Prostitution en France : le nombre de clients verbalisés stagne, selon une étude

En 2024, 1 579 victimes de proxénétisme ou de recours délictuel à la prostitution ont été enregistrées, soit une hausse de 9% par rapport à 2021

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des femmes prostituées se font expulser par des policiers dans le quartier de Gerland à Lyon (Rhône), le 4 mai 2023. (NORBERT GRISAY / MAXPPP / LE PROGRES)
Des femmes prostituées se font expulser par des policiers dans le quartier de Gerland à Lyon (Rhône), le 4 mai 2023. (NORBERT GRISAY / MAXPPP / LE PROGRES)

Neuf ans après la loi de 2016, le nombre de clients verbalisés pour recours à la prostitution stagne en France, avec 1 146 contraventions enregistrées en 2024, selon un bilan de l'Observatoire national des violences faites aux femmes publié lundi 14 avril.

Marquant un tournant dans la politique française, la loi du 13 avril 2016 a abrogé le délit de racolage pour le remplacer par la pénalisation des clients, désormais passibles d'une amende de 1 500 euros – 3 750 en cas de récidive – et a mis en place un parcours de sortie de la prostitution.

Ces contraventions "sont très inégalement réparties sur le territoire", relève l'observatoire, piloté par la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains. Une majorité d'entre elles (58%) ont été dressées à Paris quand, sur la même période, aucune verbalisation n'a été enregistrée dans 36 départements, précise-t-il.

Les victimes "encore largement invisibilisées"

En 2024, 1 579 victimes de proxénétisme ou de recours délictuel à la prostitution – c'est-à-dire commis avec une ou plusieurs circonstances aggravantes, dont la minorité de la victime – ont été enregistrées par les forces de sécurité intérieure, soit une hausse de 9% par rapport à 2021. Sur ces 1 579 victimes, 659 étaient mineures (42%).

Pour la secrétaire générale de la mission interministérielle, Roxana Maracineanu, "force est de constater" que les victimes de la "violence prostitutionnelle" sont "encore largement invisibilisées, passant sous les radars des forces de sécurité et des pouvoirs publics en général".

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