Réforme du système de santé : "Les diagnostics sont posés depuis longtemps", mais "on ne trouve pas de solution"
Il y a "une urgence extrême notamment dans les territoires ruraux", alerte Vanik Berberian, le président des maires ruraux de France.
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La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé mardi 21 août sur franceinfo que le projet de réforme du système de santé serait présenté mi-septembre. Pour Vanik Berberian, président des maires ruraux de France et maire de Gargilesse-Dampierre (Indre), "les diagnostics sont posés depuis longtemps" mais "le problème c'est qu'on ne trouve pas de solution". Invité au micro de franceinfo mardi, il parle d'une "urgence extrême, notamment dans les territoires ruraux".
franceinfo : La ministre de la Santé a promis une réorganisation de la médecine de ville et le retour des gardes pour soulager les urgences, mais le problème, c'est qu'on manque de médecins un peu partout, non ?
Vanik Berberian : On en manque un peu partout, et la ministre Agnès Buzyn a une responsabilité énorme parce que ce sujet est identifié depuis des années. Elle a réussi à mettre tous les acteurs de la santé autour de la table il y a quelques mois, j'espère que cela va produire ses effets. On se heurte à des réflexes parfois corporatifs, où chacun reste dans son système. En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il y a une urgence extrême notamment dans les territoires ruraux, où les difficultés sont énormes. L'annonce de la ministre de ne pas fermer les hôpitaux de proximité à l'automne est quelque chose que l'on entend mais on n'y croit pas trop. Donc il y a ce qui se dit et il y a la réalité locale, et notamment les agences régionales de santé qui mènent un peu la danse, si je puis dire. C'est vraiment très compliqué.
Pour revenir sur les médecins généralistes, on entend de plus en plus de maires qui se livrent à des opérations séduction ou de recherche de médecins à l'étranger, parce que quand un médecin part en retraite il y a souvent personne pour reprendre le cabinet…
Des démarches à l'étranger oui, et puis aussi des actes inamicaux entre maires, où les maires se piquent les médecins les uns les autres, avec des surenchères de propositions alléchantes. On ne peut pas raisonner comme ça, il faut vraiment voir le sujet dans sa globalité. Et chacun doit faire un effort. Cela renvoie aussi à une vieille habitude que l'on connaît en France qui est de vouloir fragiliser l'échelon de proximité et de tout renforcer au niveau du pôle urbain de la strate supérieur. On connaît ça dans d'autres domaines, la santé ne fait pas exception, c'est vraiment dommage. On parle de mutualisation des hôpitaux entre eux mais en réalité on assiste à une concentration vers les pôles urbains.
Est-ce qu'il y a quelque chose à attendre de cette réforme du système de santé du point de vue des mairies rurales ?
On est en attente, sincèrement, parce qu'encore une fois il y a urgence. Dans mon département de l'Indre, il y a un peu plus de 13 000 personnes qui n'ont plus de médecin référent. La réalité c'est celle-là. Quand on a un souci c'est vrai que le réflexe c'est d'aller aux urgences, et c'est pas la solution. Donc chacun doit s'interroger et revoir le périmètre de son activité. Il faudrait alléger les tâches administratives, et puis peut-être aussi faut-il revoir le périmètre des interventions des acteurs de la santé. Moi je trouve anormal qu'une infirmière fasse des kilomètres en milieu rural pour aller faire des toilettes ici ou là.
Dans les solutions qui ont émergé ces dernières années, il y a ces fameuses maisons de santé qui regroupent plusieurs professionnels au même endroit, et qui permettent d'économiser sur les coûts administratifs. Est-ce qu'il faut approfondir cette expérience?
Absolument, c'est quelque chose qui marche bien. Là encore, la sociologie et la manière d'être des médecins a évolué par rapport à ce qu'on pouvait connaître il y a vingt ou trente ans. Aujourd'hui, ils cherchent à travailler à plusieurs, à mutualiser certaines fonctions. C'est véritablement un sujet. Mais on parle aussi de plus en plus de la télémédecine, là aussi il y a des choses à développer. D'abord une accessibilité au numérique dans tous les territoires, ça reste l'urgence des urgences. Et puis aussi peut-être, sur un plan administratif, de pouvoir être remboursé par la sécurité sociale quand on fait une consultation par télémédecine. Donc les outils aujourd'hui sont nouveaux, il faut vraiment rebattre les cartes et voir les choses différemment. C'est une question d'organisation et de moyens.
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