Prisons de haute sécurité : l’avocat d’un détenu bientôt transféré à Vendin-le-Vieil dénonce des moyens de recours "fictifs"

Les détenus informés de leur transfert vers cette prison de haute sécurité ont 72 heures pour le contester, dans le cadre d'une brève audience.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). (MICHEL EULER / POOL / VIA AFP)
Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). (MICHEL EULER / POOL / VIA AFP)

Les moyens de recours contre le transfert des détenus vers la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) "ne sont pas limités, ils sont fictifs", dénonce jeudi 17 juillet sur franceinfo Philippe Ohayon, l'avocat d'un des détenus concernés.

Plusieurs détenus ont été informés ces derniers jours que le ministre de la Justice Gérald Darmanin souhaite leur transfert vers cette prison de haute sécurité, qui doit accueillir les 100 détenus considérés comme les plus dangereux issus de la criminalité organisée. Les détenus informés de leur transfert ont 72 heures pour le contester, dans le cadre d'une brève audience. En cas de refus, il reste des recours possibles devant le tribunal administratif, mais non suspensifs.

"Nous avons un ministre de la Justice qui n'a pas le droit d'intervenir dans les affaires internes et qui, tel un empereur, va avec un grand stylo signer des ordres de transfert", proteste l'avocat qui souligne que son client "le vit très mal". "Je vais surtout supplier", résume Philippe Ohayon qui déplore la procédure de recours : "Ce n'est pas une audience, c'est la présentation d'observations qui peuvent être mises à la poubelle immédiatement. [...] Soit je transmets des observations écrites, soit je vais [...] dicter mes observations qui seront ensuite transmises au ministre de la Justice."

"Si cette méthode était appliquée au procès pénal et à un procès correctionnel, nous serions effectivement en dictature", affirme l'avocat. Il regrette notamment de ne pas être en possession de toutes les pièces du dossier de son client : "J'ai un dossier avec marqué 'pièces communicables', ce qui veut dire qu'il y a des pièces qui ne sont pas communiquées, ce qui est absolument scandaleux."

Me Philippe Ohayon conteste enfin le caractère dangereux de son client. "Il n'était pas en état de récidive légale" lorsqu'il a été condamné, assure-t-il, ajoutant également que l'homme est "père de deux enfants en bas âge, deux petites filles" et que sa femme est enceinte.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.