Prêtre accusé de pédophilie en Côte-d'Or : "J'ai pris immédiatement des mesures restrictives", se défend l'archevêque de Dijon

Le père Yves Grosjean a été mis en examen et placé en détention provisoire, le 30 mai, après une plainte d'un jeune homme pour agressions sexuelles aggravées. Depuis, une quinzaine de personnes ont parlé. "Je ne cache rien", assure l'archevêque. Mais "la justice ne se rend pas devant les caméras".

Article rédigé par franceinfo - avec ICI Bourgogne
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Temps de lecture : 2min
Monseigneur Antoine Hérouard, archevêque du diocèse de Dijon, le 19 décembre 2024. (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)
Monseigneur Antoine Hérouard, archevêque du diocèse de Dijon, le 19 décembre 2024. (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

"J'ai pris immédiatement des mesures restrictives" face au prêtre accusé de pédophilie en Côte-d'Or, assure sur ICI Bourgogne (ex-France Bleu) monseigneur Antoine Hérouard, l'archevêque de Dijon, jeudi 12 juin. Le père Yves Grosjean, ancien prêtre à la paroisse de Sombernon (Côte-d'Or), est visé par une plainte d'un jeune homme pour agressions sexuelles aggravées. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire le 30 mai à la maison d'arrêt de Bourges. Depuis, le collectif "La parole accueillie" affirme avoir reçu une quinzaine de témoignages. Il reproche en outre à l'archevêque de Dijon une forme de silence vis-à-vis des victimes.

"Jusqu'à hier, il n'y avait qu'une seule personne victime connue, Jean",  répond monseigneur Hérouard. La plainte du jeune homme de 27 ans déposée fin octobre "m'est parvenue début novembre". "J'ai eu une demande de la maman de Jean, Véronique, qui demandait à me rencontrer. Évidemment, j'ai accepté", ajoute-t-il, exprimant sa "tristesse, l'attention et la compassion vis-à-vis des personnes qui ont pu être victimes".

Une première plainte signalée et classée par le procureur avant son arrivée

Il assure être dans "la recherche de la vérité" et collabore avec le procureur et les gendarmes. "J'ai pris immédiatement des mesures restrictives", contre le père Grosjean, poursuit-il. Je lui ai interdit tout ministère auprès de mineurs, par exemple, ne pas confesser des enfants. Et puis je lui ai interdit de retourner dans les paroisses où il avait été curé."

Les agressions sexuelles présumées ont eu lieu avant l'arrivée de l'archevêque de Dijon, en 2022. "Mon prédécesseur avait reçu une personne qui s'est plainte et qu'il a signalée immédiatement au procureur. Il a fait ce qu'il fallait et le procureur de l'époque a classé sans suite cette affaire", relate-t-il. Le père Grosjean a alors pu partir officier au Maroc.

Le collectif "La parole accueillie" réclame à l'Église d'avoir accès aux archives de la paroisse pour trouver d'autres victimes. "Ceux qui sont chargés de l'enquête, c'est les gendarmes et la justice. Pourquoi est-ce que je les donnerais à madame Dancourt [Emmanuelle Dancourt, animatrice du collectif, journaliste indépendante et créatrice du mouvement MeToo Media] ? Au nom de quoi  " Il assure qu'il ouvrira "tout", "je ne cache rien", mais "la justice ne se rend pas devant les caméras".

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