: Reportage "Si on les remplace, il faut nous payer" : les Suédois partagés sur la nouvelle possibilité de transférer le congé parental aux grands-parents
En Suède, où le congé parental est le plus généreux au monde, il est aussi de plus en plus flexible. Depuis le 1er juillet, les parents ont le droit de transférer une partie de leur allocation parentale aux grands-parents, quand ils gardent les enfants. Reportage dans les rues de Stockholm.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2024/07/06/maxstockfr018079-6689660c28240470643503.jpg)
Dans un pays qui a fait de l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale un pilier de sa politique, une nouvelle avancée vient d'être mise en place par la coalition de droite au pouvoir. Depuis le 1er juillet, les parents peuvent transférer une partie de leurs congés aux grands-parents.
En Suède, dont le système de congé parental est pris en exemple dans plusieurs pays d'Europe, les couples se partagent 16 mois de congé parental payé par l'État, dont 14 rémunérés à 80% du salaire. Désormais, ils pourront permettre aux grands-parents de toucher 90 jours d'indemnités à leur place.
"C’est très bien cette loi : beaucoup de parents veulent retourner travailler, mais si on les remplace, il faut nous payer", estime Elisabeth, 68 ans, infirmière à la retraite, qui garde un œil sur ses quatre petits-enfants aux abords de la pataugeoire d'un parc à jeux.
En effet, plus d'un couple sur deux n'utilise pas la totalité des 480 jours de congé parental dont ils bénéficient. Les parents ayant de petits salaires considèrent que la perte de revenus est trop importante sur le long terme. Ils retournent travailler plus vite, laissant les enfants aux grands-parents, puisque les crèches suédoises n'acceptent pas d'enfants de moins d'un an.
Un "baby-sitting financé par le gouvernement"
Un peu plus loin dans le parc, Pontus, mécanicien, n'est pas convaincu par l’esprit de cette nouvelle réforme. "Peut-être que quand on élève son enfant seul, ça aide, mais sinon, c’est aux parents de s’en occuper, estime ce père de deux enfants. Moi, j’ai pris six mois de congé parental pour le premier et pour le deuxième, on voudrait partager équitablement avec ma femme, c’est ça l’ambition."
Pontus craint que ces jours de congé deviennent "une monnaie d’échange", qui pourra être donnée "à des gens plus éloignés de la famille, je ne suis pas favorable à un baby-sitting financé par le gouvernement". La loi autorise en effet sous certaines conditions le transfert d’allocation à quiconque n'a pas d’emploi, ne touche pas le chômage et n’est pas en train d’étudier.
Outre de possibles dérives, certains craignent que des patrons fassent pression sur les parents pour qu’ils écourtent leurs congés et laissent la garde des enfants aux grands-parents.
À regarder
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter