Info franceinfo Prisons : une opération policière contre des "mini-portables" lancée mardi matin

Baptisée "Prison Break", cette enquête inédite vise des cellules de plusieurs dizaines de prisons sur l’ensemble du territoire.

Article rédigé par Pierre de Cossette
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des surveillants pénitentiaire à la prison de Vendin-Le-Vieil (Pas-de-Calais).  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)
Des surveillants pénitentiaire à la prison de Vendin-Le-Vieil (Pas-de-Calais).  (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Une opération policière a été lancée mardi 20 mai au petit matin face à la recrudescence de "mini-portables" dans les prisons françaises, a appris franceinfo de sources concordantes. Des perquisitions sont menées dans des cellules de plusieurs dizaines de prisons sur l'ensemble du territoire.

Cette opération vise aussi une entreprise basée en région parisienne, Oportik, soupçonnée d'être à l'origine de la commercialisation de plusieurs milliers de ces téléphones miniatures, certains de la taille d'un briquet, indétectables aux portiques de sécurité et aux détecteurs de métaux. L'entreprise faisait régulièrement la promotion de ces produits sur les réseaux sociaux grâce à des photos prises par les prisonniers eux-mêmes. Son site internet a été fermé dans la matinée.

Vidéos postées sur les réseaux sociaux faisant la promotion de téléphones miniatures, certains de la taille d'un briquet, indétectables aux portiques de sécurité et aux détecteurs de métaux des prisons françaises. (CAPTURE D'ECRAN)
Vidéos postées sur les réseaux sociaux faisant la promotion de téléphones miniatures, certains de la taille d'un briquet, indétectables aux portiques de sécurité et aux détecteurs de métaux des prisons françaises. (CAPTURE D'ECRAN)

Baptisée "Prison Break", cette enquête inédite pilotée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris, implique des enquêteurs de la police judiciaire parisienne (brigade de lutte contre la cybercriminalité) et de gendarmes (unité nationale cyber).  

Des téléphones utilisés dans toutes sortes d'affaires

"Des autorisations ont été délivrées pour les perquisitions de près de 500 cellules" et cela "dans 66 lieux de détention sur l'ensemble du territoire" visant des téléphones miniatures par le "fournisseur Oportik", a précisé dans un communiqué le parquet de Paris. "Les investigations ont établi que certains de ces téléphones ont été utilisés pour commettre, depuis la détention, les infractions de trafic de stupéfiants, d'escroqueries, de dégradation de commerce par incendie, de tentatives de meurtres commandités", indique le parquet de Paris. 
 
"Des téléphones seront expertisés par l'Anssi (Agence nationale pour la sécurité des systèmes d'information) afin de vérifier l'éventuelle aspiration de données vers l'étranger par des backdoors", précise le parquet de Paris. "L'intégralité des 5 000 téléphones de la flotte en circulation sur le territoire national est visée par cette opération de démantèlement". 
 
L'enquête est confiée à la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris et à l'unité nationale cyber de la gendarmerie nationale. En 2024, plus de 40 000 téléphones portables ont été saisis dans les prisons françaises, a affirmé le ministre de la justice Gérald Darmanin. 

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