Une exposition choc de fourgons accidentés alerte sur les dangers auxquels sont confrontés les agents routiers et les dépanneurs

Vinci autoroutes a relancé une campagne jeudi pour éviter les accidents graves touchant ses patrouilleurs, souvent causés par l'inattention ou la somnolence de conducteurs. Chaque semaine, une camionnette chargée de sécuriser l'autoroute est percutée par un usager.

Article rédigé par franceinfo
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Vinci autoroutes exposent ses fourgons de patrouilleurs accidentés sur ses aires d'autoroutes, comme ici au Mondial de l'Automobile à Paris le 18 octobre 2024. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)
Vinci autoroutes exposent ses fourgons de patrouilleurs accidentés sur ses aires d'autoroutes, comme ici au Mondial de l'Automobile à Paris le 18 octobre 2024. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Comme tous les étés, les Français seront nombreux sur les routes et les autoroutes. La journée du samedi 12 juillet est classée rouge par Bison Futé partout en France, dans le sens des départs et même noire en Auvergne-Rhône-Alpes. Les chiffres des accidents comprenant un dépanneur ou bien un patrouilleur sur l'autoroute restent trop élevés en France.

Depuis le début d'année, le réseau Vinci a perdu 28 camionnettes après un choc sur l'autoroute – cela représente une par semaine en moyenne – et deux employés de Vinci ont été blessés. À l'échelle nationale, trois agents des routes ont perdu la vie en intervention en 2025, percutés par des automobilistes.

Pour sensibiliser la population, Vinci autoroutes organise depuis cinq étés une exposition de ses fourgons sur différentes aires de ses axes routiers. Les véhicules accidentés commencent leur tour de France à proximité du péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines, depuis le jeudi 10 juillet. Une exposition spectaculaire où on voit les pare-chocs tordus, les portières défoncées et les vitres en miettes. Les 28 fourgons démolis sont alignés le long de l'autoroute, juste avant le péage, face aux conducteurs. Un tableau choquant pour Vincent et Laurence, au point de les prendre en photo. "Ils sont pliés quasiment en deux. C'est assez impressionnant quand même", explique Vincent. "C'est triste de voir ça, poursuit Laurence. Ce sont des gens qui viennent nous aider, et ils sont accidentés."

Un métier dangereux

Le métier des patrouilleurs est avant tout venir en aide aux automobilistes. "C'est aider les clients en difficulté sur un accident, explique Thomas, gilet jaune sur les épaules, agent routier depuis vingt ans. Ça peut être tout simplement une crevaison. Les mettre en sécurité, puis signaler aux clients qui arrivent derrière qu'il y a un incident devant eux."

Mais son métier devient trop dangereux face à certains comportements sur la route. "Avec deux collègues, on ramassait des panneaux de balisage et un des collègues m'a prévenu qu'un semi-remorque arrivait sur la bande d'arrêt d'urgence, raconte Thomas. Le temps de reculer, le semi avait emmené le fourgon et la remorque de balisage. S'il ne m'avait pas prévenu, j'aurais été pris entre le camion et la remorque. Il n'y a pas eu de blessé chez nous. Le chauffeur du poids lourd n'était pas blessé non plus, mais il y a eu de gros dégâts matériels. Et surtout, ce qui est impressionnant, c'est le bruit."

"C'est totalement affolant"

L'exposition illustre également les mauvaises habitudes des conducteurs : prendre son téléphone, ne pas faire de pause jusqu'à l'épuisement, ou accélérer au moment de l'intervention pour esquiver les bouchons. "Nous, on est là pour les aider, mais il faut aussi qu'ils nous aident en prenant soin de nous parce que vraiment, on n'est pas là pour les embêter, explique l'agent routier. Ils ont l'impression qu'on les embête, qu'on les fait ralentir, mais en fait non, c'est pour la sécurité des gens."

Et il n'y a pas que les agents d'autoroutes qui peuvent être en danger : les dépanneurs le sont également comme Benjamin, 32 ans. Il a aussi connu des accidents et durant l'été, les chiffres cumulés au niveau national ne font qu'augmenter. "En ce moment, on est à deux par jour depuis le début du mois. C'est totalement affolant", témoigne Benjamin. La règle d'or pour Vinci Autoroutes est simple lorsque les agents sont en intervention : ralentir, s'éloigner, et changer de voie si possible pour préserver des vies, et l'intégrité des véhicules.

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