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Sanctionner l'utilisation du portable au volant : "La prévention marche toujours beaucoup mieux que la sanction"

Pour Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d'automobilistes, invité sur franceinfo mardi, sanctionner l'utilisation du portable au volant n'est pas la bonne solution.

franceinfo

Radio France

Publié le 09/07/2019 06:55 Mis à jour le 09/07/2019 06:57

Temps de lecture : 2min

Un automobiliste téléphonant en conduisant. (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

L'utilisation du portable au volant pourrait bientôt être plus lourdement sanctionnée. C'est ce que prévoit un article de la loi mobilités, d'après Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière. Franchir une ligne blanche ou griller un stop, en ayant son téléphone à la main, pourrait valoir un retrait de permis. Pour Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d'automobilistes, sanctionner n'est pas la bonne solution. "La prévention marche toujours beaucoup mieux", déclare-t-il sur franceinfo.

"La sanction est éphémère, convaincre est définitif"

"Tenir son téléphone portable en main et cumuler les infractions, il n'y a rien de positif là-dedans, concède Pierre Chasseray. C'est évidemment extrêmement dangereux." "Maintenant, poursuit le délégué général de 40 Millions d'automobilistes, la réponse qui est apportée par la Sécurité routière, donc par les pouvoirs publics, c'est d'aller sur une sanction supérieure. Est-ce que véritablement la sanction est la solution ? Je n'y crois pas." "Je pense qu'au contraire, la sanction est éphémère, et que c'est convaincre qui est définitif. On a un million de conducteurs sans permis ou sans assurance en France : quand on enlève le permis de conduire à quelqu'un, qu'est-ce qu'il fait ? Il conduit quand même."

On n'a pas évolué, on n'a pas avancé, on a mis une sanction supplémentaire, mais on n'a pas changé les choses...

Pierre Chasseray
à franceinfo

"Je préfère véritablement les mesures qui permettent de sauver des vies ou d'éviter des accidents pour les générations futures, poursuit Pierre Chasseray. Par exemple, prenons le simulateur de conduite. On le met dans le cadre de la formation du permis de conduire, et on dit aux élèves de taper 4 ou 5 textos pendant qu'ils conduisent sur le simulateur. On va très vite s'apercevoir que ce n'est pas possible, que s'il se passe quoi que ce soit sur la route, on a un accident." "Par ces biais pédagogiques, conclut-il, vous allez réussir peu à peu à convaincre les autres générations, qui vont nous aussi nous convaincre. Et on passera d'une génération de la répression à une génération de la prévention. La prévention ça marche toujours beaucoup plus, beaucoup mieux, et c'est plus durable."