: Témoignages "On vit à découvert", "On ne mange plus de fruits et de légumes"... Ces Français en difficulté pour boucler les fins de mois racontent
Face à l'inflation, la situation économique des Français ne cesse de se dégrader. franceinfo a rencontré Mélodie, Johnny et Cécilia qui, comme 400 autres personnes, sont venus au "Marché Pop", organisé par le Secours populaire en Seine-et-Marne.
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Depuis peu, Johnny ne prend plus de petit-déjeuner le matin. "Juste un café", nous raconte ce boucher de 37 ans. Les chiffres le montrent depuis plusieurs longs mois : les prix ne baissent toujours pas, mais l'inflation continue de ralentir.
Face à cela, les Français sont de plus en plus nombreux à scruter les prix, et à appeler à l'aide. Comme Johnny, qui, mercredi 6 septembre, est venu au "Marché Pop" de Mormant, en Seine-et-Marne. Organisé par le Secours populaire, ce marché a accueilli 400 personnes en difficultés pour récupérer des produits frais, de la viande et des fournitures scolaires...
Johnny n'est pas le seul à sacrifier son alimentation : d'après le dernier baromètre réalisé par le Secours populaire et Ipsos, 32% reconnaissent ne plus faire trois repas par jour. Avec un salaire de 1200 euros par mois, il ne reste quasiment rien à ce boucher pour nourrir sa famille avec trois enfants, dont deux en situation de handicap. "Quand on a payé le loyer, l'eau, l'électricité et le gasoil, il nous reste 100 ou 200 euros pour vivre", confie-t-il. Et quand on lui demande la composition de ses repas, il répond "des pâtes, du riz...". Et de confesser : "On ne mange plus de fruits et de légumes. On préfère garder la viande quand il y a les petits".
"Des sacrifices, oui, on en fait", raconte à son tour Mélodie, 32 ans. "Pour les enfants, ça nous arrive de sauter des repas", ajoute-t-elle. Avec son mari, ils gagnent 2 500 euros par mois. Pourtant, cela fait bien longtemps qu'ils ne se sont pas accordé de petits plaisirs. "Cet été, on n'est pas partis en vacances. On a emmené les enfants faire des piques-niques pour les sortir un peu", dit-elle.
Mélodie fait partie des 18% de Français qui vivent à découvert tous les mois, selon le baromètre Secours populaire-Ispsos, publié ce mercredi, et pour qui travailler ne suffit plus : "On vit à découvert. On a cinq crédits avec mon mari", avoue-t-elle.
"On fait des crédits pour combler nos découverts, sauf que ce n'est pas une solution."
Mélodie, 32 ansà franceinfo
"Les sorties, les vacances... On ne fait plus !"
Même chose pour Cécilia*, agent de service hospitalier. C'est sa première année en tant que bénéficiaire du Secours populaire. "Les temps sont durs...", souffle-t-elle avant de nous décrire sa situation. Elle est la seule à travailler de la famille et gagne environ 1 500 euros par mois. Son mari n'a plus d'emploi. "Avec un salaire et un loyer de 1 000 euros, vous voulez qu'on fasse comment ?", lâche la jeune femme de 28 ans.
Elle se désole de ne plus partir en vacances et de ne plus s'autoriser de sorties. "Cela fait des années qu'on n'est pas partis en vacances. Les sorties, on ne fait plus. McDonald's, on n'y va plus", raconte la jeune femme, qui estime qu'il "faudrait 2 000 euros par mois" pour vivre correctement".
En moyenne, les Français considèrent qu’une personne seule est pauvre quand elle a un revenu mensuel net inférieur à 1 377 euros, selon le baromètre Secours populaire-Ipsos. À titre de référence et de comparaison, c’est 275 euros de plus que le seuil de pauvreté officiel de l’Insee, et seulement 6 euros de moins que le smic.
*Le prénom a été modifié
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