Pélissanne : l’ARS ferme un Ehpad après manquements graves

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Article rédigé par France 2 - L. Dahan, C. La Rocca, A. Didier. Édité par l'agence 6Medias
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À Pélissanne, dans les Bouches-du-Rhône, un Ehpad a été fermé après des drames répétés et des conditions de vie jugées indignes. Familles et autorités dénoncent souffrance des résidents, manquements graves et négligence du personnel, tandis que 73 pensionnaires doivent être transférés.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.


Vu de l'extérieur, rien ne laissait deviner l'ampleur du scandale. Mais à l'intérieur de l'Ehpad de Pélissanne, dans les Bouches-du-Rhône, le récit est tout autre. Des familles dénoncent des faits accablants, comme le raconte une proche d’un pensionnaire : son grand-père a été privé de morphine dans ses dernières semaines de vie. "Il a littéralement agonisé. Au début, on pensait qu’on ne pouvait pas coller les patchs de morphine seuls parce qu’il n’y avait qu’une infirmière et qu’il fallait être deux pour le faire. Et ça, c'était révoltant pour nous. On a compris qu'il avait vraiment, vraiment souffert," confie-t-elle au micro de RTL.

Des drames répétés et une fermeture ordonnée

Cet été, les drames se sont enchaînés dans cet Ehpad. Un pensionnaire a été retrouvé mort après avoir échappé à la vigilance du personnel, un autre s’est suicidé. Des faits graves qui s’ajoutent aux manquements dénoncés depuis des années par Pascal Montécot, maire LR de Pélissanne : "Ça commence à bien faire. On n'a pas un Ehpad ici pour faire souffrir les résidents, j'ai donc demandé à l'ARS de réagir."

Suite à une inspection surprise fin août, l’Agence régionale de santé (ARS) a ordonné la fermeture de l’établissement. Dans son rapport, elle pointe des "locaux indignes et dangereux pour les résidents, compromettant directement la santé, la sécurité et le bien-être physique et moral des résidents."

Depuis le scandale des établissements Orpea, plus de 7 000 Ehpad ont été contrôlés : plus de 11 % étaient jugés en situation dégradée, certains devant fermer, comme ici à Pélissanne. Une décision qui n’est pas sans conséquence pour les familles : "Ma mère s’épanouit ici, elle chante, fait du sport avec ses amies… ils vont être séparés," explique la fille d’une résidente. Un autre proche ajoute : "Je pense qu'il y a beaucoup de gens à l'intérieur qui sont fragiles et que ça va les perturber."

Le groupe Entraide, gestionnaire de l’Ehpad, n’a pas répondu aux sollicitations des médias. Les 73 résidents doivent désormais être transférés vers d’autres établissements de la région.

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