: Reportage Paris : "Là, c'est la pire période", les sans-abri redoutent l'arrivée du froid
Les témpératures chutent mais il est encore trop tôt pour déclencher le plan grand froid.
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Pour les sans-abri, avec l'arrivée du froid, c'est la saison la plus difficile qui commence. Les températures vont parfois descendre au-dessous de 0° dans la nuit du 25 au 26 novembre, mais pas de quoi déclencher le plan grand froid, qui permet notamment de disposer de places d'hébergement d'urgence supplémentaires. Il faut pour cela plusieurs nuits avec des températures négatives. En attendant, les SDF fréquentent des accueils de jour, comme celui du 15e arrondissement à Paris.
Une dizaine de sans-abri sont là pour préparer le repas du midi, samedi. Des personnes en grande précarité ou parfois en cours de réinsertion comme Jean-Sébastien, employé à mi-temps dans une entreprise du secteur social. Il vient de trouver une chambre, sans eau, ni électricité, ni chauffage, mais un havre de paix comparé aux hivers passés dans la rue. "Au début on appelait le 115, mais il n'y a pas beaucoup de chances d'avoir quelque chose, puisqu'il y a les gens prioritaires, les femmes avec enfants, les personnes âgées et à la fin les gens qui sont seuls et qui peuvent rester plus ou moins dehors, on n'est pas prioritaires, forcément", se remémore Jean-Sébastien. "Et là, c'est la pire période, on espère que ça ne va pas descendre très bas. Nous on est contents du réchauffement de la planète, désolé pour les écologistes", sourit-il.
"La nuit, on ne peut pas dormir"
Quant à Issa, il va devoir de nouveau dormir dans la rue, la nuit tombée, comme tous les soirs. Il va chercher un immeuble en construction ou un endroit abrité et, si possible, isolé : "Si je trouve une place qui est tranquille, je mets mon carton et mon drap dans un coin, c'est là qu'on se cache la nuit. On ne dort même pas, parce qu'il fait froid et à cause de l'insécurité. Quand tu dors, les gens volent tes bagages. La nuit on ne peut pas dormir, seulement le matin, on dort dans le métro ou on se repose dans les gares quelques heures, et on recommence encore. Mais j'ai l'espoir qu'on me donne une chambre."
"On est content de voir que certains arrivent à obtenir des logements et on les aide à faire des dossiers quand on peut."
Claudie, bénévole à l'accueil du 15e arrondissement de Parisà franceinfo
Une chambre, c'est le logement que devrait normalement obtenir Issa dans les prochaines semaines. Cela réjouit Claudie, une des bénévoles de l'accueil de jour, qui culpabilise aussi de devoir laisser partir des sans-abri en fin de journée : "Ce qui est le plus compliqué pour de nombreux bénévoles, et on en parle entre nous, c'est surtout la fermeture de l'accueil. Le soir on ferme, il commence à faire nuit et froid, parfois il pleut. Et nous, on sait qu'on rentre au chaud, qu'on va voir nos familles, nos amis, et pas eux." Cet hiver, 200 000 places sont disponibles dans des logements d’urgence. Le gouvernement a également annoncé 500 recrutements pour aider à la réinsertion des sans-abri.
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