Procès d'un réseau de proxénétisme de mineures à Pontoise : une victime témoigne

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Article rédigé par franceinfo - N. Perez, Y. Amiel, S. Lerch, S. Vannier - Édité par l'agence 6Medias
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À 13 ans, elle a été forcée à se prostituer. Comme d'autres adolescentes de son âge, elle est tombée dans les griffes d'un réseau de proxénètes. Leur procès s'est ouvert lundi 15 septembre devant la cour d'assises des mineurs du Val-d'Oise.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Elle avait 13 ans. Pendant près d'un an, Marie a vécu sous l'emprise d'un réseau de jeunes proxénètes rencontrés dans sa cité après avoir fugué. Ils vont la forcer à se prostituer. "J'avais 13 ans à ce moment-là. J'étais très mal, que ce soit dans ma peau, dans ma vie. Et je les ai rencontrés. Je me suis prostituée pour eux et ça pouvait aller jusqu'à 18 clients", raconte Marie.

Le chef présumé de ce réseau avait 19 ans au moment des faits. Il est connu de la justice, violent, menaçant avec les jeunes filles, comme le jour où il appelle Marie, car il manquait 10 euros sur la somme qu'elle devait lui rapporter. "Comment ça ? Tu prends 10 euros et tu ne me dis pas ? Sale menteuse, Wallah, je vais venir te régler ton compte", écrit Warren M., accusé de proxénétisme sur mineur de 15 ans. Terrorisée, surveillée 24 heures sur 24, pour Marie, il est impossible de reprendre sa liberté. "Dès que j'ai voulu arrêter, c'est parti en menaces. Aujourd'hui, je m'en suis sortie parce que l'accusé principal est derrière les barreaux", partage-t-elle.

Plus rentable que le trafic de drogue

Lundi 15 septembre, ils sont sept à être jugés. Pendant plus d'un an, les adolescents géraient les petites annonces, les clients, les tarifs à 70 euros la passe et les chambres d'hôtel en région parisienne et à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Selon une avocate partie civile au procès, pour les jeunes délinquants, le proxénétisme serait plus lucratif que les petits trafics de drogue. "Les conséquences d'avoir des jeunes qui sont habitués à des trafics, c'est qu'en fait, au lieu de trafiquer des stups, ils vont trafiquer des êtres humains. Toutes les méthodes utilisées dans le trafic de stups, ils les connaissent. Ça rapporte bien et puis ces jeunes filles, personne n'en a rien à faire finalement", assure Me Caty Richard, avocate de victimes. Le procès devant la cour d'assises des mineurs devrait durer 15 jours.

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