Près de 230 personnes sans-abri ont passé la nuit devant l'hôtel de ville de Paris pour demander à l'État d'agir

"Ce que nous constatons depuis dix ans, depuis qu'Utopia 56 existe, c'est le manque de volonté politique", fustige Yann Manzi, délégué général d'Utopia 56, mercredi auprès de l'agence Radio France.

Article rédigé par franceinfo
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Des personnes sans abri devant l'hôtel de ville de Paris, le 5 août 2025. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Des personnes sans abri devant l'hôtel de ville de Paris, le 5 août 2025. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Près de 230 personnes sans-abri ont passé la nuit de mardi à mercredi devant la mairie de Paris et comptent y rester jusqu'à ce que l'État propose des solutions d'hébergement d'urgence, a appris l'agence Radio France auprès d'Utopia 56 mercredi 6 août.

L'association d'aide aux étrangers précise que les personnes mobilisées sont uniquement des familles. Il y a des femmes enceintes et environ 80 enfants : 17 d'entre eux ont moins de 3 ans, et il y a une quinzaine de filles mineures, selon le décompte d'Utopia 56. "Il n'y a pas que des exilés ou des primo-arrivants sans-papiers, il y a aussi des personnes qui ont la nationalité française ou des titres de séjour, mais qui ont basculé dans la misère et qui n'ont plus la possibilité de se procurer un logement", souligne Yann Manzi, délégué général d'Utopia 56, à l'agence Radio France.

Un appel à réquisitionner les bâtiments vides

"La police est restée en faction, il n'y a eu aucune violence", relate Yann Manzi, qui a, lui aussi, campé cette nuit sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris. "La mairie de Paris est passée nous voir hier soir (mardi), on attend des nouvelles de leur part". Mais c'est de l'État qu'Utopia 56 attend des solutions d'hébergement d'urgence. L'association attend la visite d'un représentant de la préfecture d'Île-de-France. Ces derniers mois, "la mairie de Paris a tenté de trouver des solutions en ouvrant des gymnases ou d'autres locaux, mais c'est à l'État d'agir et de ne pas faire reposer cette charge sur les élus locaux", pointe Yann Manzi.

Les représentants de l'État "nous disent : 'on n'a jamais créé autant d'hébergements d'urgence', et pourtant il n'y a jamais eu autant de personnes, 350 000, à la rue en France", déplore le délégué général d'Utopia 56. "Ce que nous constatons depuis dix ans, depuis qu'Utopia 56 existe, c'est le manque de volonté politique", critique-t-il, appelant à la réquisition des bâtiments vides et "des millions de mètres carrés vides et des bureaux vides à Paris".

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