: Témoignage "C'est une protection" : agressé à plusieurs reprises, ce maire des Pyrénées-Orientales est désormais équipé d'un bouton d'urgence
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Alors que les atteintes contre les élus représentent 40 agressions par semaine, des dispositifs pour les protéger commencent à être déployés.
Les agressions dont sont victimes les élus touchent particulièrement les maires. En 2024, leur nombre s'élève à 2 501, dont 10% sont des atteintes physiques, selon les chiffres de François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à l'Intérieur. Un chiffre en légère baisse, de 9% par rapport à 2023, qui ressort du premier rapport d'activité du centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus présenté, mardi 20 mai.
La CALAE a été créée fin 2023 pour justement répondre à la hausse des violences avec une série de mesures de protection et d'accompagnement, des sanctions renforcées qui ont prouvé leur efficacité, estime le ministre. Parmi ces mesures, équiper ceux qui le souhaitent d'un bouton d'appel pour joindre les forces de l'ordre en urgence. C'est le cas du maire de Claira, une commune de 5 000 habitants, située près de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales.
"Je vais te fumer"
Le bipper de Marc Petit ressemble à un cadran de montre et est devenu un objet du quotidien. "Je le glisse dans ma poche, c'est le premier geste que je fais, assure le maire de Claira. Et c'est vrai que tous les matins, ça me rappelle qu'effectivement je peux prendre un mauvais coup." S'il est menacé ou attaqué, "j'appuie trois fois dessus, automatiquement ça enregistre la conversation et on arrive à me géolocaliser quasiment au mètre près, explique l'élu. C'est une protection".
"Ça permet aux forces de l'ordre, à ma compagne, comme les personnes qui sont prévenues de ce dispositif, d'écouter la conversation et de venir."
Marc Petit, maire de Claira dans les Pyrénées-Orientalesà franceinfo
Une protection dont il ne s'est pas servi depuis que la préfecture des Pyrénées-Orientales la lui a proposée au lendemain de sa troisième agression, la plus violente."C'était le 3 juillet 2024", alors qu'il rentre chez lui en voiture, quand il tombe sur un jeune homme qui bloque la circulation, qu'il tente de raisonner. "J'ai sorti ma carte professionnelle, montrant quand même que j'étais le maire de la ville de Claira. Ça l'a rendu encore plus agressif. De là, il est rentré dans sa voiture, je l'ai vu ressortir avec une poignée noire. Je me suis dit ouille ! En fait, c'étaient les grosses bombes lacrymogènes qu'utilisent les forces de l'ordre, se remémore Marc Petit. Et donc après il prenait la bombe à côté de mes yeux et à côté de ma tempe en disant 'Je vais te fumer, je vais te fumer, je vais te fumer'."
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"Taper fort sur les personnes qui commettent ces délits"
L'agresseur a été condamné en décembre dernier à quatre mois de prison ferme, une peine que Marc Petit qualifie d'exemplaire. "Aujourd'hui, le problème, c'est que vous pouvez mettre toutes les actions de protection possibles imaginables, si je sors de la mairie, je me prends un coup, je ne vois pas le gars arriver, j'ai beau avoir le bip, ça ne change en rien. Je crois qu'il faut par contre taper fort effectivement sur les personnes qui commettent ce genre de délit", souligne le maire.
Les sanctions sont désormais aggravées selon l'État qui veut aussi accentuer la formation des élus contre les violences, à l'aide de conseils très concrets, détaillés le commandant de police Didier Poulhazan, chargé de mission sécurité à l'association des maires de France : "Il faut faire attention aux heures où on reçoit une personne, éviter les fins de journée, éviter d'être seul dans les locaux et être proche d'une sortie. Pour ce qui est d'un moment où le maire est à l'extérieur, déterminer que la situation est risquée, qu'il ne faut pas y aller, c'est un panel de gestes afin de s'adapter à des situations qui peuvent, malheureusement, mal tourner pour lui." Les boutons d'appel d'urgence testés depuis un an vont être généralisés, selon le ministère de l'Intérieur.
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