Salon de l'agriculture : "Mettre les distributeurs autour d'une table, c'est bien, mais on veut des actes", réagit un représentant de la FNSEA

Yannick Fialip réagit, mercredi, sur franceinfo, à trois actions concrètes proposées par Karine Le Marchand en partenariat avec des distributeurs.

Article rédigé par franceinfo
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Le Salon international de l'agriculture, le 24 février 2024 à Paris. (DIMITAR DILKOFF / AFP)
Le Salon international de l'agriculture, le 24 février 2024 à Paris. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

"Mettre les distributeurs autour d'une table pour améliorer le quotidien des agriculteurs, c'est bien", estime, mercredu 26 février, sur franceinfo Yannick Fialip, "mais ce qu'on veut, maintenant, c'est des actes". L'éleveur de bovins et de brebis à Espalem (Haute-Loire) et président de la commission économique de la FNSEA réagissait à trois actions concrêtes proposées par Karine Le Marchand au Salon de l'agriculture, en partenariat avec des distributeurs, mercredi matin.

Cinq patrons d'enseignes françaises, Carrefour, Intermarché, Système U et Auchan ont répondu à l'invitation de la présentatrice de l'"Amour est dans le Pré", qui se présente comme la "porte-parole des paysans". Ensemble, ils se sont mis d'accord sur trois actions pour améliorer le quotidien des agriculteurs.

"On risque d'avoir des difficultés à écouler nos stocks"

La première, baptisée "l'amour est tout près", consiste, pour les distributeurs, à ouvrir les portes de l'ensemble des enseignes participantes pour que les agriculteurs puissent "écouler en direct et sans intermédiaire leur production", à un prix qu'ils auront fixé eux-mêmes et qui ne sera pas négocié.

"On va voir comment ça se met en œuvre, réagit Yannick Fialip, parce que sans négociation des prix, il faudra quand même qu'on soit dans un prix de marché". "Si, en même temps dans la grande surface, on trouve des produits d'importation, on risque d'avoir des difficultés à écouler nos stocks", précise-t-il. Avant d'ajouter : "Si une tomate qui vient du Maroc est à moitié prix par rapport à une tomate française, ce sera très difficile".

La deuxième action consiste à maintenir la demande pour contenir les prix. Une "alerte surproduction" sera lancée pour éviter la baisse des prix, lorsqu'il y aura trop de stock de fruits et légumes par exemple. Des affichettes seront mises dans les supermarchés participants et les distributeurs compteront sur les médias pour inviter les consommateurs à acheter ces produits.

"Remettre un peu de valeur sur l'alimentation"

Enfin, la troisième action est la mise en place d'un observatoire des filières d'avenir pour anticiper les besoins à long terme. Pour l'éleveur et représentant du syndicat agricole, il faudrait aujourd'hui que la population accepte de payer un prix plus élevé pour les produits faits en France.

"L'alimentation a un prix", conclut l'agriculteur. "J'espère qu'à travers des émissions comme celle de Karine Le Marchand, on arrive à remettre un peu de valeur sur l'alimentation et à faire comprendre aux consommateurs français que ce qu'on met dans notre estomac doit être mieux pris en compte dans les dépenses des ménages".

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