Conduite des seniors : comment préserver nos proches ? Le débat autour des contrôles relancé après un accident dans la Manche

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Article rédigé par France 2 - C. Guyon, S. Brunn, C. Laronce, F. Le Moal, V. Bouffartigue, S. Lisnyj, B. De Saint Jore. Édité par l'agence 6Medias
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Faut-il sensibiliser ses proches au risque de conduire à plus de 80 ans ? Le débat est relancé après un drame survenu ce week-end, à Pirou (Manche), où un automobiliste a percuté la foule après un malaise au volant, faisant deux morts. Faut-il instaurer des contrôles réguliers, et comment en parler à ses proches ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Un automobiliste de 81 ans a perdu le contrôle de sa voiture samedi 6 septembre dans la Manche, à Pirou, avant de finir sa course encastré dans des poteaux. Le bilan est lourd : deux morts fauchés dans une rue et deux blessés graves. Faut-il instaurer des tests obligatoires d'aptitude après un certain âge ? La question se pose à nouveau et divise.

"Je pense que les gens de plus de 80 ans peuvent conduire s'ils sont aptes à le faire et des contrôles pourraient s'imposer", estime une riveraine. "Obliger des personnes systématiquement, à partir d'un certain âge, à passer des examens médicaux, ça peut être compliqué en termes de droits", juge un autre.

Si conduire une voiture à plus de 80 ans est source d'autonomie pour les seniors, c'est aussi souvent une source d'inquiétude pour leurs proches, mais ce n'est pas toujours évident d'en parler."Mon beau-père, qui a 96 ans, conduit toujours et je lui dis que ce n'est pas forcément prudent de le faire. C'est difficile sur le plan personnel parce qu'à partir du moment où on empêche une personne âgée de se déplacer, ça devient très compliqué", raconte par exemple un homme.

Deux niveaux possibles pour agir

Pour se faire aider dans ce dialogue parfois sensible, la Sécurité routière recommande de consulter son généraliste. "Il faut vraiment aller consulter son médecin généraliste pour lui parler de sa capacité à conduire parce qu'il va rapidement vérifier votre vision, votre audition et puis d'autres paramètres comme la souplesse articulaire pour vous permettre, ou en tout cas vous aider, à pouvoir conduire en toute sécurité", conseille le docteur et journaliste Damien Mascret.

Si les difficultés et la peur du danger persistent, la prévention routière recommande de saisir les autorités. "Dans les cas extrêmes, contactez la préfecture, puisqu'il y a des médecins agréés du permis de conduire qui pourront accompagner, convoquer et aider également le patient. Ça peut être une adaptation du permis de conduire, ce n'est pas forcément l'arrêt brutal", indique Sophy Sainten-Bourguignon, déléguée générale de l'Association Prévention routière.

En 2024, les plus de 75 ans étaient présumés responsables dans 12 % des accidents mortels.

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