (...). Il ne supportait pas que j'aille seule ailleurs", décrit-elle.
La jeune femme, qui avait 21 ans au début de sa relation avec Jean Imbert, dit aussi avoir été séquestrée "pendant plusieurs heures" dans un hôtel, lors d'un week-end du couple à Florence, à cause d'un SMS qu'elle aurait reçu d'un ami. "Il m'a frappé plusieurs fois au visage et versé du champagne dans les yeux (...). Il n'a plus voulu que je sorte de ma chambre d'hôtel."
Celle qui dit avoir "eu vraiment peur pour [sa] vie" à cause de son ancien compagnon s'était déjà confiée dans Elle en avril. Elle racontait alors avoir déposé une plainte contre lui en 2013, après qu'il a défoncé la porte de chez elle "à coups de pied et de poing", puis l'avoir retirée quelques semaines plus tard. "Jean m'a dit que ça nuirait à sa carrière", explique la comédienne. "On n'est pas que quatre. On est beaucoup plus nombreuses" à avoir subi de telles violences, affirmait alors Lila Salet.
Les avocates du chef, Jacqueline Laffont-Haïk et Julie Benedetti, contestent, dans un communiqué, toute "séquestration" lors du week-end du couple en Italie. La plainte concerne des "faits prescrits [pour lesquels] aucune enquête ne devrait pouvoir être ouverte", écrivaient-elles quelques heures avant l'annonce du parquet. "Si cela était malgré tout le cas, les investigations auraient le mérite de rétablir la réalité des faits tant les éléments matériels – notamment les correspondances, posts et témoignages dont dispose la défense de Jean Imbert – sont nombreux et clairs en dépit de l'ancienneté des faits allégués", assurent-elles.
L'ancienne Miss France Alexandra Rosenfeld accuse Jean Imbert de lui avoir fracturé le nez
Le 19 août, c'est une autre ancienne compagne, Alexandra Rosenfeld, qui a accusé, dans un post Instagram, l'ancien lauréat de "Top Chef". Elle y affirme notamment, compte rendu d'une radiographie à l'appui, que ce dernier lui a fracturé le nez : "Il y a plus de dix ans, j'étais avec quelqu'un. Il m'a mis un coup de tête, une fois", écrit-elle. L'ancienne Miss France évoque, elle aussi, une relation "sous emprise".
Dans cette publication, Alexandra Rosenfeld ne cite jamais le nom du célèbre cuisinier, mais donne assez d'informations pour qu'il soit reconnu. Elle fait notamment allusion à l'enquête publiée par le magazine Elle en avril, dans laquelle une des quatre accusatrices du chef cuisinier se faisait appeler Eléonore. "On m'a appelée Eléonore. C'était un faux nom, mais ce que j'ai dit est vrai", écrit-elle sur Instagram.
En avril, en réponse aux éléments recueillis par Elle, les communicants du chef avaient décrit "une scène intervenue dans un moment de violences subies par Jean Imbert, alors qu'il était empoigné par [sa compagne], et qu'il s'en dégageait", et assuraient qu'il en regrettait "profondément les conséquences". "Ce qu’il a répondu est faux. Et les personnes présentes le savent", insiste Alexandra Rosenfeld dans son message sur Instagram. Les avocates de Jean Imbert assurent qu'elles disposent des preuves de "violences physiques qu'[Alexandra Rosenfeld] elle-même exerçait" à l'encontre de leur client.
Deux autres femmes dénonçaient, dans "Elle", des violences psychologiques
L'enquête publiée en avril par le magazine Elle citait aussi le témoignage de Kelly Santos. Cette artiste, directrice du fonds de dotation de la Garde républicaine, accusait le chef, rencontré en décembre 2023, de remontrances et d'injures. "Il faisait des crises insensées parce que je vivais encore avec mon mari. J'ai donc pris un appartement en catastrophe et divorcé en trois mois, racontait-elle. Mais ça ne lui suffisait pas, je ne devais plus fréquenter aucun homme. Un jour, un ami a posté une photo de moi sur Instagram avec un cœur, il a fait un scandale. Je devais me justifier sur tout. J'étais épuisée."
Elle dénonçait aussi des morsures, parfois jusqu'au sang, lors de relations sexuelles. "A posteriori, je réalise qu'il s'agissait de marquer son territoire pour que je ne voie pas d'autres hommes. En fait, il me faisait très mal", explique-t-elle. Cité par Elle, Jean Imbert a réfuté ces accusations, et déploré un "harcèlement" de la part de Kelly Santos après leur rupture.
Une personnalité du monde des médias et de la culture, anonymisée par Elle et désignée par le prénom d'emprunt Zoé, dénonçait dans le même article l'attitude et les exigences de Jean Imbert, qui était son conjoint en 2024. "Il contrôlait les personnes avec qui je sortais, à quelle heure je rentrais. Il me reprochait de parler à certains de mes amis hommes qu'il soupçonnait d'être amoureux de moi", rapportait-elle notamment.
Elle fait également le récit de remarques blessantes sur son poids : "Au début, ça faisait l'objet de plaisanteries, j'avais quelques kilos en trop depuis mon accouchement. Ensuite, ça m'a vraiment atteinte, car ça devenait récurrent." Les communicants du cuisinier évoquaient, en réponse à Elle, "des dysfonctionnements réciproques qui ont abîmé les derniers jours de cette relation et l'ont conduite à son terme". A ce jour, la plainte de Lila Salet est la seule déposée contre Jean Imbert.
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