Quel est le jour où l'on accouche le plus en France ? L'Insee a étudié dix ans de statistiques de natalité

Selon une étude menée de 2015 à 2024, les naissances programmées et les choix personnels rebattent les cartes de la répartition des naissances.

Article rédigé par franceinfo
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Ces dix dernières années, 2 210 naissances ont été enregistrées en moyenne le 20 juillet, ce qui en fait le jour le plus faste en la matière. (ASTIER / AFP)
Ces dix dernières années, 2 210 naissances ont été enregistrées en moyenne le 20 juillet, ce qui en fait le jour le plus faste en la matière. (ASTIER / AFP)

Des naissances plus nombreuses l'été, moins fréquentes le week-end et les jours fériés. C'est ce qui ressort d'une étude publiée jeudi 18 septembre par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a compilé les données sur la natalité entre 2015 et 2024 pour parvenir à ces conclusions.

Le 20 juillet est le jour avec le plus de naissances

Le jour de l'année qui compte le plus de naissances est le 20 juillet. L'Insee relève ainsi 2 210 accouchements à cette date, contre 2 030 en moyenne sur l'ensemble de la période, ce qui représente une surnatalité de 9%. "Une naissance le 20 juillet correspond donc à une conception vers le 29 octobre, soit pendant les vacances de la Toussaint." Cette période parfois tristounette cacherait donc un grand moment d'amour.

Sept des dix jours où l'Insee a constaté le plus de naissances sont situés fin juillet ou début août. "Les autres jours les plus fréquents se situent fin septembre, ce qui correspond à une conception au moment des fêtes de fin d'année", note l'étude. Les périodes de vacances pourraient être associées à une moindre vigilance contraceptive en raison des festivités, avance l'Insee.

Moins de bébés naissent à Noël et les jours fériés

Le jour de Noël est celui qui enregistre le moins de naissances, avec 1 600 accouchements en moyenne sur la période étudiée, ce qui représente une sous-natalité de 22%. D'une manière générale, les naissances sont moins fréquentes lors de jours fériés, relève l'Insee, citant notamment le 1er janvier (-17%), le 1er mai (-11%), le 1er novembre et le 8 mai (-9%) ou encore le 11 novembre (-7%). "Ceci pourrait s'expliquer par un moindre nombre d'accouchements programmés lors de ces jours de repos habituels", précise l'institut, puisque 7% des naissances "ont lieu par césarienne programmée" et 26% après "un accouchement déclenché, qui peut être programmé ou non".

Certains jours sont également plus calmes, comme le 29 février (-10%), "ce qui pourrait s'expliquer par un souhait des parents d'éviter ce jour, sans date d'anniversaire trois années sur quatre". Les jours proches de Noël et du Nouvel An, ainsi que la période de rentrée du 1er au 5 septembre sont également marqués par une baisse des accouchements programmés, et donc du nombre de naissances.

Les naissances sont moins nombreuses le week-end

A l'échelle de l'année, les mois de juillet à octobre sont ceux qui enregistrent le plus de naissances, quand les mois de mars et d'avril sont ceux qui en comptent le moins. Mais il existe également de fortes variations selon les jours de la semaine, là encore en raison du poids des naissances programmées. Les naissances sont plus nombreuses le mardi et le vendredi, avec 2 150 naissances en moyenne, et elles sont moins nombreuses le dimanche (1 760) et le samedi (1 840).

Cette sous-natalité le week-end est notamment corrélée avec l'âge de la mère. Celles "âgées de 40 ans ou plus (...) sont davantage concernées par les césariennes programmées", relève l'Insee. Ce qui explique dans leur cas que les naissances se produisent moins souvent le dimanche (-23%) que chez les mères âgées de 24 ans ou moins (-8%).

Les mœurs ont changé depuis les années 1970

C'est un autre fait significatif de cette étude. Depuis les années 1970, la saison des bébés tend à se décaler du printemps à l'été, voire au début de l'automne. Le pic des naissances au printemps pouvait autrefois "s'expliquer notamment par les congés estivaux et la part élevée de mariages célébrés en été", fait valoir l'Insee, ainsi que "par la préférence des parents d'avoir un enfant à cette période". La part des naissances hors mariage est désormais élevée (58% en 2024) et la saison des mariages joue donc un plus faible rôle dans celle des naissances.

Par ailleurs, avant 2010, un déficit marqué des naissances était observé neuf mois après la survenance de vagues de chaleur, qui semblaient alors peu propices pour les conceptions. C'est moins vrai depuis. L'Insee suppose que la multiplication des vagues de chaleur ait pu entraîner une adaptation des comportements.

Autre évolution : le pic des naissances observé en avril chez les mères professeures des écoles a très nettement diminué, le pic de surnatalité passant de +39% en 1975-1984 à seulement +6% en 2015-2024.

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