Prison de "haute sécurité" pour narcotrafiquants : le syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNPD-CFDT) met en garde contre un "effet cocotte-minute"

Pour le syndicat, regrouper ces détenus particulièrement dangereux, et parfois puissants, peut s'avérer dangereux. Mais il ne s'oppose pas à une prise en charge spécifique, sur le modèle de ce qui existe pour les détenus radicalisés.

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration de la prison de Nanterre, en novembre 2024. (IP3 PRESS/MAXPPP)
Photo d'illustration de la prison de Nanterre, en novembre 2024. (IP3 PRESS/MAXPPP)

Jean-François Fogliarino, secrétaire général du syndicat national des directeurs pénitentiaires SNPD-CFDT, a mis en garde lundi 13 janvier sur franceinfo sur le risque d'un "effet cocotte-minute" en rassemblant les plus gros narcotrafiquants détenus dans le même établissement pénitentiaire.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, souhaite placer les "cent plus gros narcotrafiquants" détenus dans "une prison de haute sécurité" avant cet été. "Nous tenons à souligner le volontarisme du ministre et le fait qu'il a entendu" les organisations syndicales, réagit Jean-François Fogliarino qui ne se dit pas opposé "sur le principe" à "une prise en charge particulière et sécurisée de ces profils".

Mais Jean-François Fogliarino pointe un réel risque "de mettre au même endroit des mêmes profils violents qui, pour certains, peuvent être en concurrence et qui peuvent rendre cet établissement ingérable".

S'inspirer de la prise en charge des détenus radicalisés

Le syndicaliste préconise l'utilisation "d'un établissement de type maison centrale où le personnel est déjà formé de manière très professionnelle à la sécurité, avec des établissements qui sont déjà très sécurisés, avec des régimes portes-fermées, avec des brouilleurs qui fonctionnent".

Jean-François Fogliarino aimerait que l'on s'inspire du travail réalisé auprès des détenus radicalisés. "On a travaillé en parallèle sur la sécurité et sur le contenu de la prise en charge. On ne s'est pas contenté de les mettre à un endroit, on a travaillé sur un parcours de peines", explique-t-il.

Il rappelle la puissance financière de ces narcotrafiquants "qui en fait, en quelque sorte, des compétiteurs de l'État", avec un réel risque "de corrompre des personnels". Selon lui, "certaines organisations criminelles avaient les moyens d'envoyer des personnes passer des concours pour essayer d'intégrer de l'intérieur notre administration".

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